Notre-Dame-des-Landes, entre expulsions et droit de plantation

Cyril Bouligand, agriculteur sur la ZAD (Zone d’Aménagement Différée) et membre du collectif Copain 44, nous explique : « Thibault Férié, le réalisateur du film documentaire « Le tarmac est dans le pré » était présent sur la ZAD du mois de novembre 2012 au mois de mai 2013 lorsque s’est déroulée la chaîne humaine ».

Souvenez-vous, c’était le 11 mai dernier : entre 25 000 et 50 000 personnes selon les sources avaient formé une chaîne humaine autour de la ZAD. Cyril Bouligand ajoute : « le réalisateur a pris soin de prendre en considération les témoignages des militants opposés au projet, et de ceux qui le portent. Ce documentaire est très actuel, il reprend les enjeux du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes ».

ZAD : entre expulsions et cultures

A Notre-Dame des Landes, les militants jonglent entre bonnes et mauvaises nouvelles. Si l’expulsion des agriculteurs qui occupent la ferme de Bellevue depuis janvier 2013 est confirmée, et d’autres expulsions menacent toujours, la justice a annulé la requête de la société AGO (Aéroport du Grand Ouest) filiale de Vinci interdisant toute activité agricole sur les 1650 hectares de la ZAD: « le 5 octobre dernier, nous avons mené une opération de semis sur les 24 hectares de terres inoccupées de la zone. Ces terres appartenaient à des agriculteurs partis en retraite. La veille, la société AGO a fait une ordonnance sur requête interdisant toute plantation sur l’ensemble de la ZAD. Les associations de lutte contre le projet d’aéroport ainsi que des paysans qui ont fait valoir leurs droits ont protesté. Résultat : le tribunal a annulé la requête d’AGO et les activités agricoles peuvent reprendre sur la ZAD, y compris sur les 24 hectares de terres inoccupées » indique Cyril Bouligand.

Ce résultat reste néanmoins sous réserve : « les 24 hectares s’étendent sur Notre Dame des Landes et Vignieux de Bretagne. Cette décision de justice qui a donné tord à AGO concerne la culture des sols de Notre Dame des Landes. Quant à l’activité agricole à Vignieux, il faudra attendre le verdict du tribunal le 28 novembre » tempère Cyril Bouligand.

Zone à Défendre : le jeu de société coopératif

De la lutte contre le projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes et né un projet de jeu de société créé par des bénévoles et baptisé… Zone à Défendre. Ce jeu de société coopératif et semi-coopératif se joue de 1 à 5 joueurs, à partir de 10 ans. Une partie dure entre 60 et 90 minutes.

Pour l’instant, 6475 euros de bénéfices ont été récoltés sur les 5000 euros nécessaires pour la mise en place de ce jeu. Une réussite qui devrait permettre de créer 2000 exemplaire du jeu qui sortira en principe, à la fin de l’année à en croire le site dédié. Quant aux bénéfices, « Ils seront intégralement reversés au ‘comité de soutien aux inculpés anti-aéroport’ ainsi que pour soutenir d’autres Zone à Défendre moins médiatisés » explique le site.
Plus d’infos:

http://fr.ulule.com/zadlejeu/

Plus d’infos:

http://pays-de-la-loire.france3.fr/2013/10/18/notre-dame-des-landes-vendredi-25-octobre-reagissez-en-direct-au-documentaire-exclusif-et-au-debat-sur-france-3-341347.html

http://acipa.free.fr

http://aeroportnddl.fr/

aeroport-grandouest.f

http://www.film-documentaire.fr/__Thibault_F%C3%A9ri%C3%A9.html,auteur,45877,0




« La Bretagne est la première région en France en matière de tri »

Quel est le bilan du tri et du recyclage en Bretagne ?

Catherine Le Pober: il est très bon. La Bretagne est la première région en France en matière de tri : 66 kilos des déchets par an et par habitant sont triés alors que la moyenne nationale est de 46 kilos par an et par habitant.

Comment cela s’explique-t-il ?

La sensibilité à l’environnement est tout d’abord une valeur historique et ancestrale de la Bretagne. Autre chose, la région a connu plusieurs chocs comme les marées noires de l’Amoco Cadiz, l’Erika. Aujourd’hui, les Bretons sont encore plus sensibles à la protection de la nature. Et de leur côté, beaucoup d’élus n’hésitent pas à s’investir. Enfin, un autre atout :  les collectivités locales sont de taille et d’échelle assez grandes, les collectivités bretonnes se sont fédérées. De telles performances en matière de tri ne pourraient pas se faire avec de petites collectivités isolées.

