Dans les Côtes d’Armor, la lutte contre la précarité énergétique s’organise

Échanger et partager les expériences entre les collectivités, les associations et les pouvoirs publics autour de la maîtrise de l’énergie. Tels étaient les objectifs de la journée du réseau T3D (territoires en démarche de développement durable) qui s’est déroulée mercredi 4 septembre à Ploufragan (22). Cette journée de réflexion et d’échanges était ponctuée de trente minutes d’ateliers animés par des bailleurs sociaux, (Côtes d’Armor Habitat, Bâtiments et Styles de Bretagne), des associations, (Agences locales de l’énergie du centre Ouest Bretagne et du pays de Saint Brieuc et l’Abieg) ainsi que des services de l’État (DDTM Service Planification, Logement, Urbanisme des Côtes d’Armor) et auxquels collectivités, élus, et associatifs étaient conviés.

Cette journée était l’occasion de faire le point sur la précarité énergétique en Bretagne, au moment où les foyers aux bas revenus sont de plus en plus nombreux. Pour Térèse Jousseaume, responsable du service gestion urbaine et concertation au sein de Côtes d’Armor Habitat, « 1400 logements nécessitent une rénovation thermique sur 250 communes des Côtes d’Armor. La rénovation thermique des bâtiments est en marche à partir du moment où la majorité des locataires d’un bâtiment a donné son aval, car il y aura une incidence sur le loyer qui est fonction de l’état du logement. Or, aujourd’hui, 60 % des locataires avec lesquels nous travaillons bénéficient des aides au logement».

Ne pas négliger les petits trucs simples

Rénovation thermique d’un bâtiment, ou pas, pour lutter contre la précarité énergétique, une pédagogie dans les habitudes d’utilisation des appareils électriques à la maison s’avère parfois nécessaire. Pour se faire, René Cloitre, bénévole à l’association ABIEG 22, (l’association des bénévoles des industries électriques et gazières des Côtes d’Armor), explique : « Nous menons des actions d’information auprès des familles en situation de précarité. Nous en avons accompagné 280 en 2012. De septembre à mai, soit nous nous rendons chez les particuliers, soit nous organisons des réunions dans les quartiers afin de donner des informations essentielles pour prendre conscience de la consommation énergétique d’un foyer. Par exemple, nous expliquons que la température d’une chambre doit être de 16°, 19° dans les pièces à vivre, 21° dans la salle de bains et le taux d’humidité général de la maison doit être de 40 à 60%. Autre chose, saviez-vous qu’un degré supplémentaire dans une maison équivaut à 50 euros dépensés en moyenne par an, en fonction des fournisseurs d’énergie ? ».

Communiquer et informer sans culpabiliser

« Quand on sait que les réfrigérateurs et les congélateurs représentent 30% de la facture d’électricité, tout un tas de gestes sont bons à savoir pour réduire la facture. Nous faisons en sorte que les familles assistent aux réunions organisées, si le bouche-à- oreille fonctionne, ce n’est pas toujours facile de toucher le plus grand nombre. Et l’écoute, l’encouragement et une bonne pédagogie, restent les meilleurs moyens pour que le message passe. » explique Gérard Guyot, autre bénévole à l’ABIEG. Il ajoute : « au terme de nos visites nous offrons un thermomètre aux familles. Cet outil leur donne la possibilité de jauger de leur consommation en temps réel.»
Pour mener à bien ses actions, l’ABIEG signe des conventions de partenariats avec bailleurs, les CCAS, la mission locale, le conseil général…

Rénover pour valoriser son patrimoine…

Si pour certains, la rénovation thermique des bâtiments est une démarche longue et coûteuse, pour d’autres, elle s’avère nécessaire, et pas forcément pour la planète ni pour le portefeuille. « L’argument très développé par les citoyens n’est pas tant rénover pour réduire la facture énergétique, mais rénover pour apporter de la valeur au capital immobilier » explique Pierre Boube, architecte au sein de la SCIC ECLIS, conseil et formation en écoconstruction.

Créer un réseau adapté…

Autre acteur de la maîtrise de l’énergie sur le territoire : l’agence locale de l’énergie (ALE), du Pays de Saint-Brieuc. Elle participe à la mise en place du dispositif Virvo’lt ma maison*. Objectifs ? Rénover des bâtiments et maîtriser l’énergie consommée. « Pour mettre en place un réseau adapté à ces projets, nous communiquons sur des formations liées à ces thématiques afin que les artisans y participent et obtiennent un label de compétence en éco-construction. Pour ce faire, nous sommes en lien avec la CAPEB, la chambre des métiers… Le nombre d’artisans possédant ces labels ont été multipliés par deux», explique Thomas Laporte, directeur de l’ALE. Un réseau est ainsi créé entre les banques, les entreprises, et les bureaux d’études. Les artisans labellisés y trouvent leur compte, les banques sont mieux informées et plus ouvertes aux prêts. « Le projet "Virvolt ma maison" creuse petit à petit son chemin. Il y a une inertie au démarrage avec le montage des travaux et les délais de chacun , mais les citoyens ont la volonté de s’informer».

Quant aux espaces info-énergie du Pays de Saint-Brieuc attachés à l’agence, ils ont créé 1500 contacts supplémentaires depuis mars 2013, dont 350 dossiers éligibles au programme Vir’volt ma maison, et 40 dossiers en cours de montage.

