Des prés à nos palais, elle est la reine !

Dans son « Livre des bonnes herbes » (Actes Sud – 1996), l’ethnobotaniste Pierre Lieutaghi nous la présente ainsi : « Au bord des ruisseaux, des rivières, dans les lieux marécageux où la fauvette des joncs tourne dès l’aube sa crécelle, les reines des prés balancent leurs bouquets candides et parfumés en l’honneur du dieu des Eaux. Ce sont de grandes plantes à tiges dressées, atteignant 1,50m, portant des feuilles découpées dont les folioles, très inégales, espacées, sont disposées sur deux rangs, la terminale étant nettement plus grande ; ces feuilles sont souvent soyeuses-argentées en dessous. Les très nombreuses petites fleurs blanc crème, à 5 pétales séparés, sont groupées en panicules dressées. Les petits fruits secs sont contournés en spirale les uns autour des autres. Elle fleurit de juin à septembre.

Comme beaucoup de ses consœurs, la reine des prés (Filipendula ulmaria) est généreuse avec nous. Côté médicinal, nous lui connaissons des propriétés anti-rhumatismales, souvent associée au cassis ou au curcuma. Grâce à l’acide salicylique qu’elle contient – auquel on doit l’aspirine – elle est aussi anti-inflammatoire. On l’utilise principalement contre les douleurs urinaires, les spasmes, la goutte.

Côté douceurs gustatives, son nom allemand « Mädessüss » qui signifie prairie sucrée, nous met sur une piste prometteuse. Elle était jadis utilisée pour sucrer la bière et le vin. Aujourd’hui encore, elle régale subtilement nos palais, pour peu que nous l’associions aux ingrédients de nos petits sablés, madeleines, crèmes, gelées, sirops et vins. Démonstration en 3 recettes : biscuit, gelée, thé.

Biscuit à la Reine des prés

Mélanger 2 jaunes d’oeufs et 100 gr de sucre roux ou du miel en fouettant. Ajouter en saupoudrant au fur et à mesure 100g de poudre d’amande et 100gr de farine de votre choix (blé ou un mélange riz/châtaigne pour les sans gluten), avec du lait de soja ou de riz à la vanille pour obtenir une pâte homogène. Ajouter 1 pincée de sel et 25 gr de fleurs de reine des prés, fraîches de préférence. Monter les blancs en neige et les incorporer à la pâte ensuite versée dans un moule avec du papier sulfurisé. Enfourner. Temps de cuisson : environ 30 minutes.

Gelée à la Reine des prés

Ingrédients : Eau, reine des prés, sucre, jus de citron, agar-agar.

Faire chauffer de l’eau dans une casserole, y faire infuser une grosse poignée de fleurs de reine des prés. Filtrer et peser le liquide pour ensuite ajouter le sucre, environ à 2/3 du poids du liquide. Faire chauffer tout doucement pour arriver à ébullition pendant 20 minutes et ajouter 2 minutes avant la fin de la cuisson le jus de citron et de l’agar-agar (quantité à ajuster à celle de l’eau : 2 gr pour ½ litre). Mettre la gelée dans des pots propres et fermer bien. Sur des tartines, en fond de tartes, dans des tisanes : un vrai délice !

Thé de la Reine

Ingrédients : 50 g de fleurs de reine des prés, 25 g de feuilles de frêne, 50 g de feuilles de cassis, citron.

Faire sécher les fleurs et feuilles dans un endroit aéré, à l’ombre, 5 à 6 jours. Quand elles sont sèches, détacher les fleurs de reine des prés, frotter les feuilles de frêne et de cassis pour les briser grossièrement. Mélanger les fleurs et feuilles séchées. Le Thé de la Reine se conservera plus longtemps dans un sachet de papier. Faire infuser 1 cuillerée à café de Thé de la Reine dans un demi-litre d’eau bouillante pendant 5 minutes. A servir chaud, avec une rondelle de citron et du sucre.

Cette dernière recette est extraite du livre « La cuisine de la reine des prés » de Lionel Hignard et Alain Niels Pontoppidan (éd Actes Sud Junior – 2004). Comme son titre pourrait le laisser supposer, la reine des prés ne renvoie pas à la fleur-même mais à la jeune personne lectrice, invitée à découvrir et cuisiner les plantes sauvages communes.