Ces données sont encourageantes. Mais y-a-t-il une étape, lors du tri et du recyclage où en Bretagne, les citoyens ont plus de difficultés à se mobiliser ?

Le tri a progressé de 3% en 2012 dans notre région. Si les performances de notre région sont globalement très bonnes, le verre reste encore trop souvent dans les poubelles. Or, il faut savoir qu’un verre mal trié, c’est 170 euros la tonne, contre 53 euros pour un verre bien trié. Pour encourager les citoyens à trier davantage le verre, Brest Métropole Océane a par exemple densifié ses conteneurs en verre : il y en aujourd’hui plus de 1000 répartis sur toute l’agglomération.

Si aujourd’hui, 67% des emballages sont recyclés à l’échelle nationale, l’objectif est d’atteindre les 75%. A quels enjeux êtes-vous confrontés pour parvenir à ces chiffres ?

Nous sommes pour l’emballage le plus juste et le plus recyclé possible, sachant que les industriels ont des contraintes comme l’hygiène, la fabrication de l’emballage, les dates de péremption…. De ce fait, nous réfléchissons ensemble aux bonnes pratiques à mettre en place. Un emballage éco-conçu ne pose pas de problème de tri ni de recyclage. En somme, plus l’emballage est en « mono-matériaux » mieux c’est. Pour favoriser cela, nous avons mis en place un barème à destination de nos partenaires industriels : leur cotisation à éco-emballage est effectuée à l’unité. Par exemple, lorsqu’un industriel vend du chocolat, il devra payer une taxe pour chaque composant de son emballage. Cela afin de l’inciter à réduire le surplus d’emballage de son produit. Pour les récompenser, à chaque emballage réduit, un bonus est gagné : il paiera moins cher sa prochaine cotisation à éco-emballage. Enfin, nous avons mis en place "l’info tri vert". C’est une note d’information imprimée sur l’emballage qui informe le consommateur de comment le trier.

En quoi un logo et une note d’information suffisent-t-il à faire pencher la balance lors de l’achat d’un produit par un consommateur en magasin ?

Il y a eu un grand tournant dans le recyclage : il y a cinq ans, les marketeurs avaient un poids énorme dans la mise en place des emballages. Aujourd’hui, le consommateur est sensibilisé à cette question et il est plus enclin à acheter un produit avec un emballage recyclé. C’est l’image de ce type d’emballage qui a changé auprès du consommateur. Et les industriels y trouvent leur compte car le recyclage leur apporte des intérêts économiques : si on peut réinsérer dans la boucle un emballage recyclé, c’est l’idéal. Pour l’environnement, on réduit la consommation d’eau, d’électricité, de matière première. Enfin, d’un point de vue social, le tri génère de l’emploi : 28 000 emplois directs, et 120 000 indirects en France.

Que reste-t-il des 33 % d’emballages non-recyclés restants ?

Ils sont enfouis ou incinérés. Une bouteille en plastique sur deux n’est pas recyclée aujourd’hui. 600 000 tonnes de plastique ne sont pas dans les consignes de tri. Sur 1 million de tonnes de plastique, on recycle 500 000 tonnes de bouteilles et flacons PET et PEHD. D’autres plastiques ne sont pas recyclés car ils sont constitués de composants différents : PP, PS, PSE… qui sont très difficiles à trier. Mais nous sommes en ce moment en phase d’expérimentation à laquelle participent 11 collectivités en Bretagne. Les habitants qui participent à ce test sont invités à réunir tous leurs emballages en plastique dans un même sac. Le but est de voir si le recyclage est possible et quelle problématique cela pose. En début 2014, nous rédigerons une feuille de route que nous soumettrons au ministère de l’écologie.

 

Plus d’infos:

http://www.ecoemballages.fr
 




Impact des ondes électromagnétiques: à quand le bout du tunnel?

