Réseaux et développement durable : du local au global

Réseaux et développement durable : du local au global
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Peut-on définir ce qu’est un réseau ?

On peut voir deux dimensions dans le terme « réseau ». C’est à la fois un terme utilisé par les acteurs, les mouvements sociaux, voire même les entreprises, et un terme qu’on utilise aussi en sciences politiques comme une « notion ». On a observé ainsi une « mise en réseau » d’acteurs juste après le Sommet de la Terre en 1992 à Rio.

C’est un mot qui donne également une impression de « dynamique », qui renvoie à la mise en contact de personnes.

Mais le terme « réseau » est compliqué à définir, il peut être aussi récusé, voire connoté péjorativement. Cela renvoie également à un côté « non transparent », le terme peut être discrédité. On a vu, notamment dans le domaine des ONG, des réseaux qui ne se connaissaient pas, qui avaient des difficultés à se comprendre entre eux.

Quels sont les modes de fonctionnement des réseaux ?

On observe deux types de fonctionnement. Premièrement, les réseaux anciens, ceux qui ont toujours existé. Ils sont basés sur du millitantisme de longue durée, des réunions où les personnes échangent… ils peuvent avoir aussi une activité d’expertise. Une forme de réseau, plus jeune et récente, a émergé, avec l’utilisation d’Internet. Parfois ce sont des individus qui se sont connus via la Toile, et arrivent à mettre en place ensuite des actions dans l’espace public. Là, nous sommes davantage dans l’action ponctuelle, symbolique, avec des personnes qui aiment l’action, qui veulent interpeller et faire parler. Les actions, les attentes, les façons de travailler ne sont pas les mêmes entre les deux types de réseaux, même s’il peut y avoir des rapprochements.

Comment s’inscrivent ces réseaux dans le milieu associatif, et plus spécifiquement dans le domaine du développement durable ?

Le Sommet de la Terre à Rio en 1992 a été un moment phare pour beaucoup d’individus et d’associations. Ils ont eu l’occasion de se rencontrer là-bas, et par la suite ont voulu garder le contact, à travers le monde. Au départ, le réseau servait essentiellement à diffuser l’information, à faire savoir ce qui se passait dans le monde, notamment au sein de sphères de décisions qui sont de plus en plus éloignées. De même, l’avènement de grandes problématiques telles que le changement climatique ou les OGM a demandé aussi une organisation au niveau mondial.

Il est souvent admis que les environnementalistes, les écologistes ont été les premiers à se servir d’internet pour se mettre en réseau, d’autant plus qu’ils raisonnent souvent au niveau mondial. Alors que d’autres mouvements, par exemple les syndicats, restent davantage ancrés au niveau national.

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Marie-Emmanuelle Grignon