Climate Chance 2017 Agadir : Plongée centenaire dans l’innovation énergétique

Il y en a qui s’ingénient à réinventer la roue et qui en plus s’en vantent. Quelle perte de temps et d’énergie !

Justement à propos d’énergie, lors du 2° Sommet Climate Chance d’Agadir, on pouvait rencontrer sur le site du comité 21 les animateurs de Paléo-Energétique et découvrir la frise qui illustrait leur démarche.

De quoi s’agit-il ? Comme ils le disent eux-même, il s’agit de recherche participative. Mais au-delà des mots, il s’agit d’abord et avant tout d’un outil de connaissance mis à disposition d’ universitaires qui, souvent, dans le cadre de leur projet de recherche, veulent trouver LE truc qui va sauver le monde et ce faisant, la plupart du temps, ne font que réexplorer une piste qui avait été largement défrichée par leurs aînés, il y a parfois plus d’un siècle.

Pourquoi s’agit-il alors de science collaborative ? La plupart des inventions qu’on retrouve dans la frise ont été signalées par des gens comme vous est moi qui en avaient entendu parler et trouvaient vraiment dommage que ces trouvailles, souvent géniales, soient restées dans l’oubli.

Du coup l’objectif de Paléo-Energétique est double. Le premier est d’inciter des étudiants à revisiter certaines de ces innovations et voir comment, remises au goût du jour, elles pourraient avoir une nouvelle vie et pourquoi pas trouver leur marché. Le second objectif est plus de vulgarisation;il s’agit donc de montrer à un plus large public qu’il ne faut pas se laisser prendre au miroir aux alouettes de ces innovations qui n’en sont parfois pas et que beaucoup de choses ont déjà été testées qui, si elles étaient réellement développées pourraient changer bien des choses dans notre quotidien. C’est dans cet objectif de vulgarisation que la présentation de toutes les inventions est volontairement limitée à 1.500 signes. C’est aussi pour cela que la présentation du site est sous la forme d’une frise qui invite donc à la flânerie.

En flânant, on peut ainsi découvrir

  • le bacille perfringens du Dr Jean Laigret qui transformait les déchets carnés en pétrole brut
  • le camion à hydrogène de Messieurs Hubault et Dubled ou la voiture à hydrogène de Mr Perrier
  • les concentrateurs solaires de Auguste Mouchot ou de Padre Hymalaya
  • le mur à pêche de Montreuil
  • qu’il se fabriquait plus de voitures électriques que voitures thermiques en 1900

Le fait que ces inventions n’aient pas connu le succès interroge. Néanmoins, sans tomber dans un excès de suspicion, on peut penser que des intérêts économiques puissants militaient à l’époque contre leur généralisation. Incidemment, maintenant que le contexte économique a changé, voilà une raison de plus pour aller revisiter cette frise

Pour aller plus loin :

la frise de paléo-energétique https://paleo-energetique.org/

le site des initiateurs du projet : l’association atelier 21 qui’ n’en est pas à son coup d’essai dans la sensibilisation du grand public mais qui utilisent généralement des voies plus ludiques et artistiques https://atelier21.org/

L’association suisse d’où a émergé l’idée ADER http://ader.ch/

le site du comité 21 qui hebergeait la frise à Agadir http://www.comite21.org/




Climate Chance 2017 Agadir : une chance pour la planète

Le feuilleton de l’été « Les mots valises » : L’innovation (chapitre 3, épisode 2)

« L’innovation sociale consiste à élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux nouveaux ou mal satisfaits dans les conditions actuelles du marché et des politiques sociales, en impliquant la participation et la coopération des acteurs concernés, notamment des utilisateurs et usagers.

http://old.eco-bretons.info/

http://www.avise.org/decouvrir/innovation-sociale/innovation-sociale-de-quoi-parle-t-on

http://www.atelier-idf.org/connaitre-ess/innovation-sociale/innovation-sociale-exemples-franciliens/

http://www.lelabo-ess.org/-developper-l-innovation-sociale-.html

http://fonda.asso.fr/-Exemples-d-innovations-sociales-.html




Le feuilleton de l’été « Les mots valises » : l’innovation (chapitre 3, épisode 1)

Cet été nous nous intéresserons à quatre expressions qui sont dans le ton de ce site : développement durable, transitions (qui peut être énergétique ou écologique, voire les deux à la fois), innovation ( qui peut-être sociale, technologique, commerciale) et démocratie participative (forcément participative, aurait dit Marguerite Duras).

premier épisode : innover ou mourir

l’OCDE définit l’innovation comme « [L]a mise en œuvre d’un produit (bien ou service) ou d’un procédé (de production)nouveau ou sensiblement amélioré […], d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques d’une entreprise, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures. » (Manuel d’Oslo 3ème réédition).