L‘Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire et de l’Alimentation vient de publier un rapport sur les ondes électromagnétiques. Si leur effet sur la santé n’est pas avéré par les recherches du groupe de 16 experts sollicités, le principe de précaution reste de mise. "Le rapport induit toute une série de comportements : l’éloignement des crèches et des écoles des antennes, le danger de l’usage des téléphones mobiles par les enfants… Le danger des ondes reste en question" estime Christian Bucher, secrétaire départemental de groupe EELV. De son côté Rolland Magré, ingénieur au CRIIREM, Le Centre de Recherche et d’ Information Indépendant sur les Rayonnements Électro Magnétiques non ionisants explique :"Nous avons trouvé des contradictions dans le dernier rapport de l’ANSES, notamment en estimant que les ondes ne sont pas nocives mais qu’il faut s’en protéger. Le Criirem prépare une réponse à ce document"

En Bretagne, des efforts sont faits quant à l’exposition aux ondes électromagnétiques des habitants. A Brest Métropole Océane par exemple, des mesures gratuites d’indication du niveau d’exposition sont mises à la disposition des citoyens. "Cela existe aussi dans d’autres villes en France et en Bretagne. Mais le wi-fi reste à la disposition des internautes dans certains espaces publics, et dans les zones rurales, le Conseil Général du Finistère a installé la wiMAX (un standard sans fil à haut débit ndlr) pour couvrir les zones blanches, c’est à dire les espaces où la réception est mauvaise" indique Christian Bucher. Au grand dam de certaines associations environnementales.

Les personnes électro-sensibles sont-elles oubliées?

Selon Claudette Pedel, membre du conseil collégial de l’association AE2D Agir pour un environnement et un développement durable "on note une certaine avancée : en mai 2011, l’OMS a jugé les ondes électromagnétiques nocives. Ceci étant, les normes sont obsolètes car elles prennent en compte uniquement les paramètres thermiques. Or il n’y a pas besoin d’être proche d’une source d’onde pour en ressentir les effets biologiques. Notre priorité est de penser aux personnes électro-sensibles car pour le moment, peu de solutions leur sont proposées." En France, le niveau d’ondes électromagnétiques toléré se situe entre 41 à 61 volt/mètre. En Autriche par exemple, ce taux est de 0,6volt/m. Qu’est-ce qui explique une telle différence ? "L’Autriche a reconnu la nocivité des ondes" estime Claudette Pedel avant d’ajouter : "augmenter le nombre d’antennes permet de réduire la puissance des ondes diffusées. C’est une solution souvent mise en avant, mais lorsqu’il y aura plus d’antennes, qu’est ce qui nous dit que les opérateurs ne seront pas poussés à augmenter la puissance des ondes ? Nous n’avons pas cette garantie."

Un manque de transparence et de démocratie

"Des technologies comme le câblage, la fibre optique, ou encore le CPL (courant porteur en ligne ndlr) sont à privilégier au wi-fi, à la 4G et au wiMAX"  préconise Christian Bucher. Reste que le débat scientifique est complexe : "les informations diffèrent selon les sources, ce qui n’aide pas à la clarté de ce débat. Si des scientifiques de renom alertent les consommateurs de la dangerosité des produits, les opérateurs louvoient et continuent d’installer des antennes" ajoute Christian Bucher qui pointe aussi un "sérieux manque de transparence et de démocratie, lorsque des travaux sur des antennes sont effectués aux portes des citoyens, sans que ceux-ci ne soient mis au courant de la portée des ondes diffusées."

Quant aux élus, leur champ d’action reste limité car il ne peuvent s’opposer à l’implantation d’antennes sur un domaine privé. "Il y a encore du chemin à faire pour parvenir à plus de démocratie et de transparence.  Les personnes électrosensibles ont du mal à être prises en considération par le corps médical qui n’est pas formé à ces problématiques. Les actions des associations sont donc importantes. Il faut aller plus loin dans la démarche en supprimant les bornes wi-fi des espaces publics. Mais la société est contradictoire : les ondes font peur et son nocives, mais l’utilisation de téléphones mobiles ne cesse de croître" déplore Christian Bucher.

 

Un questionnaire pour cerner les personnes électrosensibles…

Le 22 septembre dernier, une trentaine de membres de collectifs ou d’associations bretonnes en lutte contre la propagation des ondes électromagnétiques, se sont réunis à Pontivy (56). Le but ? Partager et échanger autour de cette question : comment stopper la prolifération des antennes de téléphonie mobile et des réseaux wi-fi et wiMAX dans notre environnement dont sont victimes les personnes atteintes d’Electro Hyper Sensibilité? « L’EHS est un syndrome qui se caractérise par des malaises, migraines et pathologies liées aux ondes électromagnétiques », explique Claudette Pedel, membre du conseil collégial d’AE2D. Pour connaître le nombre de personnes touchées par le syndrome d’électro sensibilité, le collectif breton Alerte Onde Bretagne travaille à la mise au point d’un questionnaire qui sera mis à la disposition des citoyens. Affaire à suivre.