…Et miser sur l’accompagnement

« La réglementation thermique des bâtiments évolue. Le besoin d’anticiper est primordial. La RT 2020 doit mobiliser ces réseaux de formateurs, il faut donc aider les entreprises, les artisans, à s’adapter à ces nouvelles réglementations », explique Didier Bazin, chef de Service de la Prospective, de l’Evaluation et du Développement durable au conseil général des Côtes d’Armor. Il ajoute : « Des journées comme celle-ci permettent l’échange de bonne pratiques, elles font avancer les choses, l’existence même du réseau T3D nous autorise à penser que l’on peut échanger, construire ensemble, et c’est bien à partir de ces démarches que l’on veut enclencher un développement durable. Il n’est pas question de profiter de solutions clés en main, mais de construire nous mêmes, à travers ces échanges d’expériences, et en faveur d’un meilleur avenir pour l’humain ».

 

*Quel est l’objectif de l’opération Vir’-Volt ?

L’Ademe et la Région Bretagne ont souhaité expérimenter une opération pilote de Maîtrise de la Demande d’Electricité, sur une durée et un territoire restreints. C’est le Pays de Saint Brieuc qui a été choisi. Durant 2 ans (2008-2010 : phase test), des actions expérimentales ont été menées dans une large gamme de secteurs (logement
, tertiaire, collectivités, industries…), afin d’inciter à la réalisation de travaux de MDE.

Ces actions seront évaluées (économies réalisées, coût, difficultés et freins et rencontrés…). Les plus pertinentes d’entre elles seront ensuite dupliquées sur le territoire pendant 3 ans (2010-2013 : phase de déploiement). Sur cinq ans, les objectifs de l’opération sur le Pays de Saint Brieuc sont de réduire :

• les consommations de 6% (78 GWh/an)
• la demande en pointe de 10% (20 MW)

Plus d’infos:

https://sites.google.com/site/alesaintbrieuc/Accueil

www.cotesdarmorhabitat.com

www.virvoltmamaison.fr

 




Dans les Côtes d’Armor, la lutte contre la précarité énergétique s’organise

Échanger et partager les expériences entre les collectivités, les associations et les pouvoirs publics autour de la maîtrise de l’énergie. Tels étaient les objectifs de la journée du réseau T3D (territoires en démarche de développement durable) qui s’est déroulée mercredi 4 septembre à Ploufragan (22). Cette journée de réflexion et d’échanges était ponctuée de trente minutes d’ateliers animés par des bailleurs sociaux, (Côtes d’Armor Habitat, Bâtiments et Styles de Bretagne), des associations, (Agences locales de l’énergie du centre Ouest Bretagne et du pays de Saint Brieuc et l’Abieg) ainsi que des services de l’État (DDTM Service Planification, Logement, Urbanisme des Côtes d’Armor) et auxquels collectivités, élus, et associatifs étaient conviés.

Cette journée était l’occasion de faire le point sur la précarité énergétique en Bretagne, au moment où les foyers aux bas revenus sont de plus en plus nombreux. Pour Térèse Jousseaume, responsable du service gestion urbaine et concertation au sein de Côtes d’Armor Habitat, « 1400 logements nécessitent une rénovation thermique sur 250 communes des Côtes d’Armor. La rénovation thermique des bâtiments est en marche à partir du moment où la majorité des locataires d’un bâtiment a donné son aval, car il y aura une incidence sur le loyer qui est fonction de l’état du logement. Or, aujourd’hui, 60 % des locataires avec lesquels nous travaillons bénéficient des aides au logement».

Ne pas négliger les petits trucs simples

Rénovation thermique d’un bâtiment, ou pas, pour lutter contre la précarité énergétique, une pédagogie dans les habitudes d’utilisation des appareils électriques à la maison s’avère parfois nécessaire. Pour se faire, René Cloitre, bénévole à l’association ABIEG 22, (l’association des bénévoles des industries électriques et gazières des Côtes d’Armor), explique : « Nous menons des actions d’information auprès des familles en situation de précarité. Nous en avons accompagné 280 en 2012. De septembre à mai, soit nous nous rendons chez les particuliers, soit nous organisons des réunions dans les quartiers afin de donner des informations essentielles pour prendre conscience de la consommation énergétique d’un foyer. Par exemple, nous expliquons que la température d’une chambre doit être de 16°, 19° dans les pièces à vivre, 21° dans la salle de bains et le taux d’humidité général de la maison doit être de 40 à 60%. Autre chose, saviez-vous qu’un degré supplémentaire dans une maison équivaut à 50 euros dépensés en moyenne par an, en fonction des fournisseurs d’énergie ? ».

Communiquer et informer sans culpabiliser

« Quand on sait que les réfrigérateurs et les congélateurs représentent 30% de la facture d’électricité, tout un tas de gestes sont bons à savoir pour réduire la facture. Nous faisons en sorte que les familles assistent aux réunions organisées, si le bouche-à- oreille fonctionne, ce n’est pas toujours facile de toucher le plus grand nombre. Et l’écoute, l’encouragement et une bonne pédagogie, restent les meilleurs moyens pour que le message passe. » explique Gérard Guyot, autre bénévole à l’ABIEG. Il ajoute : « au terme de nos visites nous offrons un thermomètre aux familles. Cet outil leur donne la possibilité de jauger de leur consommation en temps réel.»
Pour mener à bien ses actions, l’ABIEG signe des conventions de partenariats avec bailleurs, les CCAS, la mission locale, le conseil général…

Rénover pour valoriser son patrimoine…

Si pour certains, la rénovation thermique des bâtiments est une démarche longue et coûteuse, pour d’autres, elle s’avère nécessaire, et pas forcément pour la planète ni pour le portefeuille. « L’argument très développé par les citoyens n’est pas tant rénover pour réduire la facture énergétique, mais rénover pour apporter de la valeur au capital immobilier » explique Pierre Boube, architecte au sein de la SCIC ECLIS, conseil et formation en écoconstruction.

