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L’Archinaute, le bateau qui avance contre vents et marées

Depuis deux ans, Charles-Henri Viel, un ancien ingénieur installé dans le Morbihan, travaille sur un bateau propulsé grâce à une voile tournante. Cette sorte éolienne fournit l’énergie au bateau. Il espère convaincre les professionnels de la mer d’utiliser son bateau.

Verra-t-on bientôt de drôle de bateau, surmonté d’un éolienne ? C’est en tout cas le pari de Charles-Henri Viel. Cet ancien ingénieur développe actuellement l’Archinaute, un bateau propulsé grâce à une voilure tournante. « La voilure tournante est utilisée comme source d’énergie principale. Elle permet d’alimenter un moteur ou un groupe froid, de fournir de l’électricité au bateau… », précise-t-il.

L’Archinaute fonctionne sur le principe de l’éolienne. Celle-ci va produire de l’électricité qui sera ensuite utilisé avec un moyen de propulsion classique. « C’est une énergie propre et renouvelable ! », se réjouit déjà Charles-Henri Viel.

Il espère que son invention trouvera des applications dans quatre domaines : le transport maritime, la pêche, la recherche scientifique et la plaisance. « Le plus important, c’est la navigation professionnelle. C’est elle qui navigue le plus et qui a la consommation la plus importante », explique-t-il.

« Il faut sortir des énergies fossiles »

Charles-Henri Viel travaille sur l’Archinaute depuis deux ans. En 2014, il a créé un démonstrateur pour prouver que son appareil pouvait avancer face au vent. Il a aussi fabriqué un deuxième prototype, de 40 cm de long, qui lui sert d’outil de communication afin d’illustrer le principe de la propulsion. « Le principe de conception est maîtrisé. Nous sommes maintenant en recherche de financement et de client. Le but est d’avoir un bateau de taille réelle rapidement », détaille-t-il.

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Grâce à l’Archinaute, Charles-Henri Viel espère pouvoir, sans modifier les infrastructures portuaires, changer radicalement les habitudes de consommation du monde marin. « Il faut sortir des énergies fossiles. L’Archinaute est une initiative de transition énergétique avec une finalité écologique », conclut-il.

Reste à savoir si la marine professionnelle est prête à le suivre dans cette transition.

Pour aller plus loin

www.archinaute.fr




Avec Bout’ à Bout’, vos bouteilles reprennent vie !

 Créée en août dernier, à Nantes, l’association Bout’ à Bout’ veut développer une filière de consigne de bouteilles. Une idée qui a également germé dans d’autres esprits puisqu’en Bretagne aussi, la consigne est de retour. Avec un impact environnemental considérable.

Depuis trois mois, une nouvelle association a vu le jour à Nantes (44). Bout’ à Bout’ veut remettre la consigne au goût du jour. « Nous voulons développer une filière régionale de réutilisation des bouteilles à travers un service de consigne proposé aux producteurs et aux distributeurs », précise Célie Couché, présidente de l’association.

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Bout’ à Bout’ vient de lancer une expérimentation sur toute la Loire-Atlantique, avec cinq producteurs et deux distributeurs. « Nous travaillons autour de quatre axes, détaille Célie Couché. Tout d’abord, il faut lever les freins techniques. Il y en a deux principaux. Les étiquettes adhésives qui s’enlèvent très mal et qui représentent 90% des étiquettes. On doit convaincre chaque producteur dont l’étiquette n’est pas adaptée d’en changer. Et les bouteilles qui sont de plus en plus légères et sont donc plus fragiles. Il faut mettre en place une gamme de bouteilles adaptées. Ensuite, il faut optimiser le transport pour baisser les coûts écologique et économique. Troisième point, nous devons proposer un service de collecte, de lavage et de stockage des bouteilles. Pour l’instant, nous travaillons avec des partenaires locaux pour le transport et le lavage, et nous avons un local qui est mis à disposition de l’association pour le stockage. Enfin, il faut mobiliser et informer le consommateur et les acteurs de la filière pour réussir à changer d’échelle. »

Un impact considérable

Le consommateur qui décide de s’engager pour la consigne n’aura pas grand chose à faire. Au lieu de jeter ses bouteilles, il les ramène chez le producteur ou en magasin et repart avec une nouvelle bouteille. Selon une étude commanditée par la brasserie Meteor (basée en Alsace), l’impact de la consigne sur l’environnement est considérable. « Si la consigne est gérée localement, on peut faire baisser la consommation d’énergie primaire de 76%, celle d’eau de 33% et les émissions de gaz à effet de serre de 79% », se réjouit d’avance Célie Couché.