L’AlterTour actuellement en Bretagne

Depuis le 12 juillet jusqu’au 27 août, de Fontaine en Bray (76) à Brest (29), l’AlterTour 2021 rend visite aux alternatives de Normandie et de Bretagne. Les cyclistes visitent des éco-lieux, des ateliers d’auto-réparation de vélos, participent à des chantiers collectifs, des manifs à vélo, proposent des conférences gesticulées, des concerts… 3 heures de vélo en moyenne par jour, des rencontres, des chantiers collectifs, des concerts, de la joie et de la bonne humeur !

A la recherche de l’essentiel

Dans un petit recueil stimulant, supplément au N°500 de S!lence de juin 2021 (https://www.altercampagne.net/wp-content/uploads/2021/06/Recueil-2021-V02.pdf), est présentée une partie des alternatives qui accueillent actuellement l’AlterTour. A chacun.e, a été posée la question : qu’est-ce que la recherche de l’essentiel ?

« Déterminer ce qui est essentiel ou non a été très médiatisé en ces temps covidés. Malheureusement la question s’est bien trop souvent limitée aux biens marchands et non à la question ô combien plus importante : “qu’est-ce que l’essentiel ?”Et si rechercher l’essentiel n’était pas déjà une partie de la réponse ? Ne pas se satisfaire des modèles suggérés, proposés et imposés par la publicité. C’est un peu ce qu’essaye de faire l’AlterTour, non ? La recherche de l’essentiel est peut-être l’essence même de notre association. Partir à vélo pour rencontrer celleux qu’on appelle les « Alternatives ». Des personnes, qui par leurs simples existences, remettent en cause notre société consumériste. Elles suivent une autre voie, loin de la compétition, de l’exploitation et de la croissance. Nous essayons sobrement et simplement de mettre en avant d’autres valeurs, ou pourrait-on dire de chercher du sens ? Sur nos vélos, on avance sans essence et la recherche de l’essentiel nous fera cheminer. »

Les prochaines étapes bretonnes

Dimanche 8 août : Dol-de-Bretagne (0 km) Des idées plein la Terre – Étape complète

Lundi 9 août : Dol-de-Bretagne – Pleurtuit (39 km) La Maillette – Étape complète

Mardi 10 août : Pleurtuit – Saint André des Eaux (37 km) Hameaux Légers – Étape complète

Mercredi 11 août : Saint André des Eaux – Plemy (60 km) La Prairie Éducative et la Pâture Es Chène – Étape complète

Jeudi 12 août : Plémy – Saint-Brieuc (30 km) Haltes aux marées vertes, Vélo utile et Vert le Jardin 22 – Étape complète

Vendredi 13 août : Saint-Brieuc – Saint-Mayeux (40 km) Association Boquen – Étape complète

Samedi 14 août : Saint-Mayeux – Mellionnec (37 km) Eco-Domaine Le Bois Du Barde – Étape complète

Dimanche 15 août : Mellionnec (0 km) Eco-Domaine Le Bois Du Barde – Étape complète

Lundi 16 août : Mellionnec -Priziac (20 km) Ecolieu du Bel Air – Étape complète

Mardi 17 août : Priziac – Le Saint (15 km) Moulin Coz – Étape complète

Mercredi 18 août : Le Saint – Pluguffan (67 km) Kernavélo et Al’Terre Breizh – Étape complète

Jeudi 19 août : Pluguffan – Plonéis (16 km) Autour du feu – Étape complète

Vendredi 20 août : Plonéis – Sizun (60 km) Kad’Hangar – Étape complète

Samedi 21 août : Sizun (0 km) Kad’Hangar – Étape complète

Dimanche 22 août : Sizun – Cloître-Saint-Thégonnec (34 km) École alternative des monts d’Arrée – Étape complète

Lundi 23 août : Cloître-Saint-Thégonnec – Roscoff (45 km) Maison des semences paysannes de Kaol Kozh – Étape complète

Mardi 24 août : Roscoff (0 km) Maison des semences paysannes de Kaolkozh – Étape complète

Mercredi 25 août : Roscoff – Plouider (44 km) Brasserie D’Istribilh – Étape complète

Jeudi 26 août : Plouider – Brest (37 km) Le Maquis et Vert le jardin 29 – Étape complète

Vendredi 27 août : Brest (0 km) Le Maquis et Vert le jardin 29 – Il reste quelques places

http://www.altercampagne.net/

https://www.facebook.com/AlterTour/




Ce week-end à Sarzeau, LA P’ART BELLE est fête entre nature et culture !

