À l’occasion de la rentrée de l’Association Nationale des Écoles Supérieures d’Art de France (ANdÉA), des étudiants regroupés en séminaire ont lancé un appel à créations sur le thème de la transition écologique radicale. À l’EESAB de Rennes des associations étudiantes inventent une école plus durable.
« DEADLINE » est projet d’édition collaborative qui propose de donner la parole, sous forme libre (carte, dessin, conte, poème, vidéo, bande dessinée, manifeste…) à tous les étudiants en art et en design de France.
Le titre (« DEADLINE », littéralement la « ligne de la mort ») fait notamment référence au dépassement des ressources.
Il n’y a pas que les étudiants en Biologie à s’engager pour la protection de l’environnement.
Si de nombreux étudiants sont inquiets pour l’avenir de notre planète, et même si ils aimeraient agir, ils ne savent pas comment. Il s’agit bien là de l’angoisse d’une génération. Voici une piste que proposent ces étudiants pour construire « une réflexion collective, en forme de point de fuite pour nos imaginaires ».
Anke Renaud, en 3ème année de design graphique, a répondu à l’appel. Militante féministe et engagée dans l’aide à la migration, l’écologie radicale fait partie de ses engagements. Elle met également ses compétences artistiques (via la communication) au service de son engagement au sein du groupe « artiviste » d’Extinction Rébellion.
Sa participation à « DEADLINE », tient dans un témoignage rapporté d’un Erasmus en Roumanie : des photos de poubelles et de pneus entassés au sol et le souvenir de conversations stériles avec des personnes qui n’ont pas de conscience écologique …
Poubelles et pneus abandonnés dans la ville de Cluj-Napoca, en Roumanie.
Quelle place occupe l’écologie à l’École des Beaux-Arts de Rennes ?
Si c’est la plupart du temps le même noyau d’étudiants qui s’implique pour une école durable, on peut citer plusieurs initiatives intéressantes :
Les Pousses de la Parcelle Est qui proposent au sein de l’école, des paniers à prix équitable pour les producteurs, accessibles aux consommateurs à faible revenu et respectueux de la nature, via une AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne).
Le Laboratoire de Merlin zone sud (à ne pas confondre avec celui de l’Espace des Sciences) qui a installé une récupérathèque permettant aux étudiants de donner ou de récupérer des matériaux de réemploi nécessaires à leurs projets artistiques.
Ce que l’art peut apporter à l’écologie.
Des « propositions utopiques ou dystopiques, des récits d’anticipation composites », le tout au service de l’imagination et de la pensée critique, voilà ce que la créativité pourrait apporter à la sauvegarde de l’environnement.
Ainsi, le 19 novembre 2019, à l’occasion de la Journée nationale de la culture et du développement durable, l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris hébergera lors d’une résidence la présentation de toutes les créations réunies dans « un objet d’édition produit à partir de méthodes et de matériaux responsables (encres végétales, papiers de réemploi) ».
Reste à savoir, selon le succès, si une édition sera proposée au grand public…
Pour approfondir, quelques liens sur l’écologie dans l’art :
- Vers une transition écologique de l’art ? https://www.franceculture.fr/emissions/le-billet-culturel/le-billet-culturel-du-lundi-26-novembre-2018
- 5 artistes écologiques qui ont marquéshttps://www.linfodurable.fr/culture/cinq-artistes-ecologiques-qui-ont-marque-lannee-et-suivre-en-2019-8755 l’année (et à suivre en 2019)
Cet article a été écrit en partenariat avec Noctambule Média http://noctambule.info/ . Vous pourrez retrouver cet article dans le numéro papier de Noctambule Média du mois de novembre 2019.