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A pied, ils font un tour de France des alternatives

Un an, c’est la durée durant laquelle Guillaume et Léa vont parcourir l’hexagone. Les deux jeunes, originaires du Nord de la France, se sont donnés pour objectif de réaliser un tour de France des alternatives. Un périple de 5000 kilomètres, à la découverte d’initiatives locales porteuses de solutions pour une « autre société ». Le tout grâce à la marche. « C’est un mode de transport doux, accessible, grâce auquel on prend le temps de découvrir », expliquent Guillaume et Léa, déjà engagés dans le monde associatif du côté de Lille. Partis de région parisienne début janvier, ils marchent 20 kilomètres par jour et dorment sous la tente, ou chez des connaissances ou de la famille. En Bretagne depuis mi-février après avoir parcouru la Normandie, ils ont eu notamment le loisir de parcourir les sentiers littoraux de la côte Nord. L’occasion aussi de traverser les Côtes-d’Armor, et de passer à Bégard. Là, ils ont découvert le potager partagé solidaire « Pot Coz ». « Un petit groupe d’habitants s’est constitué il y a un an autour d’un projet de jardin partagé, installé aujourd’hui sur un terrain prêté par la mairie », explique Guillaume. « C’est un jardin partagé, et aussi un jardin solidaire, puisqu’ une grande partie des légumes cultivés est offert à l’antenne locale du Secours Populaire », précise-t-il.

Une quarantaine d’alternatives visitées

Cet exemple est typique du genre d’initiatives que les deux veulent mettre en valeur : « des projets essentiellement nouveaux, portés par des individuels ou des collectifs, sous des formes diverses, et existant dans tous les domaines de la vie quotidienne : agriculture, habitat, pédagogie, alimentation…  », commentent-ils. Toutes ces alternatives, une quarantaine au total, ont été sélectionnées par le duo après conseils et bouche-à-oreille. « Nous avons envoyé un mail à notre réseau, en expliquant notre projet. Nous avons reçus de nombreux retours et il a alors fallu faire des choix », poursuivent-ils. Poursuivant maintenant leur route plus vers le sud, il feront une halte au domaine de l’Etrillet près de Rennes prochainement, après s’être arrêtés à Trémargat, village breton « phare » dans le domaine des alternatives !

 

Pour suivre le périple de Guillaume et Léa, rendez-vous sur leur blog « Un an à l’Ouest – Sur les chemins d’une autre société »

 




Viens jardiner chez moi !

Sous le soleil printanier breton, ça bine, ça bêche, ça plante et ça sème. Nous sommes chez Martine, à Pluneret, dans le Morbihan. Dans le potager, non loin d’une serre réalisée en matériaux de récupération, auprès des framboisiers et des rangs de pommes de terre, s’activent Serge et Marie-Hélène. Tous deux font partie de la dizaine de jardiniers occupant un espace sur la parcelle de Martine, qui l’a mise à disposition, grâce à l’opération « 1 jardin pour 2 ». Une opération menée par l’association « Pourquoi Pas ? », basée à Auray. « Nous existons depuis onze ans, et notre objectif est de permettre à chacun d’agir en tant que citoyen et de s’impliquer dans la vie de la cité, dans le domaine du développement durable et solidaire », explique Maurice Le Bot, l’un des pilliers de l’association. « Pourquoi Pas ? » travaile ainsi autour de plusieurs thématiques : habitat groupé intergénérationnel, incroyables comestibles, monnaie locale…et donc jardinage. « L’opération « 1 jardin pour 2 » a été mise en place à partir de février 2012 », commente Maurice. « Nous sommes partis d’un constat simple : il existait des propriétaires qui ne jardinent pas ou plus, et des habitants qui n’ont pas de jardin mais souhaitent jardiner. L’idée était de mettre en relation les deux parties », poursuit-il. Une convention, sans échange d’argent, est alors passée entre le propriétaire et le(s) jardinier(s), qui donne(n)t également au propriétaire un pourcentage de la récolte. De six la première année, le nombre de jardiniers a rapidement augmenté, pour atteindre désormais les 25, chez 15 propriétaires dans le Pays d’Auray, à Belz, Locmariaquer, Crac’h, Pluneret…

 

Du lien social qui se créé

 

Pluneret, justement, où l’après-midi au jardin se poursuit. « Nous venons environ 2 fois par semaine », expliquent Serge et Marie-Hélène. « Nous n’avons pas de terrain, alors c’est l’occasion d’expérimenter différents types de culture. Ici, les pommes de terre poussent bien ! », affirme Serge. Nadine, membre de l’association venue rejoindre les jardiniers, évoque les avantages du système. « Les personnes qui n’ont pas de jardin peuvent ainsi retrouver ou découvrir le plaisir de travailler la terre ». Et le lien social qui se noue entre propriétaires et jardiniers est également important. « Cela permet aussi des visites chez les personnes âgées, qui se sentent ainsi moins seules par exemple ». Et les jardiniers entre eux, occupant une même parcelle, n’hésitent pas à se prodiguer conseil et plants. « Les débutants bénéficient de l’aide des plus expérimentés, petit à petit, on peut apprendre ! ». Un échange de bon procédés, dans la convivialité, le tout en privilégiant les cultures bio, et avec un usage raisonné de l’eau !