Créer un réseau adapté…

Autre acteur de la maîtrise de l’énergie sur le territoire : l’agence locale de l’énergie (ALE), du Pays de Saint-Brieuc. Elle participe à la mise en place du dispositif Virvo’lt ma maison*. Objectifs ? Rénover des bâtiments et maîtriser l’énergie consommée. « Pour mettre en place un réseau adapté à ces projets, nous communiquons sur des formations liées à ces thématiques afin que les artisans y participent et obtiennent un label de compétence en éco-construction. Pour ce faire, nous sommes en lien avec la CAPEB, la chambre des métiers… Le nombre d’artisans possédant ces labels ont été multipliés par deux», explique Thomas Laporte, directeur de l’ALE. Un réseau est ainsi créé entre les banques, les entreprises, et les bureaux d’études. Les artisans labellisés y trouvent leur compte, les banques sont mieux informées et plus ouvertes aux prêts. « Le projet "Virvolt ma maison" creuse petit à petit son chemin. Il y a une inertie au démarrage avec le montage des travaux et les délais de chacun , mais les citoyens ont la volonté de s’informer».

Quant aux espaces info-énergie du Pays de Saint-Brieuc attachés à l’agence, ils ont créé 1500 contacts supplémentaires depuis mars 2013, dont 350 dossiers éligibles au programme Vir’volt ma maison, et 40 dossiers en cours de montage.

…Et miser sur l’accompagnement

« La réglementation thermique des bâtiments évolue. Le besoin d’anticiper est primordial. La RT 2020 doit mobiliser ces réseaux de formateurs, il faut donc aider les entreprises, les artisans, à s’adapter à ces nouvelles réglementations », explique Didier Bazin, chef de Service de la Prospective, de l’Evaluation et du Développement durable au conseil général des Côtes d’Armor. Il ajoute : « Des journées comme celle-ci permettent l’échange de bonne pratiques, elles font avancer les choses, l’existence même du réseau T3D nous autorise à penser que l’on peut échanger, construire ensemble, et c’est bien à partir de ces démarches que l’on veut enclencher un développement durable. Il n’est pas question de profiter de solutions clés en main, mais de construire nous mêmes, à travers ces échanges d’expériences, et en faveur d’un meilleur avenir pour l’humain ».

 

*Quel est l’objectif de l’opération Vir’-Volt ?

L’Ademe et la Région Bretagne ont souhaité expérimenter une opération pilote de Maîtrise de la Demande d’Electricité, sur une durée et un territoire restreints. C’est le Pays de Saint Brieuc qui a été choisi. Durant 2 ans (2008-2010 : phase test), des actions expérimentales ont été menées dans une large gamme de secteurs (logement
, tertiaire, collectivités, industries…), afin d’inciter à la réalisation de travaux de MDE.

Ces actions seront évaluées (économies réalisées, coût, difficultés et freins et rencontrés…). Les plus pertinentes d’entre elles seront ensuite dupliquées sur le territoire pendant 3 ans (2010-2013 : phase de déploiement). Sur cinq ans, les objectifs de l’opération sur le Pays de Saint Brieuc sont de réduire :

• les consommations de 6% (78 GWh/an)
• la demande en pointe de 10% (20 MW)

Plus d’infos:

https://sites.google.com/site/alesaintbrieuc/Accueil

www.cotesdarmorhabitat.com

www.virvoltmamaison.fr

 




Maison de la Consommation et de l’Environnement à Rennes. Et si c’était le lieu idéal ?

Depuis quand la Maison de la Consommation et de l’Environnement existe-t-elle à Rennes ?

Cécile Dubois : Elle est née en 1983 suite à la volonté de six associations consacrées à la consommation, et trois autres associations environnementales. Dans les années 80, la ville de Rennes possedait un bâtiment vacant qui regroupait le commissariat et un bureau de la foire des expositions. Elle souhaitait le mettre à la disposition de ces neuf associations à condition qu’elles travaillent ensemble. Elles ont accepté et créé un projet associatif commun. Il s’agissait de mettre en place des groupes de travail autour de la santé, l’eau et la nutrition, reunissant à la fois la thématique "environnement" et "consommation". Le but étant de mêler l’info-conseil et l’aide aux consommateurs, aux projets de protection de l’environnement.

En quoi consistent les missions que se donne la MCE ?

Les salariés sont au service des associations. Ils les aident à coordonner les projets associatifs. Toute action est menée en accord avec elles suite à un travail de concertation. Ce n’est pas toujours facile, mais c’est aussi grâce à ce consensus que cela fonctionne : nous parlons toujours d’une voix commune. Des expositions, actions fortes, opérations coup de poing sont organisées dans un esprit d’écoute et d’entraide aux les associations porteuses de projets. C’est un soutien inter-associatif libre d’un point de vue de nos prises de position, même si nous dépendons des subventions des pouvoirs publics. Nous ne nous censurons pas.

Combien de salariés et de bénévoles gravitent-ils autour de la MCE ?

Vingt associations, onze consacrées à la consommation, et neuf autres à l’environnement sont liées à la MCE. Celle-ci compte 18 salariés. Au total, près de 30 000 bénévoles bénéficient des services de la MCE, dont un noyau dur de 420 bénévoles actifs.