À partir de janvier, une étude de faisabilité d’un an sera lancée sur l’ensemble des Pays-de-la-Loire. Dès le mois de mars, une laveuse mobile sera déployée sur le territoire afin de comparer son utilisation avec une laveuse fixe : « L’expérience va nourrir notre étude et nous permettra de faire des choix éclairés ».

L’association espère pouvoir rapidement se transformer en Scic et pouvoir ainsi impliquer les acteurs de la filière mais aussi les collectivités locales dans le projet. Bout’ à Bout’ est déjà soutenu par Nantes métropole et a intégré l’incubateur des Ecossolies. L’association est aussi soutenue par Zéro Waste France. On peut donc espérer que la consigne a, de nouveau, de beaux jours devant elle dans nos contrées !

Et en Bretagne ?

En Bretagne aussi, on s’investit pour la consigne ! L’association Distro, le retour de la consigne, a été créée par un collectif de six brasseurs et deux cidriers bretons. Lancée en 2016, « elle regroupe aujourd’hui 26 entreprises représentant une production annuelle de plus de 300 000 hectolitres de boissons produites en Bretagne », explique son site Internet.

Pour aller plus loin

La page Facebook de Bout’ à Bout’

www.boutabout.org

www.distro.bzh

 




Solaal, une association pour faciliter le don alimentaire

Depuis mai 2013, l’association Solaal facilite les dons entre professionnels de la filière agricole et associations d’aide alimentaire. En Bretagne, l’association est portée par la chambre d’agriculture. En trois ans, 8500 tonnes de nourriture ont été données.

Créée en 2013, l’association Solaal (Solidarité des producteurs agricoles et des filières alimentaires) facilite les dons entre agriculteurs, ou coopératives agricoles, et associations d’aide alimentaire. « Nous complétons l’existant en facilitant les gros dons. On se charge de la logistique, ce qui permet d’augmenter la quantité des dons, notamment en fruits et légumes », détaille Bernadette Loisel, responsable d’équipe Circuits courts et Filières de proximité, à la chambre d’agriculture de Bretagne, relais local de Solaal.

Car si l’association est nationale, la gestion des dons se fait localement. « Ce qui est collecté en Bretagne a vocation à rester en Bretagne. Parfois, lorsqu’on reçoit de gros dons, on est obligé de les gérer au niveau national, car ce n’est pas possible sur une seule région », précise Bernadette Loisel.

17 millions de repas

Cette gestion, à la fois locale et nationale, permet, par exemple, de gérer des dons de grosses boites de conserve, destinées à la restauration collective et difficiles à donner pour des associations comme les Resto du cœur ou la banque alimentaire : « Nous mettons les coopératives agricoles en relation avec les restaurants sociaux qui peuvent utiliser ces boites ! »

Depuis la création de Solaal, en mai 2013, 8500 tonnes de nourriture ont été donné via Solaal, soit 17 millions de repas. L’essentiel des dons est constitué de fruits. En Bretagne, en 2016, ce sont pas moins de 10 tonnes de pommes de terre et 8 tonnes de pommes qui ont été données par les agriculteurs de la région. Pour faciliter les dons, Solaal a obtenu des pouvoirs publics que les agriculteurs qui donnent à une association puissent obtenir une réduction d’impôt, comme n’importe quel citoyen donateur.

Enfin, l’association Solaal signé le pacte de lutte contre le gaspillage alimentaire, le 23 juillet 2013. Elle participe à des événements contre le gaspillage alimentaire au niveau national et international. Et en 2015, Solaal organisait la première journée nationale du don agricole, afin de mobiliser les différents acteurs de la filière agricole et les sensibiliser au don.

Pour aller plus loin

www.solaal.org




Grâce à 2RI, les ordinateurs sont recyclés et la fracture numérique est réduite

Depuis près de trois ans, la société Recyclage réemploi informatique recycle du matériel informatique pour le revendre à bas coût à des particuliers. Elle contribue ainsi à la réutilisation des ordinateurs et à réduire la fracture numérique.

