Un voile noir

En les massacrant, les lâches qui ont perpétré ce crime odieux ont montré combien ils étaient à des années lumières de ces valeurs. Ce faisant, ils se privent du droit de pouvoir revendiquer le bénéfice de cette tolérance mais sans aucun doute ils s’en moquent et même doivent se délecter d’être ainsi mis au ban de notre société.

Face à cela, la seule attitude possible est de nous rassembler et de montrer que notre société est suffisamment solide pour ne pas se laisser déstabiliser par ces actes de barbarie. Partout, quel que soit notre penchant partisan, quelles que soit nos croyances religieuses ou philosophiques, manifestons publiquement qu’au-delà de ces différences, il y a un lien fort qui nous unit tous et que nous nous reconnaissons tous dans cette phrase de Voltaire.

Saint-Just a dit : « il ne saurait y avoir de liberté pour les ennemis de la liberté. » Devrions-nous remplacer « liberté » par « tolérance »? Ce serait peut-être tomber dans le piège que nous tendent ces fous qui sont tout sauf insensés : si Charlie Hebdo a été ainsi mitraillé, c’est justement parce que Charlie Hebdo représentait « la tolérance à la Française ».

Je me répète peut-être : « rassemblons-nous! » Evitons de montrer du doigt telle ou telle communauté, du moins toutes celles qui se reconnaitront dans ce rassemblement.

C’est peut-être la meilleure façon pour que se déchire le voile noir qui vient de tomber sur la France, sur toute la France

Ce soir, nous sommes tous des « Charlie », de droite, de gauche, du centre, écologistes, productivistes, monarchistes et républicains juifs musulmans chrétiens bouddhistes agnostiques, etc.

 

 

Messieurs les lâches, vous avez raté votre coup

Comme à votre habitude, vous avez tué des femmes et des hommes dont vous ignoriez tout. Comme vous l’enseigne votre haine, vous avez massacré sans distinction, les passants qui vous ignorent, les caricaturistes qui vous moquent, les policiers qui vous traquent, les journalistes qui vous décortiquent. Vous les avez assassinés.

Mais vous avez raté votre coup, messieurs les incapables.

Croyez-vous que votre acte ignoble empêchera Charlie Hebdo, votre cible facile, de reparaître ? Pensez-vous que les journalistes tairont vos crimes par crainte de représailles ?
Imaginez-vous que les habitants de ce pays baisseront les yeux devant vos cagoules ?

Plus que jamais, les femmes et les hommes de presse de ce pays sont attachés aux valeurs que porte haut Charlie Hebdo : liberté et indépendance.

Plus que jamais, nous, journalistes, nous battrons pour défendre la liberté d’informer, de critiquer, d’expliquer, de caricaturer, sans laquelle il n’y a pas de démocratie possible.

Plus que jamais, les habitants de ce pays qui est le nôtre, font face à votre menace, ignoble mais dérisoire.

Messieurs les lâches, vous pensez avoir gagné. Vous avez déjà perdu. Vous ne ferez taire aucune voix, aucune plume, aucun crayon.

 

Association des journalistes de l’Environnement (AJE)
Association des journalistes de l’environnement et du climat (Ajec21)
Association des journalistes scientifiques de la presse d’information (AJSPI)
Association des journalistes de l’énergie (AJDE)
Association des journalistes parlementaires (AJP)
Association de la presse ministérielle (APM)

 




La tolérance et le courage

Dans une société démocratique, il y a deux vertus cardinales, le courage et la tolérance et un principe intangible , la liberté d’expression.

En s’attaquant lâchement à la rédaction de Charlie Hebdo, ce sont à ces deux vertus cardinales et à ce principe que les assassins se sont attaqués et ils l’ont fait sciemment. C’est un organe de presse qui a été visé et pas n’importe lequel, celui, qui de semaine en semaine, flirtait avec les lignes de la tolérance et démontrait par son existence même que cette vertu est un marqueur indélébile de notre démocratie. Ce sont des journalistes qui, de semaine en semaine, avec leurs dessins et leurs mots, montraient un courage à défendre des idées qui parfois n’étaient pas les nôtres.

