2016, une très bonne année pour l’agriculture biologique mais…

Depuis le 25 février, et jusqu’au 5 mars, Paris accueille le 54e salon international de l’agriculture. L’occasion pour Eco-Bretons de faire un point sur l’agriculture biologique.

Le 21 février, l’Agence Bio a dévoilé les chiffres de la production et de la consommation de produits issus de l’agriculture biologique. Des chiffres très positifs pour l’agriculture biologique. La Bretagne n’est pas une mauvaise élève puisqu’elle était, en 2015, la sixième région de France en nombre d’exploitations bio et en surface agricole utile (SAU) cultivé en Bio.

En 2010, la Bretagne comptait 1541 exploitations agricoles bio, ce qui représentait 4% des exploitations et 3,2% de la SAU. En 2015, les 2036 exploitations bio bretonnes, en augmentation de 7,7% par rapport à 2014, représentent 4,4% de la SAU. Enfin, en 2016, on compte 2381 exploitations bio en Bretagne.

C’est dans le Finistère que l’on compte le plus d’exploitations agricoles biologiques (572 en 2015, soit 9% des exploitations) et dans le Morbihan qu’il y en a le moins (464 en 2015). Par contre, la part de SAU consacrée au Bio est plus importante dans le Morbihan (4,8% contre 4,3% en Finistère).

« Entre 2013 et 2015, la dynamique d’installation était le moteur de l’augmentation du nombre d’exploitations biologiques. En 2016, la tendance s’inverse : il n’y a jamais eu autant de conversion. Cette vague s’explique par la crise de l’agriculture conventionnelle et la forte demande des consommateurs en produits bio. La dynamique d’installation concerne surtout le maraîchage diversifié en petite surface. Les conversions se font essentiellement en bovin laitier », précise Antoine Besnard, chargé de communication à la Frab Bretagne.

7 français sur 10 consomment régulièrement Bio

Au niveau national, la production biologique a connu une « croissance historique » en 2016. Les surfaces cultivées en Bio ont augmenté de 16% par rapport à 2015 pour atteindre 1,5 million d’hectares. Le nombre de producteurs bio a lui bondit de 12% en un an. On compte désormais plus de 32 000 producteurs bio en France et plus de 200 fermes bio se créent chaque mois.

Si la production a augmenté, la consommation de produits issus de l’agriculture biologique a, elle aussi, connu une année faste. D’après une enquête menée par l’Agence Bio, 9 français sur 10 ont consommé des produits bio en 2016 et 69% déclarent même en consommer régulièrement. Ils étaient 65% en 2015. Pour rappel, en 2003, 46% des français assuraient ne jamais manger de produits biologiques. « Ils trouvent dans la Bio une réponse à leurs attentes avec une agriculture d’avenir, basée sur le respect de l’environnement, du bien-être animal, favorisant l’emploi et le développement territorial », précise l’Agence Bio.

Deux ans de retard

Tous ces bons chiffres sont malgré à tempérer. En effet, la Fnab (fédération nationale d’agriculture biologique) explique que les aides promises par l’état pour inciter et faciliter la conversion des paysans à l’agriculture biologique tarde à être versées. Pour certains agriculteurs, le retard est de deux ans. « À cause d’une gouvernance état-régions totalement défaillante, de nombreux agriculteurs bio sont en grande difficulté financière, malgré la bonne santé de leurs exploitations », regrette la Fnab. « On nous avait promis un versement en mars mais ça a été reporté. On espère que ce sera réglé le plus rapidement possible », ajoute Antoine Besnard.

Une demande en forte hausse, des agriculteurs de plus en plus nombreux à sauter le pas… On pourrait croire que l’agriculture biologique a de beaux jours devant elle. Pour en être définitivement convaincu, il faudrait une véritable volonté politique de changer de modèle agricole. Nous n’y sommes pas encore.

Pour aller plus loin

www.agrobio-bretagne.org

www.agencebio.org

www.fnab.org




Le Mamm Douar Kafe, lieu associatif en création à Auray

À Auray (56), l’association Ingalañ Bro An Alre veut créer un lieu associatif regroupant un café, une salle de concert, une épicerie associative ainsi que les bureaux de l’association. Une campagne de financement participatif est lancée pour les aider à s’installer.

C’est dans la zone commerciale de la porte Océane, à Auray (56), que l’association Ingalañ Bro An Alre a décidé d’ouvrir le Mamm Douar Kafe.

Ce local associatif ouvert à tous regroupera un café, une salle de concert et de spectacle et une épicerie associative. « Le café proposera des boissons […] en favorisant les productions locales et alternatives, en bio et équitable », nous apprend le site de l’association.

Jusqu’à 300 spectateurs pourront, deux fois par mois, assister à des représentations d’artistes locaux, nationaux et internationaux. Un lieu de résidence pour les artistes sera également aménagé. « La programmation se veut éclectique et ouverte à toutes les musiques et cultures », explique l’association.

5000 € recherchés

L’épicerie associative proposera, sous la forme d’un groupement d’achat, des aliments et des produits d’entretien bio et équitable, à prix coûtant. « Ouvert tous les midis de la semaine, ce sera un espace de détente et de convivialité pour tous les acteurs de la Zone Océane et au-delà », espère l’association.