La Maison de la Consommation et de l’Environnement vient d’être rénovée. Comment s’est déroulé le processus de réhabilitation ?

Au fil des années, nous étions à l’étroit dans notre bâtiment. Grâce notamment à l’association « les amis du patrimoine » (pour la sauvegarde et ma mise en valeur du patrimoine rennais ndlr), nous avons sauvé l’établissement qui devait être démoli. La ville de Rennes a ainsi accepté de le rénover, en sollicitant la MCE pour établir un projet de reconstruction. Nous avons proposé une rénovation selon les principes de l’éco-habitat et collaboré avec un architecte. Les services de la ville de Rennes ont piloté le projet de rénovation : les travaux ont débuté en février 2012 et ont duré 22 mois.

Qu’est ce qui a changé dans la nouvelle MCE ?

Nous sommes passés d’un espace de 380 m2 à 1400 m2. Le bâtiment initial a été rénové et une extension de 1000 m2 en ossature bois a été ajoutée. Cela répond a l’un de nos principe d’accueillir le public au rez-de-chaussée. Ainsi nous disposons d’un centre de ressources et de documentation de 100 m2, une salle d’exposition, une salle de réunion et des bureaux de permanence. A l’étage se situent les bureaux des salariés.

Ce chantier s’est déroulé dans les règles de l’habitat écologique…

Tout à fait. Le bâtiment rénové est basse consommation et l’extension répond aux règles HQE (les enduits sont en chaux-chanvre, l’isolation est à base de fibres recyclées par l’entreprise de réinsertion Le Relais, ndlr). Récupérateurs d’eau de pluie et panneaux photovoltaïques ont été installés. Nous avons choisi d’accueillir la biodiversité avec un jardin sur le toit d’une surface de 120m2. Nous y avons disposé des abris et nichoirs pour oiseaux et insectes. Des carrés potagers sont mis en place et bientôt, une ruche sera installée. L’idée était de disposer d’un espace propice pour nos ateliers de « jardinage au naturel ».

En plus de ce nouvel espace rénové, quels outils sont mis à la disposition des associations ?

Elles peuvent profiter d’un centre de documentation, un service de reprographie, des vidéoprojecteurs, des outils informatiques, des salles de réunion… Et parmi les salariés, un comptable, une assistante de direction et un informaticien webmaster peuvent également apporter leurs conseils. De même, une aide à la formation et un soutien dans les démarches juridiques sont aussi à la disposition des associatifs.

Que va-t-il se passer prochainement à la MCE ?

Nous mettrons bientôt en place un groupe de travail pour définir une programmation. Pour le moment, nous nous laissons le temps de s’approprier ce nouvel espace !

 

Quelques repères avec le dossier de presse de la MCE de Rennes :


Rénovation :

Le coût global de l’opération est de 3 860 000 d’euros TTC. Le financement est assuré par la Ville de Rennes, avec la participation de l’Ademe et de la Région Bretagne à hauteur de 32 350 euros.

> Architecte : Bruno Pierre (Ville de Rennes / Bâtiments communaux)
> Maîtrise d’œuvre : Ville de Rennes / Bâtiments communaux
> Assistance à maîtrise d’ouvrage : Sertco (Structures), Polenn (Environnement) et Menguy (démarche HQE).

Les associations de la MCE :

– Association conseil défense des consommateurs et du logement (ACDCL)
– Association de défense, d’éducation et d’information des consommateurs (Adeic)
– Association force ouvrière consommateurs (Afoc)
– Association Léo Lagrange pour la défense des consommateurs d’Ille-et-Vilaine
(ALLDC 35)
– Bretagne vivante – SEPNB
– Confédération générale du logement et de la consommation (CGLC)
– Confédération nationale du logement (CNL)
– Consommation, logement et cadre de vie (CLCV)
– Eau et rivières de Bretagne
– Espace piéton
– Familles rurales – Rennes
– Fédération Ille-et-Vilaine nature environnement (Ivine)
– Greenpeace
– Gulliver
– Indecosa CGT
– Ligue pour la protection des oiseaux (LPO)
– Rayons d’action
– Sortir du nucléaire
– Union départementale des associations familiales d’Ille-et-Vilaine (Udaf 35)
– Vert le Jardin

 
 
Plus d’infos:

http://www.mce-info.org/

 




Maison de la Consommation et de l’Environnement à Rennes. Et si c’était le lieu idéal ?

Depuis quand la Maison de la Consommation et de l’Environnement existe-t-elle à Rennes ?

Cécile Dubois : Elle est née en 1983 suite à la volonté de six associations consacrées à la consommation, et trois autres associations environnementales. Dans les années 80, la ville de Rennes possedait un bâtiment vacant qui regroupait le commissariat et un bureau de la foire des expositions. Elle souhaitait le mettre à la disposition de ces neuf associations à condition qu’elles travaillent ensemble. Elles ont accepté et créé un projet associatif commun. Il s’agissait de mettre en place des groupes de travail autour de la santé, l’eau et la nutrition, reunissant à la fois la thématique "environnement" et "consommation". Le but étant de mêler l’info-conseil et l’aide aux consommateurs, aux projets de protection de l’environnement.

En quoi consistent les missions que se donne la MCE ?

