Novembre, un mois pour l’économie sociale et solidaire

Pouvez-vous présenter le secteur de l’économie solidaire et sociale en Bretagne ? Comment se porte-il ?

Le secteur de l’ESS en Bretagne emploie actuellement 144 000 salariés, dans 13 500 établissements. Ce qui représente 14% de l’emploi global régional, soit la proportion la plus élevée de France. Les emplois dans le secteur de l’ESS ont progressé ces dix dernières années de façon plus importante que dans l’économie classique. L’économie sociale et solidaire est également un secteur qui semble davantage résister à la crise, qui est plus dynamique en terme d’emplois. En 2013 par exemple, il y a eu un recul de l’emploi de 0,3%, contre 1% dans le reste de l’économie. Ceci dit, même si la tendance est bonne, des inquiétudes demeurent, notamment dans le secteur associatif qui risque d’être impacté si la dotation de l’Etat aux collectivités locales diminue.

 

 

Novembre sera le mois de l’ESS. Quels sont les objectifs de cette opération ? Comment sera-t-elle déclinée dans la région ?

Le mois de l’ESS en est aujourd’hui à sa septième édition. L’idée est, avec cette opération de donner une visibilité à ce secteur, de montrer quels en sont les acteurs, et ce qu’ils font. Pour cette édition, plusieurs thématiques ciblées sont mises en avant : l’entreprenariat, car de nouvelles façon d’entreprendre émergent dans le secteur de l’ESS, des innovations, des expérimentations sont proposées ; l’éducation à l’ESS, un domaine qui n’est pas encore enseigné à l’école; les finances solidaires, avec un accent mis sur les Cigales, l’épargne solidaire, les monnaies locales complémentaires… ; et enfin la consommation responsable, avec les circuits courts, l’habitat participatif, le commerce équitable…

L’idée est que le public découvre, mais aussi prenne part aux 140 animations qui sont organisées aussi bien dans les grandes villes que dans des communes plus petites.

 

 

La loi sur l’ESS a été votée en juillet. Que peut-on attendre de cette loi ?

La Loi sur l’ESS a été votée le 21 juillet. C’est avant tout une « loi cadre », qui donne un certain nombre de cadrages. Elle apporte notamment une définition à certains concepts : économie sociale et solidaire, agrément d’entreprise sociale et solidaire, commerce équitable, monnaie locale complémentaire… Elle a également une fonction structurante. Elle donne ainsi des éléments pour aider à la mise en œuvre de schémas régionaux de développement de l’économie sociale et solidaire. Le Conseil National de l’Economie Sociale et Solidaire est reconnu, ainsi que le rôle des Chambres Régionales de l’ESS (Cress) comme lieux de rencontres, de structuraction et d’appui au développement de l’ESS. Elle a donc pour vocation de cadrer, d’encadrer, d’organiser.

Là où nous sommes davantage en attente, c’est sur la mise en œuvre financière.Il faudrait qu’il y ait les moyens de mettre en œuvre par exemple les Pôles Territoriaux de Coopération Economique, pour qu’ils existent, fonctionnent et soient efficaces.

 

 

Comment celle-ci peut agir au niveau local, en tant que levier, pour le secteur de l’ESS ?

Au niveau local, on va notamment travailler dans le Finistère avec le Conseil Général et l’antenne de la Cress 29 sur des rencontres avec des collectivités locales, pour voir quel peut être leur rôle, et comment travailler avec. Nous sommes actuellement dans un moment où l’on peut redévelopper la politique partenariale, en lien avec les acteurs et territoires locaux.

 

 


Le mois de l’ESS 2014 dans le Pays de Morlaix par marie113

 

 

 

Plus d’infos

http://www.lemois-ess.org/region/bretagne




Josselin en transition, la marmite déborde !

 

 

Plus d’infos

Le site de la radio Plum’Fm

Le site du collectif « Josselin en transition »

 

 

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« Il faut un changement individuel pour que le changement global se fasse »

Nous sommes actuellement dans une société anthropocentrée, c’est-à-dire très centrée sur l’homme…

 

Marie Romanens : Oui, la prédominance de la société actuelle moderne, qui est basée sur l’économique, forcément c’est l’antropocentrisme. Ce qui compte, c’est « l’homo economicus », c’est-à-dire la production et la consommation, le tout dans l’intérêt de la personne, de ses besoins matériels essentiellement, ou de ses besoins de pouvoir, besoin de se réaliser dans sa vie mais uniquement soi et avec soi.