Pour aider Ingalañ Bro An Alre à financer les travaux du Mamm Douar Kafe, une campagne de financement participatif a été lancé. Les 5000 € recherchés serviront à aménagement de la scène (500 €), la sonorisation et l’éclairage de la scène (3500 €) et au matériel indispensable à l’ouverture du local (1000 €).

L’association installera également ses bureaux dans le bâtiment : « Avec ce local, Ingalañ Bro An Alre a pour ambition d’étoffer l’offre culturelle du pays d’Auray ». Créée en 2010, elle a pour but « la promotion et le développement économiques du commerce équitable local et international en Bretagne ». Ingalañ Bro An Alre participe à l’organisation de nombreux événements : semaine du développement durable, journée des luttes paysannes, semaine de la solidarité internationale, festival Mamm Douar. « Nous organisons toute l’année des rencontres autour de films, des expositions et intervient régulièrement dans les écoles ».

Pour aller plus loin

Le site de l’association

La page Facebook de l’association

La page Facebook du Mamm Douar Kafe

La page du financement participatif




À Sarzeau, une association pour Rebom-dir dans la vie

L’association Rebom est un chantier d’insertion qui accueille entre 10 et 18 personnes. Les salariés produisent des légumes bio qui sont ensuite vendus localement.

Sur la presqu’île de Rhuys, à Sarzeau (56) plus exactement, l’association Rebom (prononcé rebond) est, à la fois, un chantier d’insertion et une exploitation maraîchère.

Depuis 2010, elle accueille, sur les cinq hectares cultivés en bio, des personnes en réinsertion, une dizaine en hiver et jusqu’à 18 en été. « Nous sommes un levier pour permettre aux personnes en réinsertion d’avoir un boulot, de construire un projet ou de rebondir dans la vie », explique Thibault Le Bayon, encadrant du chantier d’insertion.

Les salariés du chantier d’insertion participent à toute l’activité maraîchère, du semis à la récolte, mais aussi à la vente. Ils sont embauchés pour six mois, renouvelables trois fois. « Les salariés bénéficient d’un suivi personnalisé par une conseillère d’insertion professionnelle », précise Thibault Le Bayon.

Développer la libre cueillette

La production de Rebom est écoulée en vente directe : « Nous sommes présents sur le marché de Sarzeau trois jours par semaine. Nous faisons aussi de la vente sur place et de la libre cueillette ». Une partie de la production est vendue à des restaurant scolaires, des restaurants et des magasins spécialisés comme BioRhuys et BioGolfe. « Nous proposons également des paniers livrés ou à venir chercher sur place », ajoute Thibault Le Bayon.

Les salariés du chantier d’insertion viennent de tous les horizons : « Il n’y a pas de profil type. Les salariés ont entre 18 et 50 ans. Ils peuvent être en attente de reconnaissance de handicap ou en situation d’addiction ».

Pour la saison à venir, l’association Rebom espère agrandir et développer la libre cueillette. Si vous cherchez un endroit où vous fournir en légumes bio et locaux, n’hésitez plus, rendez-vous chez Rebom.

Pour aller plus loin

www.rebom.org




Volée de piafs : « Je ne comprend pas qu’en Bretagne, on ait des difficultés à trouver des financements pour un centre de soin. »

Ouvert en 2007, le centre de soin Volée de piafs soigne et protège de nombreux animaux sauvages. Aujourd’hui, l’association rencontre de graves difficultés financières, au point que le centre n’accueille plus d’animaux depuis le week-end dernier. Entretien avec Didier Masci, président de l’association, fondateur et responsable capacitaire du centre.

Eco-Bretons : Pouvez-vous nous présenter l’association Volée de piafs ?

Didier Masci : Volée de piafs est née en 2007. Avec ma compagne, nous avons acheté un terrain de 9 hectares, avec un grand hangar de 500 m², pour installer un centre de soin pour les animaux sauvages. En 2007, nous avons accueilli 228 animaux. En 2016, 3030 animaux et 200 espèces différentes : des oiseaux, des mammifères, des chauves-souris… Nous sommes le seul centre breton qui peut accueillir toutes ses espèces.

E-B : Vous rencontrez des difficultés actuellement. Quelles sont-elles ?

D. M. : Depuis samedi dernier, nous n’accueillons plus de nouveaux animaux. Depuis 10 ans, avec ma compagne, nous payons les crédits du centre de soin, soit 1000 € par mois. Ça fait sept ans que je n’ai pas pris de journée de repos, avec en moyenne 100 heures d’activités par semaine. On ne peut plus continuer comme ça. Nous devons financer l’entretien des enclos et des volières, embaucher des gens pour l’entretien et le secrétariat… Il nous manque 50 000 € pour finir l’année. Et au-delà, il faut trouver un moyen pour pérenniser le centre.

E-B : Quelles sont les solutions possibles ?

