(Rediff) Transformer des sites emblématiques chargés d’histoire industrielle en haut-lieu culturel innovant et pas du tout oublieux de leur passé, Brest nous en a déjà donné un magnifique aperçu avec Les Ateliers des Capucins*, « la plus grande place publique couverte d’Europe » !
Alors pourquoi donc s’arrêter en si bon chemin ? Le nôtre nous mène en cette belle journée ensoleillée de février jusqu’à l’entrée d’une rotonde tout aussi lumineuse. C’est sur les chaudes recommandations de notre voisine de bureau morlaisien, Emilie Cariou-Menes, chargée de mission à l’Adess du Pays de Morlaix et brestoise, que nous sommes ici, au 56, rue de l’Aiguillon, non loin d’autres ateliers – de Louis – aux dimensions bien plus modestes**, à la rencontre d’un nouveau tiers-lieu installé dans une ancienne imprimerie, et pas n’importe laquelle : La PAM.
Article et photos : Laurence Mermet et Marie-Emmanuelle Grignon
La Papeterie armoricaine morlaisienne qui fut la plus ancienne imprimerie de Bretagne s’est ainsi métamorphosée en PAM, qui se veut désormais être un « lieu-ressource expérimental destiné aux initiatives locales, environnementales et solidaires, où l’on vient découvrir, explorer et partager de nouvelles manières de vivre ensemble, de travailler, de consommer, de se relier à soi, aux autres et au monde. »
Tout un programme, et même un Manifeste que les Pameuses et Pameurs présentent d’emblée aux visiteur.se.s dans sa vitrine d’accueil et sur son site internet (https://www.pimpampoum.org/).
Là aussi, le passé glorieux de l’imprimerie est mis en valeur, avec un impressionnant musée de pierres lithographiques, dans une immense pièce dédiée à son histoire avec moult affiches, étiquettes, casiers avec leurs lettres en fonte et machines d’époque. Machines que l’on retrouve aussi dans le gigantesque espace convivial, situé au sous-sol, où l’on peut boire, se désaltérer, lire, travailler…
A l’origine de ce nouveau tiers-lieu, un collectif de brestois.e.s, toutes et tous actrices et acteurs locaux. Ils et elles « partagent l’envie d’agir ensemble pour expérimenter une façon d’habiter le monde consciente et joyeuse », et ont créé l’endroit car « Face à la crise du vivant qu’elle a engendrée, notre société a un besoin urgent de se renouveler, de renaître, et pour cela de cultiver l’attention à soi, à l’autre et à la Terre ». Des propos qu’on peut retrouver dans le manifeste, qui sert de mot d’ordre général à leurs actions.
Au sein des 3200 mètres carrés et sur trois niveaux de ce nouveau lieu hybride, on peut à la fois manger et/ou boire : de la bière avec le Social Club, micro-brasserie et bar, des pâtes fraiches du monde entier avec « Les maraîchers », des poissons et fruits de mer avec « le Lokal « , des burgers maison avec « Le chanceux ». On peut aussi acheter son pain au levain bio et découvrir des recettes du monde avec la boulangerie Le Four de Babel, et découvrir la mycilliculture (culture de champignons) et s’y former avec Breizh Bell.
Côté « nourriture de l’esprit », Sapristi !, librairie associative qui emploie des personnes éloignées de l’emploi et propose des livres d’occasion à prix accessibles, a ouvert son deuxième magasin au sein de la PAM. On pourra aussi pousser les portes de l’atelier Thomas Godin, artiste graveur sur plaque de cuivre, et du Sous-Marin de Minuit, lieu de rencontre et atelier d’artiste dédié aux liens entre les arts et l’océan. A voir également, l’Atelier des Landes, un espace dédié au végétal local. Ou encore le Low Tech Lab de Brest, qui a déployé son atelier pour « faire mieux avec moins » au sein de la PAM.
Pour se faire plaisir ou faire plaisir, on pourra enfin compter sur le magasin « Juste », une boutique éco-responsable qui propose aussi de façon éphémère des ventes de créateur.rice.s locales et locaux, pour que leur travail puisse être découvert par le grand public.
A noter aussi, la présence d’une salle qui accueille l’école de danse « Les Pieds Nus ».
Hormis toutes ces propositions culturelles et artistiques, la PAM est aussi un lieu où l’on peut travailler, seul, ou en collectif, avec des espaces de coworking. Certain.e.s professionnel.le.s ont aussi décidé d’installer leur bureau au sein du lieu. C’est notamment le cas de Breizh Alec (le réseau breton des Agences Locales de l’Energie et du Climat), de l’Adaj29 (fédération des auberges de jeunesse du Finistère), ou encore de Consultantseas, cabinet de conseil spécialisé dans la réduction de plastique dans l’océan. De quoi faire de la PAM un tiers-lieu vraiment « mosaïque » ou se créé un véritable éco-système !
*https://www.ateliersdescapucins.fr/fr
**Les Ateliers de Louis, un collectif d’une vingtaine d’artisans, artistes et créateurs installés dans les locaux d’une ancienne école privée, et qui depuis 2014, mutualisent et développent leurs activités, en faisant la promotion de leur savoir-faire et d’une production locale de qualité.
https://www.lesateliersdelouis.com/
Plus d’infos : https://www.pimpampoum.org