Centrale à gaz: un entretien encourageant entre le collectif Gaspare et le Ministère

« A 14h30, cet après-midi, nous avons été reçus par le directeur du cabinet de Philippe Martin, (Ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie ndlr) pour évoquer le projet de centrale à gaz, et surtout le rôle de l’Etat dans ce projet. Nous voulions faire en sorte qu’il réponde à des questions que l’on se pose depuis longtemps ». Et ces questions lui ont semblé pertinentes. Considérant même ce dossier comme un « embrouillamini ». « Ce qu’il n’a pas réussi à comprendre, et ce qu’il ne comprend toujours pas, c’est la position de la région, qui appuie ce dossier » explique un membre du collectif GASPARE avant d’ajouter: ‘Il ne comprend pas pourquoi, politiquement Le Drian (Jean-Yves Le Drian, président du conseil régional de Bretagne élu ministre de la Défense en 2012) voulait absolument cette centrale. Le nouveau président de région (Pierrick Massiot ndlr) est moins agressif à ce sujet ».

Des pistes à étudier

Pour annuler le projet de centrale électrique à gaz à cycle combiné à Landivisiau, Philippe Martin a la possibilité de saisir la CNDP, (commission nationale du débat public ndlr). « Nous lui avons suggéré cette piste, à la fois au niveau du ministère et au niveau local, pour sortir d’une manière haute dans ce dossier » fait savoir un autre membre du collectif GASPARE. Autre chose. l’Etat avait jusqu’ici pour projet de verser 40 millions d’euros chaque année pendant 20 ans à l’opérateur privé qui se chargerait d’exploiter la centrale. Des sommes prélevées de la CSPE (la contribution au service public d’électricité) « C’est un dossier complexe explique un membre du collectif GASPARE. Il va vérifier la légitimité de ces financements ».

« Concernant le scénario alternatif, nous lui avons laissé le dossier, il va l’étudier. Il se rapprochera de la DGEC (direction générale du climat et de l’énergie) et de l’ADEME pour voir ce qu’il y a de compatible avec l’alternative que nous proposons. En somme, cet entretien va servir de pont pour ce qu’on demande depuis le début, c’est à dire l’actualisation du Pacte Électrique Breton. Va-t-il appuyer sur ce point ? Nous le souhaitons très fortement, sachant que le Pacte Électrique Breton n’est pas un document juridique sur lequel on peut s’opposer. Et la PPI (la planification de la production d’énergie ndlr) ne comprend pas la mise en place de la centrale à gaz de Landivisiau (29) ».

Vers un consensus…

« Le directeur du cabinet nous a laissé ses coordonnées, en disant que nous pouvions le harceler si nous n’avons pas de réponse.  Selon lui, le président François Hollande s’est engagé dans la transition énergétique. La loi sera présentée au parlement au printemps, et votée fin 2014 seulement. Et nous avons évoqué un autre rendez-vous à Paris en 2015 lors de la conférence sur le climat. Lorsque nous avons mentionné des chiffres liés au réchauffement climatique, cela l’a fait tiquer. Il est tout à fait d’accord avec nous, la planète va dans le mur.

Une entrevue in extremis…

Le Collectif GASPARE a appris hier que le ministre du développement durable, Philippe Martin, serait en déplacement à Morlaix. « Nous avons donc communiqué tous azimut afin de décrocher un entretien. Nous l’avons sollicité et finalement, un rendez-vous avec son directeur de cabinet nous a été autorisé. Toutes les occasions de discuter sont profitables. Ce n’est pas encore un rendez-vous décisif, mais positif ».

Repères :

l1 août 2011 : le Collectif GASPARE avait saisi la CNDP (commission nationale du débat public) pour l’organisation d’un débat public sur le projet de centrale électrique à gaz à cycle combiné.

5 octobre 2011 : rejet de la CNDP qui n’est pas saisissable lors de projets dont le coût est inférieur à 150 millions d’euros.