 

Plus d »infos

http://pourquoipas56.free.fr/

 




Une histoire de l’écologie en Bretagne

« La Bretagne tient une place singulière dans l’histoire des luttes écologistes et dans l’émergence d’un mouvement environnementaliste et écologiste en France ». Ces mots sont ceux de Denez L’hostis, millitant breton et président de France Nature Environnement, qui préface le livre Histoire de l’écologie en Bretagne écrit par Tudi Kernalegenn. Un ouvrage qui entend retracer l’histoire de l’écologie et des luttes environnementales en Bretagne historique. En effet, celle-ci a été, et est encore particulèrement concernée par ces mouvements. « C’est probablement la région qui a le plus marqué l’histoire des luttes environnementalistes et écologistes en France », rapporte ainsi l’auteur. Mais l’histoire écologique en terre bretonne n’est cependant « pas linéaire, ni monolithique ». « Elle est le produit de luttes très diversifiées, de la défense de la nature au régionalisme, en passant par le féminisme, le pacifisme, le socialisme autogestionnaire et l’altermondialisme », explique-t-il en introduction. Avant de réaliser un balayage chronologique, et de revenir sur plusieurs grands mouvements ou luttes qui ont marqué la Bretagne et son histoire : la création de la première et plus importante association régionale de défense de la nature, SEPNB (Société pour l’Etude et la Protection de la Nature en Bretagne, devenue depuis « Bretagne Vivante-SEPNB »), le combat contre le nucléaire et contre l’installation d’une centrale à Plogoff (29), les différentes marées noires (Torrey Canyon, Amoco Cadiz, Erika…), la création d’Eau et Rivières de Bretagne, la lutte contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes (44)…

 
Des tracts et affiches millitants d’hier et aujourd’hui

 

Le livre est également agrémenté de portraits de grandes figures de l’écologie bretonne : Edouard Lebeurrier, le père de l’ornithologie bretonne, Jean-Claude Pierre, fondateur d’Eau et Rivières de Bretagne, Yves Cochet, François de Beaulieu, Hervé La Prairie…A noter également, la présence de reproduction de nombreux tracts et affiches, ainsi que de cartes, qui permettent d’apporter un éclairage visuel à la lutte écologique bretonne. Ainsi qu’une chronologie précise des événements, de 1907 à 2013. Sans oublier également en annexe un focus sur l’aéroport Notre-Dame-Des-Landes.

Clair et dictatique, l’ouvrage Histoire de l’écologie en Bretagne est particulièrement instructif. Richement illustré, il passionnera tous les millitants et tous ceux qui s’intéressent au domaine, et donnera des informations et points de repère historiques à ceux qui veulent en savoir plus sur ces luttes qui marquent encore la région.




Omar Esparza Zarate : « Ils ont privilégié le bien-être de quelques multinationales au détriment des indigènes »

« Nous travaillons actuellement dans 12 états du Mexique », explique Omar. « Nous sommes confrontés à plusieurs problèmes : l’accaparement des terres par des multinationales, une dépendance alimentaire, la privatisation de l’eau, des déplacements de population, une corruption organisée entre les politiques et les multinationales… », précise-t-il.

En effet, le traité Alena (Accord de Libre Echange Nord Américain) a entraîné la perte de la souveraineté alimentaire pour les paysans et indigènes mexicains. « Depuis le traité, ce sont 6 millions de paysans qui ont perdu leur emploi », alerte Omar. « Beaucoup d’hommes émigrent aux Etats-Unis, ou vivent dans les bidonvilles, car la valeur de leur production chute. », poursuit-il. Aujourd’hui, 40% de l’alimentation est importée, alors que le Mexique est l’un des pays producteurs de semences. «Celles-ci sont aujourd’hui contrôlées, de même que nos façons de cultiver. Le maïs permettait notre auto-suffisance alimentaire, mais aujourd’hui on nous impose les OGM », déplore Omar. « On nous vole notre eau, nos ressources naturelles, notre bois… On privatise notre terre, les services, pour que tout cela reste entre les mains de grandes multinationales », ajoute le millitant mexicain. Tout mouvement de protestation est ignoré par l’Etat, et réprimé avec violence.