Semaine après semaine, ils testaient ainsi que notre société continuait à faire sienne cette phrase de Voltaire « Je n’aime pas ce que vous dites mais je me battrais jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire. »

Aujourd’hui, nous sommes tous des « Charlie ».

 

 

http://www.bastamag.net/Horreur-amitie-determination

 

http://www.kaizen-magazine.com/nous-dresser/




« Les p’tits doudous » : ce n’est pas dur d’être humain

« Même plus mal ! »

Quand on parle santé, on pense inévitablement à la maladie et souvent à l’hôpital. C’est donc d’un hôpital que vient cette belle idée, l’hôpital Sud de Rennes. Dans cet établissement, il passe environ 4.000 enfants par an pour y subir une intervention chirurgicale nécessitant une anesthésie. Plus que d’autres, ces petits vivent avec angoisse le moment du passage au bloc opératoire. C’est pour dédramatiser ce moment que les personnels hospitaliers, anesthésistes, infirmières de bloc et aides-soignantes se sont mobilisés pour dédramatiser cet instant. Cela a commencé par la distribution de « doudous » aux enfants, un petit compagnon qui les accompagne tout au long du parcours et qui les attend en salle de réveil. En outre, chaque enfant reçoit à son arrivée, un de ces masques qui servent à endormir et une boîte de gommettes, pour le personnaliser. C’est ce masque, « leur » masque qui servira ensuite au moment proprement dit de l’anesthésie. Evidemment, comme le doudou, il le garde en souvenir en quittant l’hôpital. Et comme si cela ne suffisait pas, l’association vient de développer un jeu vidéo sur tablette tactile «  le héros, c’est toi » qui permet à l’enfant de vivre en jouant, tout son parcours hospitalier. Trois idées, c’est trois fois rien mais cela change totalement la façon dont les enfants vivent leur passage à l’hôpital. Se faisant, les hospitaliers démontrent que santé peut rimer, comme le voudrait l’OMS, avec «état de bien-être » et non plus avec souffrance et angoisse

 

« Ne perdez pas le fil ! »

Ce serait un beau projet de rénovation du service public hospitalier s’il n’y avait que cela mais pas de quoi en faire un prix du jury des trophées bretons du développement durable, s’il n’y avait le reste. En effet, ces infirmières anesthésistes ont eu l’idée de financer leurs actions en récoltant des déchets recyclables que produisent inévitablement les règles de prophylaxie dans les blocs opératoires. Ainsi elles récupèrent les fils jetables des bistouris électriques et les lames des laryngoscopes. Il s’agit là de cuivre et d’autres métaux qui deviennent rares. Dire qu’elles récupèrent est en dessous de la réalité, car c’est en fait l’ensemble de l’équipe opératoire, chirurgiens y compris, qui jouent le jeu. Et ce qui était un geste exceptionnel, récupérer le fil du bistouri, est devenu un geste banal dans les blocs opératoires. Certes, ce n’est pas grand-chose , 10 grammes par fil récupéré, mais en fin d’année cela fait 1 tonne de matériau ainsi récupérée et revendue aux entreprises de recyclage.

Du coup, la direction de l’hôpital s’est aussi intéressée à la question puisque cette tonne vient en déduction des déchets pollués que produisent tous les hôpitaux et qui leur coûtent environ 600 euros par tonne.

Ce projet est donc maintenant devenu le projet de l’hôpital. Certes, cela reste dur de travailler dans un hôpital mais cela a changé l’ambiance de travail et ceci n’est pas sans influence aussi sur le bien-être de tous les malades.

Forte de ces succès et confortée par ce trophée, l’association « les p’tits doudous » a maintenant d’autres ambitions, notamment diffuser leur jeu vidéo « le héros, c’est toi » , dans tous les services hospitaliers recevant des enfants en France mais aussi à l’étranger. Ce jeu est une création 100% bretonne puisque le concepteur est une entreprise rennaise et le designer un Nantais. Les doudous aussi sont nantais.




Le 26 octobre, deux grenades….