 

Plus d’infos;

http://www.nonalacentrale.fr/?p=4814

http://www.nonalacentrale.fr/

 




Simplification des autorisations d’élevage porcin: « c’est exactement l’inverse qu’il fallait faire »

Jusqu’à aujourd’hui, les installations d’élevages porcins de grande taille (plus de 450 bêtes) étaient soumises à autorisation – et donc à une longue enquête publique – pour mesurer leur impact sur l’environnement. Désormais, les élevages compris 450 et 2 000 porcs (ou inférieurs à 750 truies) n’auront qu’à s’enregistrer en préfecture pour s’installer ou s’agrandir. Et, seulement au-delà de 2000 animaux, une autorisation avec enquête et étude d’impacts seront requises.

Dans un communiqué adressé le 18 juin dernier au premier ministre Jean-Marc Ayrault, la FNSEA souhaitait participer au « choc de simplification » engagé par François Hollande. Et ainsi «  identifier les incohérences et les complexités inutiles qui nuisent à la compétitivité de nos entreprises ». Un décret relevant le seuil d’autorisation des élevages industriels de porcs a ainsi été publié le 31 décembre dernier au journal officiel. Alors que la récente crise agricole et agroalimentaire bretonne laissait espérer la prise de conscience d’une nécessaire transition, cette décision sonne faux aux oreilles des défenseurs de l’environnement. « C’est une nouvelle qui n’en est pas une, car elle a déjà été évoquée en juin 2013 » souligne Yves-Marie Le Lay, président de l’association Sauvegarde du Trégor. Le 16 juin dernier, un amendement initié par Marc Le Fur destiné à assouplir les normes en matière d’élevage a en effet été voté. Ce texte visait à « harmoniser les seuils nationaux d’installations classées avec les seuils européens, 5 fois moins stricts que les normes françaises ».

Directive nitrates : la grande absente

Pour Yves-Marie Le Lay, « Le seul argument qui peut être retenu aujourd’hui, c’est que ces pratiques sont déjà de mise dans les autres pays d’Europe : en dessous de 2000 porcs, on ne demande pas d’étude d’impact, ni d’enquête publique, seul l’enregistrement suffit. Sauf que dans les autres pays, la directive nitrates est imposée, ce qui permet la traçabilité du lisier. Et en cas de manquement aux règles, des amendes sont déposées. En France, aucune directive nitrate n’est imposée » . Autre chose : la responsabilité des préfets sera quant à elle plus grande, car ce sont eux qui délivreront désormais les autorisations d’élevages porcins.

Un pas en arrière pour la transition

Selon Jean-François Piquot, porte parole d’Eau et Rivières de Bretagne cette mesure va à l’inverse d’une volonté de transition : « nous avions cru comprendre, d’après le plan algues vertes, que nous étions dans un retour à une agriculture plus durable, ce qui n’est pas du tout le cas : la disparition des enquêtes publiques et des études d’impacts en Bretagne va entraîner l’extension des grandes porcheries au détriment des petites. Cette mesure va engendrer plus d’épandages, plus de pollution nitrates… » Pour Christian Bucher, secrétaire départemental de groupe EELV de Brest, « ce décret va permettre de produire plus avec moins de contraintes puisqu’on va pourvoir se passer de réglementations. C’est exactement l’inverse qu’il fallait faire».

Créer de la valeur ajoutée

Et l’élu de pointer des solutions alternatives d’élevage de porcs. « D’autres techniques existent et ont déjà prouvé leur performance. Je ne dis pas de tout convertir en bio. Mais de valoriser des alternatives, comme le porc sur paille. Certes, les éleveurs se plaignent qu’il demande plus de travail. Mais il y a d’autres solutions, comme aller vers de la valeur ajoutée, créer des labels, transformer les produits sur place, favoriser et valoriser la production locale, créer des produits élaborés… A l’heure où le nombre d’emplois agricoles en Bretagne ne cesse de chuter ».