 

 

 

 

A lire aussi

Les méfaits de l’Alena au Mexique résonnent jusqu’en Bretagne

Un portrait d’Omar Esparza Zarate paru dans Libération
 




La recette. Le gaspacho

Ingrédients :

– 1/2 baguette rassie

-1 concombre

-1 oignon

– 3 oeufs durs écrasés

-6 tomates

– 1 cuillère à soupe de vinaigre balsamique

-2 cuillères à soupe d’huile d’olive

-de l’ail

-du basilic

– 1 litre de jus de tomates

 

Préparation

– couper le concombre et les tomates en dés

-émincer l’oignon

-mettre la demie-baguette, le concombre, l’oignon, les oeufs durs, les tomates, le vinaigre, l’huile d’olive, l’ail et le basilic dans une boite hermétique, et conserver au frais jusqu’au lendemain.

-Le lendemain, ajouter le litre de jus de tomates et mixer

– Servir avec des dés de tomates, de concombres, du basilic, sel et poivre.

 

Bon appétit !

 




Comprendre la biologie, c’est pas sorcier avec un Biohacklab !

Prenez une louche de Do-It Yourself (faire soi-même, ndlr), une pincée de découverte, une mesure de sciences du vivant et une bonne dose de curiosité. Mélangez, et vous obtiendrez un Biohacklab. En Bretagne, un Biohacklab est installé à Brest, au sein des Fabriques du Ponant, grand FabLab (un endroit ouvert au public qui permet à chacun, grâce à des machines-outils, imprimantes 3D, ordinateurs de concevoir et réaliser des objets, ndlr), basé au Lycée Vauban et créé par Les Petits Débrouillards de Bretagne, la Maison du Libre et Telecom Bretagne. « Le Biohacklab a ouvert ses portes le 20 septembre, le même jour que les Fabriques », explique Hugo Mayère, qui s’occupe du projet. Un projet qui a germé à l’initiative de celui-ci, féru de sciences et de biologie, et particulièrement intéressé par la mouvance des FabLabs. « Le Biohacklab porte les mêmes valeurs que celles d’un FabLab. Nous avons monté le projet autour de trois axes : faire de la médiation scientifique autour des sciences du vivant, développer du matériel en « open source », et faire de la recherche scientifique en biologie », développe Hugo. Car l’objectif d’un Biohacklab est avant tout de permettre au plus grand nombre de s’approprier et/ou se réapproprier des connaissances et les technologies du vivant, par l’expérience notamment. Et en utilisant du matériel « open source », ce qui permet de le développer, de l’adapter, de le modifier, et ce, à moindre coût.

 
Détecter des OGM ou cultiver des bactéries

 

Parmi les actions menées au Biohacklab figurent des projets de médiation scientifique autour de la biologie marine, avec différents organismes de recherche de la région (Station Biologique de Roscoff, Institut Universitaire Européen de la Mer de Brest, Ifremer…). « On travaille aussi à des actions de vulgarisation scientifique avec les Petits Débrouillards, et sur un système d’aquaponie (culture de végétaux en symbiose avec élevage de poissons, ndlr) adapté au milieu urbain avec les Beaux-Arts », précise Hugo. De même, on peut aussi y découvrir comment fonctionne un compost, cultiver les micro-algues, détecter les OGM, apprendre à utiliser des microscopes, faire de l’extraction génétique, ou encore cultiver des bactéries…Le tout est d’avoir un projet et d’être adhérent des Fabriques. «Mais nous ne sommes pas prestataires de services », rappelle Hugo, « L’idée est vraiment que chacun se réapproprie les techniques, et apprenne à faire par lui-même. De ne plus être passif vis-à-vis des informations, pour mieux maitriser ce qui se cache derrière le monde des biotechnologies », poursuit-il. Dans le même esprit « d’open source » et de partage des connaissances, le Biohacklab veut faire en sorte que toutes les données issues des différentes recherches menées puissent être récupérées pour être mises à disposition du plus grand nombre. Pour l’instant, les Biohacklabs sont encore peu présents en France. «C’est un phénomène très récent », explique Hugo « mais qui monte en puissance très vite, et commence à se développer dans le pays ». Affaire à suivre !

 

Plus d’infos

http://www.lesfabriquesduponant.net/index.php?static1/les-fabriques-du-ponant-fablab-brest

http://www.bretagne-creative.net/article212.html