Installée à Saint-Jacques-de-la-Lande, Recyclage réemploi informatique (2RI) est, comme son nom l’indique, une société de recyclage et de réutilisation de matériel informatique. « Notre rôle est d’optimiser le recyclage de matériel informatique », précise Farid Aouali, l’un des associés de l’entreprise.

Créé il y a bientôt trois ans, 2RI s’approvisionne essentiellement auprès des entreprises et des administrations. « Nous récupérons des lots lorsqu’ils changent leurs parcs informatiques. Nous faisons ensuite le tri du matériel qui fonctionne et de celui qui partira directement au recyclage », détaille Farid Aouali.

Réduire la fracture numérique

Les ordinateurs en état de fonctionnement sont remis à neuf. L’entreprise efface les données existantes et réinstalle un système d’exploitation. Les machines sont ensuite revendus à des particuliers par différents moyens : « Nous vendons directement aux particuliers ou alors nous passons par des magasins de vente de matériel informatique d’occasion ou encore par des plate-forme web, type Amazon. Grâce à nous, les gens peuvent accéder à du matériel informatique à bas coût ».

Recyclage réemploi informatique, qui opère sur tout le grand Ouest, est membre du programme Ordi 2.0 et du réseau Ordi Solidaire Bretagne dont le but est de réduire la fracture numérique en proposant des appareils à bas prix et de favoriser le réemploi de matériel informatique. « Nous leur proposons du matériel qui est ensuite distribuer dans le réseau », explique Farid Aouali.

Enfin, la société 2RI se veut entreprise sociale puisqu’elle emploie « des personnes éloignées du marché de l’emploi et favorise leur réinsertion professionnelle en leur donnant une seconde chance ».

Pour aller plus loin

www.2ri-recyclage.fr

www.ordi2-0.fr

www.ordisolidairebretagne.org




Fabien, le paysan-boulanger qui voulait être autonome

Depuis quelques mois, Fabien s’est installé à Vigneux-de-Bretagne (44) pour devenir paysan-boulanger. Il veut travailler avec des variétés anciennes de blé, fabriquer ses ruches et ses outils, travailler en traction animale… Un vaste projet pour tendre vers l’autonomie. Vous pouvez l’aider à se lancer grâce à une campagne de financement participatif.

Paysan-boulanger, c’est le métier qu’a choisi Fabien. « Je veux travailler avec des variétés anciennes de blé pour produire du pain que je vendrai en direct, explique-t-il. Les blés anciens sont plus nutritifs et non-allergènes. Ils sont d’une grande diversité, des milliers de variétés, souvent de très grandes tailles, parfois deux mètres de haut et ne supportent pas les engrais sous peine de verser. Pour toutes ces raisons, les lobbys agro-alimentaires s’évertuent à les faire disparaître depuis deux siècles en imposant le semi d’une trentaine de variétés améliorées, cataloguées et brevetés. Heureusement, depuis un vingtaine d’années, une poignée d’individus résiste. Avant la vente du pain, et autant que l’autonomie, c’est la multiplication et la diffusion du grain de cette résistance qui me motivent. »

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Fabien s’est installé à Vigneux-de-Bretagne (44), où il a trouvé 11 hectares de terre en fermage : « C’est difficile de trouver des terres. J’ai cherché dans la Drôme, en Alsace… Ici, j’ai 6 ou 7 hectares cultivables, ce qui est un peu juste pour mon projet ».

Car le projet de Fabien est vaste. En plus de la production de pain, il veut aussi faire pousser des plantes médicinales et produire du miel, de la cire et de la propolis grâce à des ruches en paille qu’il fabrique lui-même.