La P’Art Belle est un festival écocitoyen d’expressions et de créations culturelles qui met en valeur des initiatives engagées et inspirantes dans un esprit convivial. Il se déroulera samedi 31 juillet et dimanche 1er août, en plein cœur du Parc Naturel du Golfe du Morbihan. Il s’agit là d’un véritable slow & micro festival, engagé dans une dynamique éco-responsable et circulaire avec une alimentation bio, de saison et locale, un recyclage circulaire, une billetterie éthique et solidaire, une énergie 100% renouvelable, une scénographie éco-conçue, une programmation égalitaire, des performances artistiques basse consommation, etc.

Louise Robr, la fondatrice du festival et toute la dynamique équipe accueilleront le public dans le cadre exceptionnel du domaine de Kerlevenanet, témoin du patrimoine local de Sarzeau : un château de style italien datant du XVIIIè siècle, une chapelle, un pavillon chinois, et parc de 30 hectares comprenant une grande diversité d’espèces d’arbres et d’arbustes (cèdre du Liban, chêne-vert, châtaigniers).

« Notre intention première repose sur l’idée de proposer une expérience inédite et respectueuse de l’environnement. Nous avons donc pensé notre événement comme un véritable laboratoire pour limiter au maximum notre empreinte écologique. La Culture est elle aussi concernée par la transition écologique », précisent Louise Robr et l’équipe organisatrice sur le site dédié à l’événement. « Notre équipe est convaincue que l’art est un très bel outil pour sensibiliser et transmettre. Alors, nous nous mobilisons pour proposer à nos festivalier.e.s une programmation inspirante et d-étonnante ! », poursuivent-elle. « Nous expérimentons de nouvelles façons de produire des événements afin de limiter au maximum leur empreinte écologique et ce, de façon circulaire (billetterie éthique, supports de communication responsables, suppression du plastique à usage unique, performances artistiques basse consommation, circuit-court, etc.). »

la part belle est ainsi donnée à des initiatives locales et à des personnalités qui développent des alternatives durables et positives. Avec une programmation pluridisciplinaire et intergénérationnelle : des ateliers – culinaires, artistiques, pour petits et grands, des rencontres inspirantes – des dédicaces d’auteur.e.s et une libairie éphémère, des tables-rondes participatives sur « Le monde dont nous rêvons pour demain » ou encore autour d’initiatives alimentaires concrètes sur le territoire, des concerts (Fredrika Stahl, Cyril Atef & Jean-Phi Dary « Systematic motion », EYÅL Naim, Lubiana), des performances artistiques, des projections visuelles, des expositions, etc.

Découvrez la belle programmation du festival : https://lapartbelle.bzh/#programme

Un beau week-end en perpsective, des plus réjouissants et nourrissants à bien des égards, pour le monde de demain qui s’élabore dès aujourd’hui.

https://lapartbelle.bzh/

https://www.facebook.com/lapArtbellefestival/




Encres végétales aux couleurs subtiles pour l’atelier Sérigraphie de Elise Hallab

Dans le cadre d’un atelier organisé à La Manu de Morlaix par Les Moyens du bord, en marge de son exposition RIAD, l’artiste Élise Hallab proposait une initiation à la sérigraphie avec des encres et couleurs naturelles. Notre reporter s’est glissée parmi les participantes.

Avant de démarrer l’atelier dans la Cour des artistes de la Manu, devant les locaux de l’association, Elise s’est livrée à une visite commentée de ses œuvres actuellement exposées aux Moyens du Bord jusqu’au 19 septembre prochain (voir notre article : Elise Hallab, ou quand l’art se mêle au végétal). Nous découvrons ainsi la délicatesse des couleurs de son nuancier, obtenues à partir de fleurs, d’écorces ou de légumes : sophora, pommier, ajonc, mahonia, rose, herbe à Robert, achillée jaune, genêt, lierre, fougère, noix de galle du chêne mais aussi chou rouge, oignon. Elise les trouve pour la plupart dans les lieux urbains qu’elle fréquente.

Sa découverte des plantes tinctoriales s’est faite par la sérigraphie qu’elle explore depuis plusieurs années. Ce procédé d’impression par pochoir est très accessible à expérimenter, aussi bien seul.e qu’à plusieurs, comme ont pu le constater les participantes qui ont eu un vrai plaisir à s’y livrer et à en découvrir les jeux de superpositions de motifs et de teintes très douces.