Des exploitations en baisse constante d’effectifs

Selon le recensement agricole 2010 de l’Agreste, le nombre d’exploitations agricoles en Côtes d’Armor est passé de 13400 pour 20 741 unités de travail (travailleurs-travailleuses) en 2000 à 13472 exploitations pour 16227 unités de travail en 2010. En Finistère, il y avait 11283 exploitations pour 20328 unités de travail en 2000 et 7789 exploitations pour 16161 unités de travail en 2010.

Pour Christian Bucher, c’est le modèle agricole dominant qui a engendré la perte des chefs d’exploitation, des paysans, au profit d’une activité peu intéressante et à une main d’œuvre peu qualifiée. Et même si les exploitations agricoles intensives sont moins nombreuses, elles restent tout aussi impactantes pour l’environnement. A ce titre, Christian Bucher ajoute : « Il ne s’agit pas d’idéologie mais de constat : notre environnement est atteint de manière durable. Il y a une telle concentration d’azote dans l’environnement que même si nous arrêtions toute activité aujourd’hui, nos sols et nos rivières seraient encore pollués pendant 20 ans. Ce décret est un feu vert accordé au modèle dominant, ce n’est pas ce qu’on espérait de notre gouvernement ». Quant aux recours juridiques possibles, Eau et Rivières de Bretagne compte saisir la Commission européenne en publiant 4 arrêtés préfectoraux. L’association envisage ainsi un recours en annulation de décret auprès du Conseil d’État. Nous avons sollicité la Chambre d’Agriculture à plusieurs reprises. Elle n’a pas donné suite à notre requête.

Plus d’infos:

http://www.eau-et-rivieres.asso.fr/media/user/File/Actu2013/RetablirLaVerite.pdf

http://www.eau-et-rivieres.asso.fr/media/user/File/communique/20131231CPLenvironnementsacrifie.pdf

 

Ce décret relève de 450 à 2000 porcs, le seuil de passage au régime de l’autorisation ICPE. Les installations d’élevage de porcs sont des « installations classées pour la protection de l’environnement » (ICPE) soumises à la « police des ICPE ».

les installations classées peuvent être exploitées :

-à la suite d’une simple déclaration

-soit à la suite d’une autorisation simplifiée également nommée « enregistrement » (sans étude d’impact et d’enquête publique).

-soit à la suite d’une autorisation « lourde »

 

 

 




A Séné, Marie-France nous a ouvert les portes de son Eco-jardin…

Quels conseils donner à un futur éco-jardinier? 

 La consoude, les orties, les fougères. Trois espèces indispensables…

 

Préserver et créer la vie dans son jardin avec un hotel à insectes.




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A Moisdon-la-Rivière (44), la maison autonome donne des idées…

Ils ont choisi l’autonomie énergétique il y a 17 ans. Pour y parvenir, Brigitte et Patrick Baronnet ont installé 6 m2 de photopiles sur le toit de leur maison à Moisdon-la-Rivière (44). Et une éolienne de 4m60 de diamètre qui culmine à 18m de haut dans leur jardin. A cela s’ajoutent des récupérateurs d’eau de pluie, des ouvertures au sud, des isolants naturels, un banc thermique…Une bonne dose d’ingéniosité et une réelle prise en main de leur consommation. « Nous consommons environ 1,3 kw/h d’énergie par personne et par jour. Il faut prendre conscience de ce que signifie un watt et aller régulièrement voir le compteur avec ses enfants » explique Patrick Baronnet, fier d’avoir « coupé le cordon ombilical avec EDF ». Il en va de même pour l’eau qui sert uniquement à l’alimentation, la douche et au lavage des vêtements. « Les toilettes sèches, pour certains, c’est une corvée. Pour nous, c’est un plaisir parce que ça a du sens » affirme Patrick. Et pour l’alimentation, outre les légumes sortis tout droit de la terre du jardin enrichie au compost, les Baronnet s’approvisionnent chez les producteurs bio du coin. « Changer son alimentation, c’est le premier acte politique que l’on puisse faire » note Patrick.