Plus d’infos:

www.criirem.org

www.anses.fr

http://www.ae2d.infini.fr/

www.robindestoits.org/

http://www.alerte-ondes22.org/index.php/fr/alerte-ondes-22/dernieres-nouvelles/129-le-combat-pour-une-zone-blanche-en-bretagne

 




Biométhane carburant : « Locminé (56) se comporte en pionnière »

Allemagne, Autriche, Suisse, Suède. Ce sont les pays que Jean-Claude Pierre, cite souvent à titre d’exemple à suivre, dans le domaine des énergies renouvelables. Aujourd’hui, « nous ne nous contentons plus de nous y rendre pour des voyages d’études, la donne a changé », explique-t-il dans son discours de clôture du colloque consacré au bioGNV, même si « il nous reste encore beaucoup à apprendre de ces voisins étrangers ».

Le potentiel breton

En effet, la Bretagne se lance dans des projets comparables à ceux menés par le Vorarlberg, explique-t-il. Ce land, le plus petit d’Autriche, est devenu autonome en énergie grâce à des démarches d’intelligence collective, de partage des ressources et de synergies collaboratives et coopératives. C’est un modèle de ville en transition. De son côté, Locminé attend le feu vert de l’enquête publique, puis du Préfet, pour commencer les travaux liés à sa future production de bio méthane carburant. Un chantier de grande ampleur qui nait un an après la mise en place d’une chaudière bois qui alimente un réseau de chaleur. Celui-ci permet déjà de chauffer la salle municipale, la piscine, un gymnase puis un collège sur la commune. Pour Jean-Claude Pierre, en structurant sa démarche « Zéro Carbonne », Locminé se comporte en pionnière.

Ecoutez son interview, en direct du colloque du Liger consacré au BioGNV, hier dans la salle de La Maillette, à Locminé (56).

 

 

Plus d’infos: 

http://www.reseau-coherence.org/

www.liger.fr/‎

 




Transition: d’ici fin 2014, Locminé (56) produira son propre carburant

Malgré les licenciements massifs qui bousculent la Bretagne ces derniers jours, Locminé reste un bassin agroalimentaire à fort potentiel…énergétique. « 60 000 tonnes de matières organiques en provenance des usines aux alentours seront utilisées par an, dans un rayon de 9 km. Parfois même par voie directe comme par exemple les déchets de l’Union Fermière qui seront acheminés par canalisation directement dans les digesteurs », explique Marc Le Mercier, directeur général de la SEM (société d’économie mixte) LIGER (Locminé Innovation Gestion des Energies Renouvelables).

Écoutez l’interview de Grégoire Super, Maire de Locminé et directeur du Sittom-Mi.

 

A Vannes aussi, la transition est enclenchée…

Vendredi dernier, c’était au tour de la ville de Vannes, d’inaugurer un bâtiment tertiaire basse consommation, dans le quartier de Fetan Blay, dont l’espace et les équipements sont mutualisés entre trois structures : Eaux du Morbihan, Morbihan Energies, et enfin l’Association des Maires et Présidents EPCI du Morbihan.

Panneaux solaires, éoliennes, ossature bois, ce bâtiment est aussi doté d’un réseau intelligent, le smart grid, rebaptisé pour le coup, Kergrid. Le principe de cette technologie? Optimiser les flux d’énergie en "arbitrant de manière autonome, la consommation propre du bâtiment, la recharge des batteries ou la revente du surplus d’énergie produit" explique-t-on dans un communiqué.

Autre chose: ce qui est intéressant dans ce système, c’est que, toujours selon le communiqué, "l’empreinte électrique du bâtiment peut être effacée jusqu’à 2 heures durant les pics de consommation et les périodes de saturation hivernales". Une solution face aux blackout souvent pointés du doigt dans notre région.

Enfin, si pour le moment le surplus d’énergie est, soit stocké (dans des batteries de lithium d’une capacité de 56 Kwh), soit revendu à Electricté de France, les techniciens se disent "prêts à travailler avec Enercoop pour des futures collaborations".

Retrouvez notre article publié sur ce bâtiment tertiaire basse conso:

http://www.bretagne-durable.info/ecomag/echos/smart-grid%C2%A0-une-premi%C3%A8re-fran%C3%A7aise-dans-morbihan

 Plus d’infos:

http://www.bretagne-durable.info/ecomag/interview/biom%C3%A9thane-carburant-locmin%C3%A9-56-se-comporte-en-pionni%C3%A8re

 




Pour mieux gérer nos déchets toxiques, il a créé un testeur de piles…

 

 

 

Plus d’infos:

http://www.radiolaser.fr/Sauvepile-l-invention-qui-vous-permet-de-tester-vos-piles_a9667.html