Les salariés sont au service des associations. Ils les aident à coordonner les projets associatifs. Toute action est menée en accord avec elles suite à un travail de concertation. Ce n’est pas toujours facile, mais c’est aussi grâce à ce consensus que cela fonctionne : nous parlons toujours d’une voix commune. Des expositions, actions fortes, opérations coup de poing sont organisées dans un esprit d’écoute et d’entraide aux les associations porteuses de projets. C’est un soutien inter-associatif libre d’un point de vue de nos prises de position, même si nous dépendons des subventions des pouvoirs publics. Nous ne nous censurons pas.

Combien de salariés et de bénévoles gravitent-ils autour de la MCE ?

Vingt associations, onze consacrées à la consommation, et neuf autres à l’environnement sont liées à la MCE. Celle-ci compte 18 salariés. Au total, près de 30 000 bénévoles bénéficient des services de la MCE, dont un noyau dur de 420 bénévoles actifs.

La Maison de la Consommation et de l’Environnement vient d’être rénovée. Comment s’est déroulé le processus de réhabilitation ?

Au fil des années, nous étions à l’étroit dans notre bâtiment. Grâce notamment à l’association « les amis du patrimoine » (pour la sauvegarde et ma mise en valeur du patrimoine rennais ndlr), nous avons sauvé l’établissement qui devait être démoli. La ville de Rennes a ainsi accepté de le rénover, en sollicitant la MCE pour établir un projet de reconstruction. Nous avons proposé une rénovation selon les principes de l’éco-habitat et collaboré avec un architecte. Les services de la ville de Rennes ont piloté le projet de rénovation : les travaux ont débuté en février 2012 et ont duré 22 mois.

Qu’est ce qui a changé dans la nouvelle MCE ?

Nous sommes passés d’un espace de 380 m2 à 1400 m2. Le bâtiment initial a été rénové et une extension de 1000 m2 en ossature bois a été ajoutée. Cela répond a l’un de nos principe d’accueillir le public au rez-de-chaussée. Ainsi nous disposons d’un centre de ressources et de documentation de 100 m2, une salle d’exposition, une salle de réunion et des bureaux de permanence. A l’étage se situent les bureaux des salariés.

Ce chantier s’est déroulé dans les règles de l’habitat écologique…

Tout à fait. Le bâtiment rénové est basse consommation et l’extension répond aux règles HQE (les enduits sont en chaux-chanvre, l’isolation est à base de fibres recyclées par l’entreprise de réinsertion Le Relais, ndlr). Récupérateurs d’eau de pluie et panneaux photovoltaïques ont été installés. Nous avons choisi d’accueillir la biodiversité avec un jardin sur le toit d’une surface de 120m2. Nous y avons disposé des abris et nichoirs pour oiseaux et insectes. Des carrés potagers sont mis en place et bientôt, une ruche sera installée. L’idée était de disposer d’un espace propice pour nos ateliers de « jardinage au naturel ».

En plus de ce nouvel espace rénové, quels outils sont mis à la disposition des associations ?

Elles peuvent profiter d’un centre de documentation, un service de reprographie, des vidéoprojecteurs, des outils informatiques, des salles de réunion… Et parmi les salariés, un comptable, une assistante de direction et un informaticien webmaster peuvent également apporter leurs conseils. De même, une aide à la formation et un soutien dans les démarches juridiques sont aussi à la disposition des associatifs.

Que va-t-il se passer prochainement à la MCE ?

Nous mettrons bientôt en place un groupe de travail pour définir une programmation. Pour le moment, nous nous laissons le temps de s’approprier ce nouvel espace !

 

Quelques repères avec le dossier de presse de la MCE de Rennes :


Rénovation :

Le coût global de l’opération est de 3 860 000 d’euros TTC. Le financement est assuré par la Ville de Rennes, avec la participation de l’Ademe et de la Région Bretagne à hauteur de 32 350 euros.

> Architecte : Bruno Pierre (Ville de Rennes / Bâtiments communaux)
> Maîtrise d’œuvre : Ville de Rennes / Bâtiments communaux
> Assistance à maîtrise d’ouvrage : Sertco (Structures), Polenn (Environnement) et Menguy (démarche HQE).

Les associations de la MCE :

– Association conseil défense des consommateurs et du logement (ACDCL)
– Association de défense, d’éducation et d’information des consommateurs (Adeic)
– Association force ouvrière consommateurs (Afoc)
– Association Léo Lagrange pour la défense des consommateurs d’Ille-et-Vilaine
(ALLDC 35)
– Bretagne vivante – SEPNB
– Confédération générale du logement et de la consommation (CGLC)
– Confédération nationale du logement (CNL)
– Consommation, logement et cadre de vie (CLCV)
– Eau et rivières de Bretagne
– Espace piéton
– Familles rurales – Rennes
– Fédération Ille-et-Vilaine nature environnement (Ivine)
– Greenpeace
– Gulliver
– Indecosa CGT
– Ligue pour la protection des oiseaux (LPO)
– Rayons d’action
– Sortir du nucléaire
– Union départementale des associations familiales d’Ille-et-Vilaine (Udaf 35)
– Vert le Jardin

 
 
Plus d’infos:

http://www.mce-info.org/

 




Maison de la Consommation et de l’Environnement à Rennes. Et si c’était le lieu idéal ?

Depuis quand la Maison de la Consommation et de l’Environnement existe-t-elle à Rennes ?