Pour Rozenn, c’est «Formidable de pouvoir partager ce moment graphique et floral » tandis qu’une autre participante indique que « la nature regorge de jolies couleurs, il y a juste à cueillir et à poser sur le papier ». Et puis la démarche d’Elise est très écologique, « utilisant des végétaux locaux dont nous recyclons des parties comme les pelures d’oignons ou les peaux d’avocats, le marc de café, le citron », indique Céline, émerveillée par « les jeux de transparence permettant de créer des motifs et les superpositions de nouvelles couleurs subtiles ». Le mot de la fin à Isabelle qui a apprécié « un atelier sensoriel, des couleurs, des odeurs, des textures. Et des œuvres collectives harmonieuses. » ainsi qu’à Véronique et sa « joie de jouer ! ».




Des arts numériques contre la prolifération inquiétante des micro et nanoplastiques marins

Dans le cadre d’un module d’initiative locale « Connaissances des milieux littoraux et valorisation » alliant approches scientifique et artistique, les étudiant.e.s de BTS Gestion Protection de la Nature du lycée agricole de Suscinio à Morlaix ont réalisé des vidéos en stop motion sur la thématique de la contamination plastique des milieux marins, plus particulièrement celle des micro et nanoplastiques. Pour les accompagner, Bérengère Amiot, designeuse numérique pour Eletroni[k], association rennaise avec laquelle leurs enseignantes d’éducation socioculturelles ont mené ce projet, avec le soutien de la DRAC et de la Région Bretagne. En amont de leur atelier, Arnaud Huvet, chercheur en biologie marine à IFRMER leur a livrés, au travers d’une visioconférence, des clés de compréhension des enjeux, avec le devenir et les impacts des microplastiques dans les écosystèmes marins.

L’océan, réceptacle final de nos déchets

Si nous ne pouvons plus nous passer des plastiques depuis des décennies, c’est qu’ils ont su se faire légers, résistants, économiques, révolutionnaires, et donc incontournables dans tous les secteurs d’activités au point d’en produire désormais chaque année plus de 359 millions de tonnes. Les conséquences ne sont hélas pas réjouissantes : augmentation de l’utilisation d’emballages et plastiques à usage unique (39,9%) pour une durée infime, accumulation continue et persistance dans l’environnement infiniment longue (années, décennies, siècles).

La triste actualité braque une nouvelle fois les projecteurs sur une catastrophe écologique au large du Sri Lanka, causée par l’incendie d’un porte-conteneur en train de sombrer, avec sa cargaison de produits toxiques, dont des millions de granulés de plastique se répandant dans l’océan.

Les chiffres sont aussi édifiants qu’inquiétants. Entre 4 à 12 millions de tonnes de déchets plastiques arrivent chaque année dans les océans. Et on estime le chiffre total de débris flottants dans une fourchette de 5000 à 50 000 milliards. 85% des débris collectés en mer et sur les plages sont du plastique et 92% de ces débris ont une taille inférieure à 5 millimètres, taille à partir de laquelle ils sont dénommés microplastiques.

« Les plastiques constituent un nouvel habitat pour de nombreuses espèces. S’opère en effet une rapide colonisation par un grand nombre de micro-organismes, tels que virus, bactéries, champignons, invertébrés… », précise Arnaud Huvet, chercheur en biologie marine à IFREMER. « Ce sont également un mode de transport d’espèces invasives, pathogènes et nuisibles. Les impacts des plastiques sur les milieux : piégeages, obstructions respiratoires et digestives, ingestion. Les microplastiques sont ingérés par l’ensemble de la chaîne trophique marine », poursuit-il.

Quid de leur toxicité ? Les études en laboratoire montrent que leur ingestion entraîne bioaccumulation, translocation, excrétion où interactions physiques et toxicité chimiques se conjuguent.

Le Stop Motion pour dire Stop aux plastiques

Depuis plusieurs années, au lycée morlaisien de Suscinio, on affectionne particulièrement les projets art et nature où sont encouragés les croisements entre regards artistique et scientifique sur un même objet. « Au-delà de l’expertise des milieux naturels et des modes d’intervention plus techniques et rationnels sur l’environnement, nous souhaitons donner dans nos formations, toute sa place au regard poétique, sensible et symbolique sur l’environnement qui nous entoure », souligne ainsi Véronique Javoise, l’une des enseignantes d’éducation socioculturelle.

Empreinte à la fois d’humour et de gravité, leur créativité débridée s’est exprimée, exposant en quelques minutes les constats dramatiques et les solutions à mettre en œuvre pour espérer voir diminuer et – osons rêver – disparaître ce fléau océanique mondial qu’est la contamination par les micro est nanoplastiques.