D. M. : On part du principe que ça va continuer. Ça ne peut pas s’arrêter ! Depuis ce week-end, il y a un véritable engouement. On est abasourdi par l’écho que ça peut avoir. On reçoit des messages de soutiens et de l’argent de toute la France mais aussi de Belgique, de Suisse, du Canada et même de Côte-d’Ivoire. Une cagnotte leetchi a été lancée, elle atteint déjà 15 000 € ! C’est extraordinaire mais c’est une réponse ponctuelle… Des membres du conseil régional viennent au centre jeudi après-midi. Je ne peux pas croire qu’ils se déplacent pour ne pas nous soutenir. Nous sommes également soutenus par des maires du coin et nous avons été reçus par la communauté d’agglomération de Lorient. Nous voulons repartir sur des bases saines. Pour y arriver, nous avons besoin de 50 000 € cette année et 70 000 € les deux années suivantes. Ça nous laissera le temps de monter des dossiers d’aide européenne. Je ne comprend pas qu’en Bretagne, on ait des difficultés à trouver des financements pour un centre de soin.

Pour aller plus loin

Le site de Volée de piafs

La page Facebook de l’association

La page de la cagnotte Leetchi




L’oasis Kerlanic a besoin d’aide

Créé en 2015 et installé à Plélauff, l’oasis Kerlanic est un lieu de vie alternatif et de transition. Membre du réseau Colibri, impulsé par Pierre Rabhi, il a aujourd’hui besoin de soutien pour continuer à exister.

En 2015, Audrey créé l’oasis Kerlanic à Plélauff (22). Ce lieu de vie alternatif est installé dans une ancienne ferme bretonne qu’Audrey a retapé avec son compagnon de l’époque. Il fait parti du réseau Colibri, impulsé par Pierre Rabhi. « C’est un lieu d’accueil d’âmes en transition pour une heure, un jour, ou plus », précise le site Internet du lieu.

Une seconde habitation est en cours de rénovation. On compte également sur le lieu des yourtes, cabanes, paillourtes et round house. Enfin, une salle collective de 60m² est en rénovation. Une équipe se retrouve tous les mercredis pour réaliser les travaux.

À Kerlanic, une association a été créée. Elle s’appelle Espérance la petite lande et compte une vingtaine de membres. « Les actions portent surtout sur la programmation culturelle de l’oasis », explique le site.

Un lieu en danger

Un élevage conscient – chèvres et poules en liberté, traite manuelle avec consentement, chevreaux sevrés sous la mère – et un potager permaculturel – sans pesticide ni engrais, ni labour – permettent de s’alimenter sainement. De plus, une vingtaine de familles du coin s’est regroupée et a créé un groupement d’achats locaux.

Grâce aux chantiers participatifs (rénovation d’habitat, écoconstruction, permaculture) et aux journées découvertes, tout un chacun peut venir découvrir le lieu et apprendre de nouvelles techniques.

Il est aussi possible de participer à la vie de la ferme grâce au camping, ouvert de mars à octobre, ou aux ateliers parents-enfants, les mercredis et pendant les vacances.

Enfin, le festival Terres d’espérance est organisé chaque année au mois d’août. Au programme, concerts, pièces de théâtre, débats discussions, ateliers pour les petits et grands…

Ce lieu de vie et de transition est à l’heure actuelle en danger. Audrey, qui veut racheter à son ancien compagnon ses parts dans l’oasis, n’est pas suivie par les banques qui refusent de lui accorder un prêt. Elle fait donc appel à la générosité via une campagne de financement participatif.

Pour aller plus loin

La page de la campagne de financement participatif

La page Facebook de soutien à Kerlanic




L’idée sortie. Le salon Respire la vie à Rennes

Du 10 au 12 février, le parc des expositions de Rennes accueille la 13e édition du salon Respire la vie. Durant trois jours, 210 exposants seront là pour échanger avec les visiteurs intéressés par le bio, le bien-être, le développement personnel…

Jusqu’à dimanche, le salon Respire la vie s’installe au parc des expositions de Rennes. De 10h à 19h, les visiteurs pourront aller à la rencontre des 210 exposants. Produits bio, habitat sain, éco-produits, beauté, bien-être, zen… Il y en aura pour tous les adeptes d’un mode de vie plus sain.

Au programme également, des conférences autour du bio et du bien-être, des ateliers pour rencontrer des professionnels et essayer des activités comme le feng shui, l’hypnose… Vous pourrez aussi fabriquer vos cosmétiques, vous essayer à la cuisine ou déguster du vin !

Les exposants du salon répondent tous à la charte de sélection des salons Zen et bio. « Les comités de sélection du salon s’assurent que les critères requis sont respectés pour tous les produits et services présentés, dans le respect d’une démarche environnementale », explique le site du salon.

Pour cette 13e édition, tous les exposants accepteront le Galléco, la monnaie locale circulant en Ille-et-Vilaine. L’an passé, seul cinq exposants, membre du réseau, les acceptaient et 2 000 Gallécos avaient été échangés. Grâce à cette initiative, la monnaie locale va gagner en visibilité sur son territoire.

Pour aller plus loin

Du 10 au 12 février, salon Respire la vie, de 10h à 19h, au parc des expositions de Rennes. Tarifs : 5€, gratuit sous condition.

www.respirelavie.fr