Quand on sait qu’en Europe on jette à peu près 4 millions de tonnes de textiles par an, l’achat d’occasion peut se révéler une bonne pratique, à la fois pour la préservation de l’environnement mais aussi pour son porte-monnaie. Notamment lorsqu’on a jeunes enfants, période où les besoins sont nombreux. A Rennes, Martin Letellier, jeune papa, a créé Bibou, un concept qui permet de consommer autrement et d’échanger des vêtements pour les 0-3 ans.
C’est au deuxième étage de l’Hôtel Pasteur (voir encadré), au centre de Rennes, que Martin Letellier a installé ses portants à vêtements. Une phase de test qui va durer trois mois pour Bibou, le nom du concept de troc de vêtements d’enfants qu’il a créé. Un tournant dans la carrière et la vie de ce papa trentenaire de deux enfants de quatre ans et demi et seize mois. Ingénieur en informatique à l’informatique, il a un déclic en 2021, suite à la naissance de son fils. « J’ai lu le rapport du Giec, qui expliquait que dans 30 ans, les enfants nés en 2021 auront une vie très compliquée du fait des conséquences du réchauffement climatique », explique-t-il. « J’ai alors voulu mettre mes compétences au service d’un projet qui aurait un impact sociétal fort, et un impact environnemental moindre ». Martin quitte alors son travail en août 2021, et se lance dans la création de Bibou : un concept d’échange de vêtements pour enfants de 0 à 3 ans. « J’ai étudié toutes les solutions existantes pour s’équiper quand on est parents de jeunes enfants », précise Martin. « A chaque fois, il y avait différentes problématiques qui apparaissaient : la location d’habits a du mal a fonctionner, les différentes applis sur lesquelles on peut faire de l’achat ou de la revente sont chronophages et ont un impact environnemental non négligeable, et l’achat neuf reste cher, sans compter une forte empreinte carbone ». Son idée, avec Bibou : recréer de façon formelle les échanges qui peuvent se faire entre membres d’une même famille (frères, sœurs, cousin.e.s…) mais « dans un cercle beaucoup plus grand, au sein d’une ville, avec un tiers de confiance ».
Comment fonctionne Bibou ? Il suffit de faire le tri chez soi, et de déposer à la boutique des vêtements dont on souhaite se séparer. Grâce à un système de « Bibs »,qu’on obtient lors du dépôt, on peut en acquérir d’autres habits. Martin veille à ce que « tout soit en bon état et propre ». Et peu importe qu’un body ou un manteau soit d’une marque, c’est l’usage qui ici est important.
Pour utiliser le service, il est nécessaire de souscrire un abonnement, avec plusieurs formules possibles, mensuelles ou annuelles. A noter que les livres, jouets et accessoires de petite puériculture sont également acceptés !
Jusqu’au 2 décembre, il est donc possible de découvrir le concept de Martin Letellier en se rendant à l’hôtel Pasteur. Par la suite, il ambitionne d’essaimer Bibou sur le territoire français. Dans un futur un peu plus proche, le trentenaire cherche un.e associé.e, pour porter le projet avec lui. L’appel est lancé !
Pour en savoir plus : https://bibou.me/
L’Hôtel Pasteur
L’Hôtel Pasteur est un bâtiment historique, situé dans le centre de Rennes, construit à partir de 1888. En 1897, il devient le siège de la Faculté des Sciences, jusqu’à son déménagement sur le campus de Beaulieu en 1967. De 1969 à 2018, c’est la faculté dentaire qui s’y installe.
En janvier 2013, une permanence architecturale s’installe dans les locaux, et de février à août ont lieu « Les rencontres de l’université foraine ».
En 2016, une association est constituée. Elle est liée par une convention à la Ville de Rennes, propriétaire du bâtiment, en 2019.
Le lieu abrite aujourd’hui une école maternelle, un « édulab » (tiers-lieu éducatif) et un « hôtel à projets », qui héberge temporairement, comme son nom l’indique, des projets, de 3 heures à trois mois, pour tester son activité.
En savoir plus sur ce projet participatif: https://www.rennes-business.com/fr/business-a-rennes/actualites/responsabilite-societale-entreprise/hotel-pasteur/