Vous pouvez découvrir ces vidéos sur :




Parc Éolien en Baie de St Brieuc : Face à l’urgence climatique, FNE-Bretagne réaffirme la nécessité d’une transition énergétique concertée.

Le 3 mai prochain*, vont débuter les travaux du chantier pour la construction du parc éolien offshore en Baie de St Brieuc. Les 62 éoliennes, pour une puissance totale de 496 MW, devraient entrer en service dès 2023 pour alimenter l’équivalent de 9% de la consommation électrique bretonne.France Nature Environnement Bretagne, tient à réaffirmer sa position sur le développement des énergies renouvelables : face à l’urgence climatique, la transition énergétique est indispensable et doit pouvoir se faire en conciliant la prise en compte des enjeux sociaux, économiques et environnementaux. Et ne l’oublions pas, la pêche elle aussi, va être fortement impactée par le réchauffement climatique.

Prioriser la sobriété énergétique

Viser très rapidement l’autonomie énergétique de la Bretagne est un objectif clé pour le territoire. Pour y parvenir, il faut prioriser la sobriété énergétique, en assurant une réelle réduction de la consommation et développer les énergies renouvelables décarbonées : la méthanisation, directement liée au cycle du carbone car dépendante de productions végétales dédiées, n’est pas sous sa forme actuelle acceptable ; l’éolien terrestre est freiné par les contraintes liées aux servitudes militaires et aériennes, qui concentrent les terrains éligibles sur 4 % de la surface bretonne, donnant l’illusion d’un territoire saturé ; enfin, le photovoltaïque accuse un très grand retard.

Les énergies marines renouvelables (énergies houlo-motrice, hydrolienne et éolienne) ouvrent donc une piste significative et nécessaire, en Baie de Saint Brieuc tout comme en sud Bretagne. Elles exigent toute notre vigilance, notamment pour la prise en compte des impacts environnementaux, qui ne sont pas au stade des connaissances scientifiques, encore assez bien appréciés : Les associations de protection de la nature et de l’environnement ont la volonté d’être associées aux suivis qui sont prévus lors des phases d’études préalables, de construction et d’exploitation des futurs parcs éoliens. Des mesures complémentaires concernant la biodiversité pourraient s’avérer indispensables : les associations membres de FNE-Bretagne1 s’impliquent dans ce sens, notamment pour une meilleure prise en compte de l’avifaune et des chiroptères. Nous souhaitons que nos propositions soient mieux entendues.

Enfin, gardons à l’esprit que si les éoliennes marines engendrent un impact visuel, cet impact doit être mis en regard d’autres impacts objectivement bien plus graves, tels ceux provoqués par les énergies fossiles, mais aussi par la pollution radioactive de la Manche, du fait du rejet permanent de tritium en mer à partir du complexe nucléaire de la Hague…

La démocratie environnementale, clé de réussite

Les associations de protections de la nature et de l’environnement participent à animer le débat public environnemental. Associées aux réunions d’information, de concertation ou de suivi, elles apportent par leurs expertises une analyse critique sur les projets de transition énergétique. En aucun cas, le passage en force par la violence ne servira la cause, nous condamnons les actes de violences commis sur le chantier de RTE. Ceux-ci auraient pu avoir des conséquences humaines très graves.

Nous privilégions le dialogue et la négociation avec les parties prenantes du débat environnemental, pour la défense de la nature et des biens communs : nous avons toute liberté et indépendance, puisque nous ne défendons aucun intérêt privé : nous agissons toujours dans l’intérêt général.

Des choix politiques qui guideront la politique énergétique bretonne

A quelques semaines des échéances électorales, nous souhaitons que les prétendant(e)s aux responsabilités régionales, exposent clairement leur vision portée sur l’autonomie énergétique de la Bretagne à court et moyen terme. Les Bretonnes et les Bretons ont besoin de savoir quelles stratégies seront mises en œuvre dans les prochaines années : les choix qui sont faits aujourd’hui doivent être débattus et les décisions connues, car ils dessinent déjà la Bretagne de demain.

1Bretagne Vivante, CoBEN, Eau et Rivières de Bretagne, Groupe Mammalogique Breton, Umivem, Vivarmor Nature

*Le communiqué est en date du 29 avril dernier.

: https://fne-bretagne.bzh/parc-eolien-en-baie-de-st-brieuc-face-a-lurgence-climatique-fne-bretagne-reaffirme-la-necessite-dune-transition-energetique-concertee/?fbclid=IwAR2mXA4knxYTWmuCCl-7e6FfnazSReLOU8fWPn3aHSQZnZR7fGTg9AH7Ndc