Le feuilleton de l’été « les mots valises » : la transition (chapitre 2, épisode 3)

Il y a comme cela des mots ou des expressions qui apparaissent, deviennent à la mode et ont un tel succès que, finalement, tout le monde se les approprie. Évidemment, comme il s’agit d’expressions nouvelles, leur signification reste un peu floue et chacun y met ce qu’il veut, un peu comme dans une valise.

Cet été nous nous intéresserons à quatre expressions qui sont dans le ton de ce site : développement durable, transitions (qui peut être énergétique ou écologique, voire les deux à la fois), innovation ( qui peut-être sociale, technologique, commerciale) et démocratie participative (forcément participative, aurait dit Marguerite Duras).

Épisode 3 : Transitions radicalement progressives 

L’épisode précédent se terminait sur « trajectoire de transition » . En effet, il s’agit bien de cela, d’une trajectoire ou plutôt d’un trajet, le plus souvent personnel, parfois collectif (« seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » dit la sagesse populaire africaine). C’est un mouvement continu, progressif mais résolu qui peut partir de n’importe où mais toujours d’un point qui touche particulièrement chaque individu. Cela peut être sa santé, son porte-monnaie, son boulot, ses relations de voisinage, le spectacle du monde. Peu importe. Le principal, c’est d’abord de se sentir concerné. Évidemment si on en reste là, les choses n’avanceront guère : on sera au mieux dans la protestation contre le système qui produit tout cela, au pire dans la désespérance résignée face au même système, en attendant on ne sait quel bouleversement qui renverserait ce système pour le remplacer par … on ne sait trop quoi. Et puis il y a l’attitude plus réactive qui est de dire : « au moins sur ce point-là, je peux faire quelque chose, changer mes habitudes ! » et en général on le fait parce que c’est ce point-là justement qui a permis une première prise de conscience parce que sur cette question, on se sentait concerné.

Et puis de fil en aiguille, à condition de s’en donner la peine et de faire preuve de curiosité, on se rend compte qu’il y a d’autres phénomènes néfastes liés à ceux-là et que l’ensemble fait partie d’un système et que lorsque on touche à un élément, c’est l’ensemble de l’écheveau qu’il faut dévider car rien n’est totalement indépendant et qu’il existe des chaînes de causalité : énergie-transport-mobilité-aménagement de l’espace, santé-alimentation-mode de consommation-mode de production par exemple et la liste est longue. Et plus on creuse, plus on va vers les racines. C’est pourquoi je parle de transition radicale, c’est à dire celle qui va jusqu’aux racines de chaque problème. Changer ses comportements, c’est bien mais ne pas faire couler l’eau en se brossant les dents ou faire pipi sous la douche pour économiser l’eau des toilettes, cela reste des comportements déculpabilisants voire un peu ludiques si parallèlement on ne se pose pas la question de la vie de l’eau : l’eau qu’on capte et détourne pour produire des plantes gourmandes, l’eau qu’on salit en empoisonnant la terre, l’eau qu’on rejette sans forcément la nettoyer. Ceci n’est évidemment qu’un exemple parmi tant d’autres. Mais si on décidait d’aborder toutes ces questions simultanément, ce serait un tel bouleversement de nos modes de vie que nous n’y résisterions pas. C’est pourquoi la transition écologique doit être progressive mais elle ne progressera que si elle vise à toucher aux racines des maux dont souffre notre planète. Radicale et progressive vous dis-je. Comme le chemin est long, mieux vaut le commencer le plus vite possible, chacun à sa façon, les solutions existent à portée de nos mains. C’est d’ailleurs ce qu’on voit tous les jours sur le site d’éco-bretons http://www.eco-bretons.info/.