3 E, 3 piliers

Ce couple, devenu célèbre pour son engagement environnemental, poursuit la visite de sa maison dite des « 3 E ». Qu’est ce que c’est ? « Écologique, économique, entr’aide. C’est une maison où l’on retrouve les trois piliers du développement durable, en somme. Paille, laine de mouton, terre crue, chanvre, énergie solaire…les ressources locales sont immenses. Le coût énergétique est faible si il y a une proximité : le projet est cohérent  lorsqu’on prend en compte les ressources qu’il y a autour. Il faut créer du sens, une harmonie, une localisation de l’économie et ainsi repenser l’aménagement du territoire » estime Patrick avant de lâcher : « Faire son jardin, sa maison, être autonome est un acte hautement politique. Plus on travaille, plus on consomme, et plus on a besoin d’argent. L’autonomie passe par le changement de soi ». Des mots qui raisonnent dans les esprits des 30 visiteurs. « C’est facile à dire ! » dénoncent certains, regards tantôt admiratifs, tantôt curieux, envers ce Patrick Baronnet pour qui tout semble si simple. Il rétorque :« l’autonomie, par définition n’existe pas. Elle n’est pas possible, c’est une question de degrés, de nuances. On est dépendant de l’air, de l’eau, de la lumière, de la nourriture. L’homme n’est pas libre, mais libérable. Lorsqu’on a compris cela, l’environnement fait intrinsèquement partie de nous mêmes. Reste à choisir ses dépendances ».

La créativité est liée au bonheur

Il sait parler Patrick. Et il en a vu de toutes les couleurs, sur les plateaux télé, quand une journaliste le prenait pour un marginal. « Les 14 et 15 juin 1997, nous avons organisé un éco-festival à la maison. C’était l’un des premiers en France. Nous prévoyions de recevoir qu’une centaine de personnes. Et finalement plus de 5 000 individus ont franchi le pas de notre jardin. Un marginal fédère-t-il autant de monde autour de lui ? Autre chose, 80% des ressources de notre planète sont consommées par 20% des êtres humains. Alors que 20% des hommes consomment 80% des ressources naturelles. J’ai fait le choix de consommer comme les 80% d’êtres humains. Aujourd’hui, je vous pose à nouveau la question : est-ce moi, le marginal ? »

Une aventure vers l’autonomie…

La visite se poursuit dans un zome, une construction qui porte le nom d’une forme géométrique composée de losanges. Chez les Baronnet, le zome est constitué de 12 côtés, entièrement construits à partir de matériaux naturels, et peut accueillir plusieurs dizaines de personnes. Et le débat reprend. Économie, éducation, créativité, politique…Cela pourrait durer des heures, tant chacun a des questions à poser. Mais il est déjà temps de s’en retourner. Alors, avant de partir, certains emportent un ou plusieurs livres ou DVD signés des Baronnet, histoire de faire partager cette belle aventure pour l’autonomie, avec ceux qui souhaitent se lancer. Et puis, comme Greg Bradel disait, « on est puissant si on en a la conviction ».

 

Quelques conseils de Patrick et Brigitte…

-Quel est le secret de l’éolien ? Il faut qu’elle se mette en route avec un vent faible. Lors de votre achat, demandez sa courbe de puissance en fonction du vent : l’éolienne doit être sensible à la moindre brise. Si elle commence à émettre de la puissance à partir de 6 km/h de vent, c’est bien !

-Pour stocker l’énergie, les batteries sont essentielles. Pourquoi ne pas opter pour les batteries solaires ? Elles ont une espérance de vie de 35 à 40 ans.

-Adapter sa maison aux standards permet de réduire les coûts des matériaux…

-Faites capter la lumière du soleil par des briques de terre crue : elles diffusent la chaleur accumulée lorsque la température baisse.

-Pour purifier l’eau, n’hésitez pas à utiliser la pouzzolane, une pierre volcanique.

-Si vous désirez créer un banc thermique, incorporez des bouteilles de verre et une plaque de schiste noire pour attirer et conserver la chaleur.

 
Plus d’infos:

http://www.heol2.org/

http://www.nature-et-culture.org/