Certes, les combats n’étaient pas les mêmes, certes les opposants n’étaient pas les mêmes. Dans un cas, on retrouvait chez les Bonnets Rouges, une coalition hétéroclite où la FNSEA jouait un rôle très actif contre un projet jugé emblématique par les écologistes. Dans l’autre on retrouvait à la pointe de l’opposition au barrage, des écologistes qui ne voulaient pas d’un projet qui ne profitaient qu’à quelques entrepreneurs agricoles, soutenus par la FNSEA.

Chacun sait où va ma préférence mais ce n’est pas mon propos ici

En l’occurrence je ne fais aucune différence entre un jeune mécanicien, enrôlé chez les Bonnets Rouges, parce qu’ainsi il croyait défendre l’emploi régional et un jeune biologiste naturaliste, qui ne voulait pas d’un projet qui détruirait quelques dizaines d’hectares de zones humides et encore plusd’habitat d’espèces protégées.

En effet, tous les deux agissaient de bonne foi, tous les deux manifestaient paisiblement, même si autour d’eux il y avait parfois de la violence, tous les deux n’étaient pas « bête, au point de perdre leur vie [ou un membre] pour des idées », comme l’a dit ignominieusement Mr Carcenac, président du Conseil général du Tarn (ce faisant, il rejoint Louis Pauwels et son « SIDA mental » dans l’abjection), tous les deux sont victimes d’une violence policière que rien ne justifie.

Et c’est là l’objet de mon propos.

Quelle que soit l’objet d’une manifestation quelle que soit la façon dont elle se déroule, rien, je dis bien rien ne justifie qu’on utilise des moyens qui peuvent tuer ou grièvement blesser un manifestant. Le temps où on pouvait tirer sur les mineurs en grève est révolu. Une grenade offensive, comme un flash-ball, comme un Taser, ne sont évidemment pas des fusils Lebel, mais il s’agit d’armes létales dans leurs effets.

Le droit de manifester est une conquête de la démocratie. La meilleure preuve en est que la moindre manifestation publique dans un pays que nous jugeons sous dictature, est saluée dans nos démocraties comme une avancée démocratique. Le droit de manifester implique de pouvoir le faire en toute sécurité.

Il faut donc bannir de l’arsenal des forces de l’ordre, toutes ces inventions, soit disant « défensives », c’est-à-dire visant à protéger les forces de l’ordre contre la violence des manifestants. C’est une question de survie démocratique.

Mais me direz-vous, que faire quand les rangs des manifestants sont gangrenés par quelques dizaines de voyous , car il n’y a pas d’autres mots pour les qualifier, pour qui détruire ou frapper est le seul mode d’expression ? Je répondrais à cela deux choses :

C’est la responsabilité des organisateurs de ces manifestations de faire en sorte que ces olibrius ne puissent agir. C’est aussi une question de survie démocratique

c’est ce qui fait l’excellence des forces de l’ordre quand elles arrivent à canaliser ces hordes violentes. C’est leur honneur et la justification démocratique de leur action.

Mais pour cela, il faut que quand un drame a lieu, les responsables, et on voit à travers mes lignes, qui sont pour moi les responsables possibles, doivent répondre de leurs actes. Laisser impunies de telles exactions, qu’il s’agisse d’une mort d’homme, d’une blessure grave ou à un moindre degré de dégradations de biens publics comme à Morlaix ou à Pont-de-Buis, c’est inciter ces « responsables » à l’irresponsabilité. C’est une question de survie démocratique. C’est même la plus importante dans un pays où la légalité démocratique doit toujours rejoindre la légitimité de la revendication démocratique.

 




L’algue, l’or vert de la Bretagne ? Encore faut-il que l’or dure !