Dominique Guizien




Le feuilleton de l’été « les mots-valises » : la transition (chapitre 2, épisode 2)

Cet été nous nous intéresserons à quatre expressions qui sont dans le ton de ce site : développement durable, transitions (qui peut être énergétique ou écologique, voire les deux à la fois), innovation ( qui peut-être sociale, technologique, commerciale) et démocratie participative (forcément participative, aurait dit Marguerite Duras)

Le feuilleton de l’été « les mots valises » chapitre deuxième la transition

Épisode 2 transition énergétique et transitions écologiques

En moins de 5 ans, la transition a fait son chemin dans le discours des politiques et dans les enceintes internationales. La ministre de l’écologie du précédent gouvernement a même pondu une loi sur la transition énergétique et l’actuel ministre de l’écologie parle de transition écologique ET solidaire ( pour ce dernier terme, se référer aux épisodes précédents). L’accord de Paris sur le changement climatique parle lui aussi de transition écologique. Bref tout le monde rêve d’un bon transit.

Effectivement le point de départ de la transition à Totnes, ça a été la réduction de la consommation énergétique, qu’ils ont appelé joliment « la descente énergétique » mais rapidement, le concept de résilience (encore un mot en passe de devenir valise) a étendu la transition à l’ensemble de leurs comportements sociaux. Et c’est donc cela qui caractérise actuellement tous les territoires qui se déclarent en transition : une démarche globale qui revisite tous nos comportements, au travail, dans notre consommation, dans notre mode de vie, dans nos relations avec les autres.

Mais comme le mot a eu de l’écho, les politiques l’ont récupéré. Je disais plus haut que l’ancienne ministre de l’écologie avait même fait voter une loi sur la transition énergétique, accréditant par là l’idée que la transition pouvait ne concerner qu’une partie de notre vie sociale et économique. Or justement en s’appuyant sur une des annonces fortes de cette loi, je vais essayer de montrer que les mêmes mots peuvent cacher des réalités très différentes

petit exercice d’arithmétique « royaliste »

Deux objectifs phares de cette loi :

réduire la consommation d’électricité de 50% ….d’ici 2050 dont 20% d’ici 2030

ramener la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50% d’ici 2025.

Je passe rapidement sur le premier objectif car en 2050, madame Royal aura 97 ans et cette projection est aussi fiable que celles qui furent faites en 1980.

Arrêtons par contre un instant sur le second objectif.

Pour cela, je vous renverrai à deux billets que j’avais publiés au moment du débat sur cette loi

#transition énergétique les limites arithmétiques de la loi Royal Publié le janvier 23, 2015

Petite arithmétique électrique Publié le avril 11, 2015

dont il ressort qu’il y a deux façons d’atteindre cet objectif, soit diminuer d’1/3 le parc nucléaire, à consommation constante, soit d’augmenter de 50% la consommation, si on s’avère incapable de fermer la moindre centrale nucléaire. Vu les succès obtenus entre 2012 et 2017 en la matière, on comprend ce que peut être le sens de ce 50%. mais alors il faudra dire adieu au premier objectif .

Il est clair dès lors qu’une véritable « transition » dans le domaine de l’énergie passe par un désengagement massif du nucléaire car le véritable objectif en terme de transition, ce n’est pas la part du nucléaire mais bien « la descente énergétique » esquissée dans le premier objectif.

En effet, toutes les sources de production d’énergie polluent plus ou moins. La seule énergie qui ne pollue pas est celle que nous ne consommons pas; cela veut dire entre autre qu’il convient de se poser la question des véhicules électriques et de leur alimentation, ce qui du coup nous amènerait à peut-être à repenser nos mobilités, et cela pourrait nous entraîner à réfléchir à la localisation de nos temps de vie (résidence, travail, consommation, loisirs). Cela peut nous amener loin et là on sera à mille lieues de « la croissance verte» , qui était la fin du titre de la loi de madame Royal,« loi de transition énergétique pour une croissance verte ». Par contre, nous serions au cœur de la réflexion sur une trajectoire de transition.