Six ans après le documentaire « Anaïs s’en-va-t-en guerre » qui a marqué de nombreux spectateurs, on retrouve la jeune bretonne dans un livre, qui vient de paraître aux éditions Equateurs. Elle y raconte son parcours de cultivatrice de plantes aromatiques et médicinales, son cheminement pour atteindre son rêve, mais aussi ses doutes, ses espoirs, et ses réflexions sur le monde actuel.
« Les bâtons dans les roues, y en a ras-le-bol ». Anaïs, tout en désherbant son champ (« ça me détend », avoue-t-elle), confie son désarroi face à la caméra. Telles sont les premières images du documentaire « Anaïs s’en-va-t-en-guerre » réalisé par Marion Gervais, et sorti en 2014. Elle a suivi Anaïs, jeune bretonne de 24 ans, qui s’installe pour cultiver des herbes aromatiques et médicinales dans le petit village de Saint-Suliac en Ille-et-Vilaine. Et pour qui ce projet de vie est en fait un véritable combat. Elle vit seule dans une caravane, puis dans une petite maison, au milieu des champs. Qu’il pleuve, vente, ou fasse chaud, elle est dehors, à faire germer son rêve le plus cher : produire ses plantes. Et rien ne l’arrête. On la suit donc dans ses cultures, dans ses travaux de construction d’une serre, auprès de son professeur et mentor Gérard, lui aussi producteur de plantes. Mais aussi lors de rencontres avec Olivier Roellinger, le célèbre chef breton spécialiste des épices. Ou encore à Paris, où Anaïs, avec son cageot contenant ses mélanges sous le bras, prend le métro et va rencontrer de potentiels revendeurs pour ses tisanes.
C’est grâce à ce documentaire que l’on a découvert la jeune femme. Plus de 800 000 personnes l’ont visionné sur internet. De nombreuses projections ont été organisées dans les cinémas, et il a été diffusé plusieurs fois à la télévision.
Aujourd’hui, c’est Anaïs elle-même qui prend la plume pour se raconter dans un livre, « Anaïs s’en va-t-en guerre ». C’est lors d’un voyage en Afrique, en Casamance, en 2019, qu’elle a trouvé « le temps, l’énergie et l’envie d’écrire ». Elle nous livre ici son parcours : son enfance à Saint-Malo, son premier voyage initiatique à 18 ans en Inde, qui la met sur la voie du lien à la terre, ses début dans la culture d’herbes aromatique et médicinales, son installation. Elle nous confie ses souvenirs, les moments heureux, ceux un peu moins, ses moments de doute aussi. Elle évoque les différentes rencontres qui ont été déterminantes dans son cheminement : Gérard Bensoussan, pionnier de la production d’herbes aromatique et médicinales en Bretagne, les agriculteurs qui l’ont aidé, Marion Gervais, la réalisatrice du documentaire…
Un bel auto-portrait, qui, outre le fait qu’il nous permette de prendre des nouvelles d’Anaïs quelques années après le tournage du film, nous fait comprendre aussi comment la jeune femme s’est accrochée afin de réaliser son souhait. On perçoit son énergie combative, sa résistance, son espérance. L’écriture est agréable et on embarque bien volontiers dans le sillage d’Anaïs, à la découverte de son univers et des plantes qu’elle aime tant.
« Anaïs s’en va-t-en guerre », édition Equateurs, 170 pages, 16 euros
La bande-annonce du documentaire, disponible (payant) sur Vimeo :