Un four à pain sur une remorque

Fabien veut aussi travailler en traction animale. Il a déjà une jument ardennaise, appelée Tendresse, et a suivi une formation en traction animale : « Pour mon projet, il est nécessaire d’avoir deux chevaux mais je veux y aller progressivement. Il ne faut pas dégoûter nos compagnons ! »

S’il imagine son projet depuis plusieurs années, Fabien n’en est qu’au commencement. Près d’un hectare de sarrasin ont été semé en mars. Cette semaine, il a semé 3000m² de seigle offert par Jean-Christophe Moyses, du réseau Semence Paysanne Alsace, que l’on retrouve dans le dernier film de Marie-Monique Robin, Qu’est-ce qu’on attend ? « Je vais bientôt semer deux hectares de blés anciens : un hectare venant de la Zad et un autre venant de Nicolas Supiot, de l’association Triptolème. Je vais également semer 3000m² de grand-épeautre et 1000 m² d’autres variétés en multiplication pour, entre-autre, les cultiver à plus grande échelle : des blés, des amidonniers, du blé khorozan (moyen-épeautres) et de l’engrain noir (un petit-épeautre). C’est grâce à plusieurs collectifs de la Zad que j’ai pu semer le sarrasin, obtenir et trier une partie de mes semences de blés et accéder à internet pour fournir certains dossiers d’installation aux administrations. C’est également grâce à eux que je vais pouvoir moudre mon grain les premiers temps et par leur biais que j’ai pu trouver ma première farine », détaille-t-il.

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Pour pouvoir s’équiper, Fabien a cherché des financements. Malheureusement pour lui, les banques ne l’ont pas suivi. Il a donc lancé un financement participatif pour pouvoir acheter des outils adaptés à la traction animale.

Ancien chaudronnier-soudeur, et dégoûté par l’industrie, Fabien compte bien mettre à profit ses compétences pour développer son projet. Il veut ainsi monter une boulangerie sur un camion et mettre un four à pain sur une remorque ! « J’aimerais aussi proposer des formations, à prix libre, pour que les paysans puissent apprendre à fabriquer leurs outils », confie-t-il.

Finalement, le fil conducteur dans le projet de Fabien, c’est une recherche d’autonomie : « Plus que paysanne, ma démarche est politique. Le but, c’est de se passer de plus en plus de l’argent car c’est ce qui pollue le plus les rapports humains et encore davantage notre planète ».

Pour aller plus loin

Pour soutenir le projet de Fabien, rendez-vous sur sa page Ulule !




Un site Internet pour allier sport littoral et protection de la faune sauvage

Les amateurs de sport littoral qui ne veulent pas déranger la faune sauvage par leur pratique peuvent désormais consulter le c-monspot.fr. Ils y trouveront des infos lieu par lieu et des fiches pratiques sur les différentes espèces. Pour l’instant, seul le littoral breton est concerné mais l’expérience pourrait être étendue à toute la France.

Depuis le mois d’octobre, l’agence des aires marines protégées a lancé c-monspot.fr. Ce site Internet, destiné aux amateurs de sport littoral, permet « d’exercer son activité sportive dans le respect de la faune sauvage ; de connaître cette faune sauvage marine (phoques et oiseaux) et d’adapter sa pratique de sports et loisirs à la fragilité du milieu naturel ».

Grâce à une carte interactive, les amateurs de sports de plein air peuvent facilement savoir si leur spot préféré sert de refuge à la faune sauvage, à quelle période ils peuvent se rendre sur la zone ou quelle est la réglementation en vigueur…

Des fiches pratiques pour chaque espèce permet de mieux connaître la faune locale et donc de mieux la protéger. Les internautes trouveront aussi sur le site des informations sur les aires marines protégées, des explications sur la notion de dérangement – et comment l’éviter ! – ainsi que des programmes de sciences participatives. Chaque internaute peut également participer au site et partager des vidéos pour illustrer ses bonnes pratiques !

cmonspot

C-monspot.fr est né d’un échange entre l’association kite-surf 29, le forum kayakdemer.eu et la communauté de communes de Kernic sur une zone classée Natura 2000. Le site a été développé en partenariat avec le pôle ressources national des sports de nature et l’école nationale de voile et des sports nautiques.

La direction régionale de l’environnement et de l’aménagement du littoral, le conservatoire du littoral et le laboratoire Geomer de l’Université de Brest ont également apporté leur expertise à la démarche. « Les associations GEOCA (Groupe d’Etudes ornithologiques des Côtes-d’Armor) et Bretagne vivante ainsi que l’ensemble des animateurs des sites Natura 2000 ont contribué à fournir des informations sur les zones de sensibilité environnementale », détaille également l’agence des aires marines protégées.

Il est, pour l’instant, testé uniquement en Bretagne. Si l’essai est concluant, il sera élargi à toutes les côtes françaises.

Pour aller plus loin

www.c-monspot.fr

www.aires-marines.fr