 

 

On sent justement qu’il faut qu’on change de modèle. Comment peut-on définir ce mouvement, qu’on appelle « transition » ?

 

 

Patrick Guérin : Je crois que ce sont des recherches. Par exemple les « villes en transition » sont parties de l’idée que dans 20 ans il n’y aura plus de pétrole et que donc il faut qu’on s’y prépare. Les habitats collectifs sont également des recherches dans lesquelles les citoyens se demandent comment vivre autrement avec moins d’empreintes carbone, avec moins de poids sur la Terre… ce sont des recherches. A mon avis, actuellement, il n’y a pas de transitions qui soient claires. Chacun essaie de « transitionner », « transiter », à sa manière.

 

Marie Romanens:  Quand nous voyons les limites de cette orientation anthropocentrée où les liens ne sont pas assez pris en compte (liens avec soi-même à l’intérieur de soi-même, liens avec les autres dans le sociétal, liens avec la nature qui amènent à la crise écologique actuelle), c’est vraiment tout un changement de paradigme qui est à faire, qui fait revoir tous nos fondements et nos pré-supposés.

 

Comment peut-on changer de paradigme ?

 

Patrick Guérin : Le paradigme va s’inventer de lui-même, et actuellement il n’est pas encore mûr, sinon nous aurions déjà fait le changement. Pour le moment il n’est pas très conscient. Je pense que le nouveau paradigme sera basé sur l’interdépendance entre les êtres vivants. Concrètement, qu’est ce que l’interdépendance ? Comment cela se vit ? Il ya tout un apprentissage à faire. Ce paradigme ne pourra se développer que lorsque nous aurons réalisé cet apprentissage.

 

Marie Romanens : Si nous avions la recette, tout le monde le saurait. Par contre, nous savons par quelles phases la transition se fait. Il y a des auteurs, comme William Bridges, qui ont décrit cela. Nous passons par différentes phases, qui sont des phases émotionnelles, qui ne sont pas faciles à vivre et demandent du temps. Cela nécessite tout un changement à l’intérieur de chacun, pour que finalement le changement global se fasse. Nous passons par des périodes de résistance, de déni… nous ne pouvons pas entendre ça. Petit à petit nous commençons à comprendre, mais avec des pertes de repères, il y a du désarroi, on peut être en détresse, pessimiste,en déprime, passer par toute une phase d’errance. C’est un phase très importante car inconfortable mais indispensable  et que nouq aimerions éviter, que l’émergence du nouveau va pouvoir commencer à se faire. Petit à petit quelque chose d’autre va apparaître, et qui est de l’ordre du « lien ».

 

Vous avez dit lors de votre conférence qu’il fallait développer des informations « positives » et montrer des exemples concrets pour donner envie de faire cette transition…

 

Marie Romanens : Oui, cela donne des repères. Car dans cette phase d’errance où les anciens repères ne tiennent plus, nous pouvons essayer de s’y raccrocher, mais ce n’est pas la solution. De nouveaux repères émergent, et il est très important de diffuser l’information sur ce qui se fait de nouveau.

 

En savoir plus :

Marie Romanens et Patrick Guérin ont publié ensemble « Pour une écologie intérieure, renouer avec le sauvage », aux éditions Payot. http://www.marieromanens.com/

Le site d’information http://www.nature-humaine.fr/ explore les dynamiques humaines sociologiques, psychologiques et culturelles à l’origine de la crise écologique et humaine actuelle, permettant une meilleure compréhension et un meilleur accompagnement des freins et leviers qui permettent ou empêchent le changement de nos comportements et le passage à l’action.  Téléchargement gratuit de sa Lettre d’information.

 




Changeons la finance !

 

 

Plus d’infos

http://www.radiolaser.fr/

http://mag.bretagne-durable.info/

 

A écouter aussi,notre interview d’Alain Duez réalisée au salon Ille-Et-Bio et consacrée au plan Esse

A lire aussi, notre interview de Céline de l’association Culture Bio qui organise le salon Ille-Et-Bio




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