A 1 ou 2% d’algues dans la boisson, cela reste quand même anecdotique et de l’aveu même de ces entrepreneurs, si on allait au-delà, cela ne serait pas buvable. En d’autres termes, le produit trop fortement dosé serait dégueulasse. Du coup, on ne voit pas l’intérêt autre que marketing (ça va avec les spa, la thalasso, etc.…)

On aurait pu s’arrêter là si un autre article n’avait pas aussi attiré mon attention : Algues. L’or vert de la Bretagne

 

Ah oui ! C’est vrai, comment aurais-je pu oublier que les algues en Bretagne, c’est aussi les « algues vertes » et que celles-ci sont une vraie malédiction pour le tourisme local et accessoirement aussi pour les riverains. Mais que nenni, grâce au projet ULVANS : « Première mondiale » à Plouénan

L’ulve est peut-être devenue une bénédiction pour la Bretagne. Je dis peut-être car il semblerait que l’usine en question rencontre quelques difficultés à s’approvisionner (un comble !) mais aussi à transformer cette « manne » en produits négociables. Mais soyons indulgent ! Il s’agit d’une « première mondiale » et comme toute expérimentation, elle peut connaître des ratées.

Mais au fait, puisque l’article du Télégramme en date du 15 septembre 2014  fait référence à une manifestation qui s’appelle Breizh Algae Tour (curieux nom, mélange latino-celto-britannique) de quoi s’agit-il. Manifestement il s’agit d’un grand raout universitaro-industriel où on retrouve à la manœuvre une entreprise, OLMIX, dont il était déjà question dans le projet ULVANS Conférences EN DIRECT le 15 Septembre à www.breizhalgae.fr : Les algues et la nutrition : une nouvelle approche de la santé

Mais là c’est du sérieux. On est loin de nos « smoothies à l’iode » de tout à l’heure. On parle de quelque chose de bon pour nous, notre santé ! Voici donc une démarche vertueuse. Voici un produit qui vient de la mer et qui est donc aussi sain que la mer peut être restée saine et qui va contribuer à améliorer la santé de nos contemporains et des générations futures. En quelque sorte, il s’agit là d’une démarche vertueuse, très « développement durable ». C’est sûrement vrai, puisque même les amis de Pierre Rabhi, les « Colibris » en parlent de manière plutôt neutre. Bon pour la santé, bon pour l’économie, mais est-ce bon pour l’environnement ? Voire. En effet, puisque OLMIX est en train de devenir un « géant de la filière des algues » regardons d’un peu près ce qui se passe de leur côté.

Et bien justement du côté d’Olmix, on se développe géographiquement. Oh ! Certes, on ne va pas bien loin puisque qu’on quitte la Bretagne pour aller en Vendée : Innovation. Le géant de l’algue Olmix bientôt en Vendée

 

Et ce qu’on lit là n’est peut-être pas fait pour rassurer. En effet que disent les élus vendéens, si ce n’est qu’ils sont prêts à parier sur un développement à grande échelle de cette collecte d’algues rouges. Certes les gisements sont importants mais ils ne sont peut-être pas intarissables. Ce serait contradictoire avec l’idée même de développement durable puisque justement ce modèle ne pourrait pas durer et ce n’est pas une vue de l’esprit. En effet tant qu’à parler d’algues rouges, on pourrait aussi parler d’une autre algue rouge qui a fait et fait encore la fortune d’un pays, le Maroc, mais il convient de rappeler les infortunes de cette algue :

Au Maroc, le combat pour la survie de «l’or rouge» de l’agar-agar

 

Notez bien qu’on en est arrivé là avec des gens qui exploiter les gisements, à la seule force de leurs poumons alors qu’en Vendée on parle de quasi-chalutiers de 27 mètres de long. Il faudra beaucoup de discipline pour éviter de tuer les anses aux algues d’or

Bon alors, me direz-vous ? Que faire ? On ne peut quand même pas laisser passer une telle occasion de mettre sur le marché des produits bons pour la santé humaine et la santé animale.

