Dans le cadre de leur stage « développement durable », les élèves de terminale STAV du lycée agricole de Suscinio à Morlaix ont participé à une journée d’animation, avec l’Ulamir-CPIE de Lanmeur, autour des transitions écologiques. Fresques de la renaissance écologique, du renoncement et débat mouvant leur ont permis de réfléchir aux actions qu’ils et elles pourraient mettre en œuvre dans leur quotidien, et plus largement dans la société, afin de lutter contre le réchauffement climatique.
Ce lundi après-midi de janvier, l’ambiance est studieuse dans la salle du rez-de-chaussée du bâtiment de cours du lycée agricole de Suscinio, à Morlaix. Les élèves de terminale STAV (Sciences et Technologie de l’Agronomie et du Vivant) sont réparti.e.s par petits groupes, et échangent autour de grandes feuilles illustrées en noir et blanc, posées sur les tables. Ils et elles participent à un « stage développement durable », et sont accompagné.e.s par Thomas Bassoulet et Sophie Sanchez, respectivement coordinateur pédagogique et chargée de mission transition écologique au sein de l’Ulamir-CPIE de Lanmeur. Dans ce cadre, les terminales vont pouvoir découvrir la Fresque de la renaissance écologique ». Un outil inventé par Julien Dossier, expert en neutralité carbone. « La fresque est basée sur un tableau de la Renaissance, remis au goût du jour », précise Thomas. « Elle est moins anxiogène que la Fresque du Climat ». Elle « représente le fonctionnement d’un territoire qui parvient à rester sous le +1,5 degré, régénère le vivant, réduit les inégalités sociales dans le respect des 9 limites planétaires. », peut-on lire sur le site internet de l’association Renaissance Ecologique, qui développe l’outil. « Les élèves doivent colorier sur la fresque ce qui leur semble important », souligne Thomas.
« Ce n’est pas moi tout seul qui vais changer quelque chose à l’échelle mondiale »
Après le travail en groupe, place à un autre outil d’éducation populaire qui permet davantage d’interaction : le débat mouvant. Les élèves vont devoir se positionner dans la salle suivant leur opinion par rapport à une question ou une interrogation. D’accord à gauche, pas d’accord à droite, et séparation des deux groupes par la « rivière du doute ». Première affirmation énoncée pat Thomas : « La préoccupation écologique est réservée aux riches ». Vite, les élèves se déplacent et se positionnent d’un côté ou de l’autre, voire au milieu s’ils et elles n’ont pas spécialement d’avis sur la question. Les arguments commencent à fuser : « Les riches peuvent agir car ils ont plus d’argent », « Tout le monde s’en préoccupe, mais les pauvres veulent faire bouger les choses mais subissent le système », « Il n’y a pas que l ‘argent, on peut faire bouger les choses par des manifestations, des lois… ». On continue avec la deuxième affirmation : « Je suis prêt.e à baisser mon confort de vie pour faire diminuer le changement climatique ». La réflexion se fait plus personnelle…et la majorité des élèves semble d’accord pour faire des efforts ! Même si « Ce n’est pas moi tout seul qui vais changer quelque chose à l’échelle mondiale », se résigne l’un d’entre eux. La troisième affirmation va permettre d’enclencher le débat sur des actions plus larges. « L’engagement vers les transitions écologiques ne peut venir que des citoyen.ne.s ». Cette fois-ci, la classe est plus partagée. Certain.e.s s’interrogent sur ce qu’on entend par « citoyen ». « On l’est tous ! », résume un élève. Thomas propose alors que chaque groupe se réunisse et trouve dix arguments afin d’enrichir son positionnement. L’action de l’état, sa position face aux revendications et aux volonté de la société, est évoquée. Le débat mouvant a ainsi presque donné naissance à un cours de philo ! La classe est maintenant prête à enchaîner, pour terminer la journée, sur une nouvel outil : « La Fresque du renoncement » : un atelier collectif pour imaginer à quelles activités mettre fin et comment, afin de respecter les limites planétaires… tout un programme !
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