Cécile Dubois : Elle est née en 1983 suite à la volonté de six associations consacrées à la consommation, et trois autres associations environnementales. Dans les années 80, la ville de Rennes possedait un bâtiment vacant qui regroupait le commissariat et un bureau de la foire des expositions. Elle souhaitait le mettre à la disposition de ces neuf associations à condition qu’elles travaillent ensemble. Elles ont accepté et créé un projet associatif commun. Il s’agissait de mettre en place des groupes de travail autour de la santé, l’eau et la nutrition, reunissant à la fois la thématique "environnement" et "consommation". Le but étant de mêler l’info-conseil et l’aide aux consommateurs, aux projets de protection de l’environnement.

En quoi consistent les missions que se donne la MCE ?

Les salariés sont au service des associations. Ils les aident à coordonner les projets associatifs. Toute action est menée en accord avec elles suite à un travail de concertation. Ce n’est pas toujours facile, mais c’est aussi grâce à ce consensus que cela fonctionne : nous parlons toujours d’une voix commune. Des expositions, actions fortes, opérations coup de poing sont organisées dans un esprit d’écoute et d’entraide aux les associations porteuses de projets. C’est un soutien inter-associatif libre d’un point de vue de nos prises de position, même si nous dépendons des subventions des pouvoirs publics. Nous ne nous censurons pas.

Combien de salariés et de bénévoles gravitent-ils autour de la MCE ?

Vingt associations, onze consacrées à la consommation, et neuf autres à l’environnement sont liées à la MCE. Celle-ci compte 18 salariés. Au total, près de 30 000 bénévoles bénéficient des services de la MCE, dont un noyau dur de 420 bénévoles actifs.

La Maison de la Consommation et de l’Environnement vient d’être rénovée. Comment s’est déroulé le processus de réhabilitation ?

Au fil des années, nous étions à l’étroit dans notre bâtiment. Grâce notamment à l’association « les amis du patrimoine » (pour la sauvegarde et ma mise en valeur du patrimoine rennais ndlr), nous avons sauvé l’établissement qui devait être démoli. La ville de Rennes a ainsi accepté de le rénover, en sollicitant la MCE pour établir un projet de reconstruction. Nous avons proposé une rénovation selon les principes de l’éco-habitat et collaboré avec un architecte. Les services de la ville de Rennes ont piloté le projet de rénovation : les travaux ont débuté en février 2012 et ont duré 22 mois.

Qu’est ce qui a changé dans la nouvelle MCE ?

Nous sommes passés d’un espace de 380 m2 à 1400 m2. Le bâtiment initial a été rénové et une extension de 1000 m2 en ossature bois a été ajoutée. Cela répond a l’un de nos principe d’accueillir le public au rez-de-chaussée. Ainsi nous disposons d’un centre de ressources et de documentation de 100 m2, une salle d’exposition, une salle de réunion et des bureaux de permanence. A l’étage se situent les bureaux des salariés.

Ce chantier s’est déroulé dans les règles de l’habitat écologique…

Tout à fait. Le bâtiment rénové est basse consommation et l’extension répond aux règles HQE (les enduits sont en chaux-chanvre, l’isolation est à base de fibres recyclées par l’entreprise de réinsertion Le Relais, ndlr). Récupérateurs d’eau de pluie et panneaux photovoltaïques ont été installés. Nous avons choisi d’accueillir la biodiversité avec un jardin sur le toit d’une surface de 120m2. Nous y avons disposé des abris et nichoirs pour oiseaux et insectes. Des carrés potagers sont mis en place et bientôt, une ruche sera installée. L’idée était de disposer d’un espace propice pour nos ateliers de « jardinage au naturel ».

En plus de ce nouvel espace rénové, quels outils sont mis à la disposition des associations ?

Elles peuvent profiter d’un centre de documentation, un service de reprographie, des vidéoprojecteurs, des outils informatiques, des salles de réunion… Et parmi les salariés, un comptable, une assistante de direction et un informaticien webmaster peuvent également apporter leurs conseils. De même, une aide à la formation et un soutien dans les démarches juridiques sont aussi à la disposition des associatifs.

Que va-t-il se passer prochainement à la MCE ?

Nous mettrons bientôt en place un groupe de travail pour définir une programmation. Pour le moment, nous nous laissons le temps de s’approprier ce nouvel espace !

 

Quelques repères avec le dossier de presse de la MCE de Rennes :


Rénovation :

Le coût global de l’opération est de 3 860 000 d’euros TTC. Le financement est assuré par la Ville de Rennes, avec la participation de l’Ademe et de la Région Bretagne à hauteur de 32 350 euros.

> Architecte : Bruno Pierre (Ville de Rennes / Bâtiments communaux)
> Maîtrise d’œuvre : Ville de Rennes / Bâtiments communaux
> Assistance à maîtrise d’ouvrage : Sertco (Structures), Polenn (Environnement) et Menguy (démarche HQE).

Les associations de la MCE :

– Association conseil défense des consommateurs et du logement (ACDCL)
– Association de défense, d’éducation et d’information des consommateurs (Adeic)
– Association force ouvrière consommateurs (Afoc)
– Association Léo Lagrange pour la défense des consommateurs d’Ille-et-Vilaine
(ALLDC 35)
– Bretagne vivante – SEPNB
– Confédération générale du logement et de la consommation (CGLC)
– Confédération nationale du logement (CNL)
– Consommation, logement et cadre de vie (CLCV)
– Eau et rivières de Bretagne
– Espace piéton
– Familles rurales – Rennes
– Fédération Ille-et-Vilaine nature environnement (Ivine)
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– Sortir du nucléaire
– Union départementale des associations familiales d’Ille-et-Vilaine (Udaf 35)
– Vert le Jardin

 
 
Plus d’infos:

http://www.mce-info.org/

 




Pêche en eau profonde: l’Europe saura-t-elle trancher?