Vous avez mille fois raisons. Reste donc l’alternative à la cueillette, qui s’appelle la culture. Et oui cultiver des algues comme on cultive du fourrage. Et oui, justement « comme on cultive du fourrage » et c’est là que s’ouvre un nouveau débat sur « quelle aquaculture ? » comme il y a un débat sur « quelle agriculture ? »

Or justement un projet d’aquaculture d’algues a permis récemment de poser la question. Cela se passe sur la côte Sud aux limites du Finistère et du Morbihan. Un collectif s’est mis en place pour s’opposer à ce projet avec surtout des arguments de conflits d’usage comme c’est souvent le cas dès qu’un projet se met en place sur le littoral. http://www.dailymotion.com/video/x21roaq_port-de-doelan-29-400-manifestants-contre-la-culture-d-algues_news

Comme le fait remarquer le seul commentaire sur cette vidéo, les arguments paraissent un peu faibles. Heureusement, des associations dont le sérieux n’est plus à remettre en doute sont intervenues sur ce dossier http://bretagnevivante-quimperle.over-blog.com/article-cultures-d-algues-a-doelan-position-de-bv-et-erb-123900111.html

Ce n’est pas l’activité en elle-même qui est en cause, c’est la taille du projet qui est en cause et son impact possible sur l’environnement immédiat. Ce qui est en cause, c’est l’immaturité, au sens premier du terme, de projets de ce type. Ce qui est en cause, c’est l’absence de vision à long terme.

En d’autres termes qu’il s’agisse de collecte ou de culture, ce qu’il faut éviter, c’est de tuer la poule aux œufs d’or. Pour que la filière prospère, il faut que l’or dure !

Le débat sur les aquacultures en Bretagne ne fait que commencer, mais il faudra le mener vite et bien avant de s’y lancer à grande échelle.




« Le jour du dépassement » : encore une catastrophe annoncée !

Mais on n’en est pas encore à devoir se rationner.

C’est pourquoi la publication annuelle de l’ONG Global Footprint Network a fait autant de bruit. La presse d’un seul chœur a relayé le message. Voici deux des titres les plus sobres qu’on pouvait lire le 20 août matin

http://www.actu-environnement.com/ae/news/mardi-19-aout-dette-ecologique-jour-du-depassement-22473.php4#xtor=ES-6

Depuis mardi 19 août, l’humanité creuse sa dette écologique

http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/environnement-ca-y-est-2014-lhumanite-vit-sur-terre-credit-19-08-2014-156166?utm

Environnement. Ça y est : pour 2014, l’humanité vit sur Terre à crédit !

 

 

De l’Humanité au Figaro, du Monde au Parisien, ils en ont tous parlé et parfois les titres valaient leur pesant de catastrophisme.

On comprend bien cet engouement de la presse pour cette information. C’est encore le mois d’août, les universités d’été n’ont pas encore sonné la rentrée politique. C’est un sujet auxquels nos concitoyens sont sensibles, même si cela ne se voit pas dans les urnes (mais à qui la faute ?) et surtout, la peur, cette grande trouille irrationnelle, fait toujours vendre, qu’il s’agisse de l’insécurité en banlieue, des virus balladeurs ou comme ici de l’extinction de la planète.

Mais qu’en est-il réellement ?

Comme toujours, je suis dubitatif face à ces indices uniques, sensés retracer un phénomène en un chiffre ou comme ici en une date et ce « jour du dépassement » n’échappe pas à la règle.

Tout d’abord, tout dépend des paramètres qu’on prend en considération et du poids relatif qu’on donne à chacun. J’ai trop lu de rapports consacrés à ces questions pour ne pas m’interroger sur la connaissance exacte que nous avons collectivement des effets de l’action de l’Homme sur son environnement. J’ai trop lu de rapports concernant l’état déplorable des outils statistiques de la plupart des Etats pour ne pas être circonspect sur la qualité des données qui servent à élaborer ces indicateurs.

 

Par acquis de conscience, je suis allé sur le site de l’ONG en question

Voici ce que j’y ai trouvé :

http://www.footprintnetwork.org/fr/index.php/GFN/page/footprint_science_introduction/

5.400 données par pays et par an dans 150 pays ! Même avec une méthodologie très sophistiquée et des standards de collecte de l’information très rigoureux, cela reste encore un exercice d’une grande incertitude quant à son résultat final.

 

Mais que faut-il en conclure ?

Que cela ne sert à rien de faire peur aux gens ? Certes pas.