La Scapêche (Société Centrale des Armements mousquetaires à la Pêche, flotte d’Intermarché engagée dans la pêche en eau profonde), ne s’était encore jamais lancée dans une campagne de communication d’une si grande ampleur. C’est que son intérêt est grand, dans cette affaire de pêche en eau profonde. En juillet 2012, la Commission Européenne a en effet proposé de supprimer progressivement des surfaces de pêche les chaluts et filets maillants de fond. Dès lors, la Scapêche dénonce une lois destructrice, pointant tantôt 600 emplois locaux supprimés non substitués, notamment sur le port de Lorient, l’un des trois plus grands ports de pêche français. Tantôt 3000 postes liés de près ou de loin à la pêche en Bretagne, en comptant marins, mareyeurs, criées..

La pêche la plus encadrée d’Europe

Pour Fabien Dulon, directeur général de la Scapêche « la pêche de grands fonds est la plus contrôlée et encadrée des pêches. Si cette loi est votée, elle anéantirait l’activité de pêche en eaux profondes, entraînant des importations massives. Ce qui ne ferait que déplacer le problème ». La pêche au chalut est en effet suivie et contrôlée de près grâce à une géolocalisation 24h/24 par le CNSP (centre national de surveillance des pêches ndlr). Par ailleurs, son RMD (rendement maximum durable, ndlr) pour les espèces fragiles a été atteint en 2012. La réaction de l’association Bloom (pour la protection marine) ne s’est pas fait attendre. Elle dénonce le chantage à l’emploi. La Commission Européenne propose une pêche moins agressive, utilisant la palangre*. Cette méthode serait d’ailleurs créatrice de 6 fois plus d’emplois, compte tenue de ses besoins en main d’œuvre, selon l’association Bloom.

Le gel des chalutiers pour quel impact économique ?

Le Comité National des Pêches annonce à son tour que l’impact économique de la diminution progressive des chalutages dépasse les frontières de la Bretagne : « 400 navires français sont concernés pas cette décision. Il convient de noter que plus de 50% des espèces dites d’eau profonde vivent au-dessus de 200 mètres de profondeur ». Les fonds marins seraient donc épargnés. Le comité ajoute que, « pour maintenir cette pêche déjà très fortement encadrée, les pêcheurs ont proposé des mesures de protection des zones récifales. Ces propositions ont été votées par la Commission Pêche du Parlement Européen ».

« Des autoroutes dans les récifs »

Après l’emploi, autre argument développé, le faible impact environnemental des chalutiers. Jeudi 21 novembre, lors de la conférence de presse de la Scapêche intitulée « journée vérité sur la pêche profonde », une vidéo tournée à partir d’une caméra embarquée sur le filet d’un chalutier montre qu’aucune poussière de sable n’est provoquée par le passage de l’engin, de même qu’aucun corail n’est arraché des profondeurs : le filet ne fait que survoler des fonds sablo-vaseux. Ainsi, pour Jean-Pierre Le Visage, responsable d’exploitation de la Scapêche, l’impact environnemental des chalutiers est limité.

Un argument démenti par la New Economics Foundation (Nef, un groupe de réflexion britannique qui promeut la justice sociale, économique et environnementale ndlr), qui explique que « les écosystèmes d’eau profonde présentent une biodiversité extrêmement riche, à la fois précieuse et vulnérable, et le chalutage de fond a d’importants impacts négatifs sur ces écosystèmes. Cela en partie a cause de la faible sélectivité de l’engin qui racle le sol sur son passage ». Sophie Arnaud-Haond, chercheuse à l’Ifremer (l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer ndlr), estime de son côté que le passage des chaluts dans les fonds marins provoque des « autoroutes dans les récifs ». Et Jean-Pierre Le Visage de considérer finalement « qu’aucune pêche n’est zéro impact. Toute activité a un effet plus ou moins variable selon les écosystèmes concernés ».

Quelle est la part concernée par les espèces pêchées en eau profonde ?

Trois espèces sont principalement visées par la pêche profonde : le grenadier, la lingue bleue et le sabre noir. Et ils représenteraient, pour la Scapêche, les trois-quarts des captures. Mais l’association Bloom souligne, quant à elle,  qu‘« environ 18% de tous les poissons vendus à la criée de Lorient sont des poissons d’eaux profondes. Ces dernières ne représentent que 3% de tous les poissons qui sont débarqués à Lorient, qui y transitent et y sont transformés. »

Autre chose, à en croire un rapport de la New Economics Foundation,  une quinzaine d’espèces peuvent être capturées dans un trait de chalut pour seulement trois recherchées…. Pour Jean-Pierre Le Visage, « la pêche de grands fonds enregistre 20% de rejets seulement, contre 13% pour les pêches de surface ce qui en fait une pêche plutôt vertueuse ».

De son côté, Alain Biseau, responsable de l’expertise halieutique pour l’Ifremer reconnaît la surexploitation passée des populations d’eaux profondes, mais il tempère : « aujourd’hui, on peut dire que ces trois espèces ( le grenadier, la lingue bleue et le sabre noir) sont exploitées de manière durable ». Un plaidoyer pour une pêche au chalut raisonnée à l’instant démenti par un communiqué de presse publié par l’association Bloom: "l’Ifremer retire sa caution scientifique aux lobbies de la pêche profonde". (CF fichier rattaché en fin d’article).