Que ce n’est pas à partir du 20 août que nous avons commencé à consommer la biocapacité de l’année prochaine ? C’est vraisemblable.

Mais que ce soit le 19 août ou le 27 août, voire même le 9 août, date bénie entre toutes (private joke), ce n’est pas cela qui est important, c’est qu’à calcul constant et toutes choses égales par ailleurs, cette date arrive de plus en plus tôt.

 

En effet, la démarche de GFN est peut-être scientifique, elle est surtout pédagogique : ainsi une fois par an, on parle dans la presse , la grande, pas les petits sites branchés développement durable, de l’épuisement progressif des richesses et l’image de « vivre à crédit » parle bien à nos contemporains surtout à ceux qui manquent le plus de ressources. Tiens, tiens, voilà un parallèle intéressant entre la pauvreté individuelle et l’appauvrissement de la planète : vivre à crédit, beaucoup s’en accommodent mais peu résistent longtemps « aux fins de mois » qui commencent dès le 15.

Grâce à Global Footprint Network, nous nous rappelons au moins une fois par an que nous vivons au-dessus de nos moyens et que cela va en s’empirant. Viendra un moment où pour eux, la fin de l’année commencera en juin. Peut-être qu’alors, contrairement à ce que pense la représentante de WWF, il ne sera plus temps de réagir.

 

Réagir ? Mais comment réagir chacun dans notre coin ?

Il se trouve que dans la presse du même jour, on trouvait également cet article

http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/cacao-prix-feve-flambe-celui-chocolat-aussi-19-08-2014-156159?utm_source=newsletter&utm_medium=OFentreprise&utm_campaign=20140820_local_votreNewsletter

Cacao. Le prix de la fève flambe, celui du chocolat aussi

Mais ça n’a rien à voir, me direz-vous ? En êtes-vous si sûr ? Regardons cela d’un peu plus près. S’il y a pénurie de cacao, c’est qu’on produit moins qu’on ne consomme. Et si on produit moins, c’est pour deux raisons : la concurrence de l’huile de palme, dont on sait maintenant que c’est une belle saloperie pour notre santé http://www.cosmopolitan.fr/,tout-sur-l-huile-de-palme-et-ses-dangers,2510882,1875462.asp

 

Et les aléas climatiques.

 

Pour rétablir la balance, il faut donc soit produire plus, soit consommer moins.

 

Produire plus, c’est

1° soit remettre en culture les terres abandonnées aux palmiers à huile et cela suppose d’accepter de payer plus cher le cacao aux producteurs, mais c’est une solution stupide puisque justement le but du raisonnement est de payer le cacao moins cher ou qu’ un fort mouvement d’opinion contre l’utilisation de l’huile de palme par les industries agro-alimentaires et cosmétiques tarisse la demande d’huile de palme

2° soit augmenter les rendements en épuisant un peu plus vite les sols

 

Consommer moins c’est

1° soit une impossibilité pour la majeure partie du monde qui consomme moins de 100 grammes par an

2° soit un impératif de santé publique pour une petite minorité qui se gave. A titre d’illustration, la consommation moyenne d’un Français , c’est deux tablettes de 100 grammes à 60% de teneur en cacao par semaine, toutes les semaines de l’année !

 

Comme on peut difficilement demander à la majorité de la population mondiale de manger moins de chocolat, ce qui serait injuste, on voit bien que la seule solution est donc pour nous de manger moins de chocolat et de le payer plus cher. L’un dans l’autre ça peut s’équilibrer et peut-être même qu’en prime quand vous mangerez du chocolat, ce sera vraiment du chocolat et non cet ersatz que permet la législation européenne.

Mon D
ieu, on est bien loin de l’empreinte écologique ! Pas tant que cela : si nous appliquions ce même raisonnement à toute notre consommation, peut-être pourrions nous manger des chocolats à Noël sans avoir le remord de nous dire que nous mangeons, depuis six mois déjà, en ces fêtes de fin d’année, les friandises qu’auraient dû manger nos petits-enfants.

Elementaire, non ?