La pêche à la palangre, une alternative ?

Pour François Chartier, responsable des campagnes pêches à Greenpeace, « Personne ne parle d’arrêter complètement la pêche en eaux profondes. Ce qui est sur la table, c’est le changement de technique des moyens les plus destructeurs, comme le chalutage. Cela passe notamment par l’arrêt de la pêche des espèces menacées. De plus, la part de la pêche profonde à Lorient n’est pas majoritaire. Le chalutage est un outil mécanisé. A l’inverse, le développement de la pêche à la palangre est créatrice d’emplois sur le territoire, elle nécessite plus de main-d’oeuvre »

Toujours à en croire le rapport de la New Economics Foundation, le chalutage fait partie des méthodes de pêche les moins performantes du po
int de vue du nombre d’emplois rapporté au tonnage de captures. Côté rendements, la Nef estime que "les chalutiers capturent 52% de l’ensemble des espèces d’eau profonde dans l’Atlantique Nord-Est, tandis que les palangriers en capturent 38% et les navires pêchant au filet maillant seulement 2%". La pêche à la palangre serait donc une alternative, non seulement moins impactante mais aussi  créatrice d’emplois…

Lobbying ou défense d’une pêche responsable ?

Alors, quel intérêt pour la Scapêche, de poursuivre son activité de chalut en eaux profondes ? « Tant qu’on a affaire à un système subventionné, un gazole déclassé, l’activité perdure. C’est une vitrine pour Intermarché qui est le seul groupe qui possède sa propre flottille. » déplore François Chartier.

Fabien Dulon souligne au contraire que « la pêche en eaux profondes est une activité rentable, avec un chiffre d’affaire 2012 de près de 43 milions d’euros et un poids économique considéreable en Europe. Elle est aussi durable car elle respecte des quotas et géolocalisée 24h/24 par le CNSP (centre national de surveillance des pêches ndlr) ».

Pour Alain Le Sann, secrétaire du Collectif Pêche et Développement, « la pêche au chalut est nécessaire, déjà parce qu’elle est complémentaire à la pêche artisanale, elle ne la menace en rien : au contraire son interdiction risque d’augmenter la pression sur les stocks du plateau continental avec le risque d’une compétition entre les pêcheries artisanales. La pêche de grands fonds assure aussi la viabilité des armements et des ports et une diversité avec des espèces bon marché, ce qui favorise l’activité des artisans pêcheurs. La pêche qu’il faut condamner aujourd’hui n’est pas le chalut, mais la pêche minotière* ».

Quant à Francois Chartier, il souligne : « nous condamnons la pêche minotière autant que la pêche en eau profonde à partir du moment où ces techniques vont à l’encontre d’une gestion durable des ressources naturelles ».

Rendez-vous le 10 décembre prochain pour la délibération du conseil des Etas membres, et du Parlement, où le texte voté en Commission sera présenté en séance plénière.

Derrière minute:

Un article de l’Express paru ce jeudi 28 novembre 2013:

http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/le-chalutage-en-eaux-profondes-est-il-dangereux_1303105.html

Un communiqué de presse de l’association Bloom, vient de paraître: "l’Ifremer retire sa caution scientifique aux lobbies de la pêche profonde". Se référer au fichier rattaché.

Plus d’infos:

www.scapeche.fr/

http://ec.europa.eu/fisheries/index_fr.htm

http://www.bretagne-durable.info/ecoclub/biodiversite/p%C3%AAche-chasse/nicolas-hulot-lance-un-appel-politique-fr%C3%A9d%C3%A9ric-cuvillier-sur-p%C3%AAch

http://www.bretagne-durable.info/ecoclub/biodiversite/p%C3%AAche-chasse/mobilisation-extraordinaire-sur-r%C3%A9seaux-sociaux-contre-p%C3%AAche-destr

http://www.bloomassociation.org/download/2013_28%20mars_CP_Spi_Ouest_France_Intermarche.pdf

http://www.bloomassociation.org/wp-content/uploads/2013/05/Comptes_Scapeche_FR.pdf

Lexique :

Le chalutier : un bateau de pêche qui doit son nom au filet qu’il utilise : le chalut. En forme d’entonnoir, le filet est trainé via des cables d’acier par un, ou parfois deux chalutiers à plus ou moins grande profondeur. On parle alors de chalut ou chalut de fond. (Wikipedia)

Le filet maillant de fond : est conçu pour piéger le poisson par la tête en le retenant prisonnier par les ouïes. Il est posé sur le fond sous-marin car son lestage est supérieur à sa flottabilité. Il est mis à l’eau depuis le navire en plusieurs sections de quelques mètres, jusqu’à une cinquantaine de kilomètres. Selon la profondeur de la mer à l’endroit où il est posé et selon la taille des mailles du filet, diverses espèces de poissons sont ciblées. (Wikipedia)

Pêche minotière : activité de pêche en mer dont les captures sont transformées en farine essentiellement comme aliment sec pour l’élevage du porc et de la volaille, mais aussi en huile et autres sous-produits. (définition : aquaportail.com)

La Palangre : un engin de pêche dormant qui se présente sous la forme d’une ralligue sur laquelle on bague des cordage se terminant par un hameçon. (Wikipedia)

New Economics Foundation : Premier groupe de réflexion britannique à promouvoir la justice sociale, économique et environnementale. Il se donne l’objectif d’amener à la grande transition, de transformer l’économie au service des individus et de la planète.