« Orange givrée » vitamine le monde rural
En plein cœur du bourg de Peillac (56), un panneau orange attire l’attention sur un hangar. Il s’agit là du terrain de jeu de la compagnie de théâtre Orange Givrée, créée par Anthony Serazin. Originaire de la commune, après avoir été directeur de la radio associative Plum’Fm durant 7 ans, il a choisi de revenir à ses premières amours : le théâtre. « C’est un projet plus personnel, qui me tenait à cœur », explique-t-il. Il a alors décidé de fonder la compagnie Orange Givrée. Un nom qui se veut « hors du temps, un peu décalé », précise Anthony. « L’idée, avec la compagnie, était de monter un projet avec une vraie vie associative derrière, de créer un collectif, une dynamique, c’est pourquoi il y a un conseil d’administration, qui se réunit une fois par mois, et de nombreux allers-retours avec le président », poursuit-il. Un projet qui se veut aussi ancré sur son territoire. « Ici, à Peillac, il y a une bonne dynamique au niveau culturel. C’est un bon terrain d’expérimentation pour dire que la culture peut être créatrice de lien social. Cela permet aussi de réfléchir à la place de l’artiste, de la culture, au sein du monde rural », développe Anthony.
Un projet autour de l’artisanat et du petit commerce
Et des expériences, la compagnie Orange Givrée en réalise. Anthony propose notamment, en collaboration avec la compagnie La Famille Petitplus, un spectacle pluridisciplinaire familial en langue gallèse, intitulé « Ujène ». « On avait envie de travailler autour du talus linguistique entre les langues bretonnes et gallèses, et de parler du droit à la différence, tout en faisant le pari d’un spectacle en gallo pour les grands et petits », commente Anthony. L’histoire est celle d’Ujène, un petit garçon qui vit avec sa mère, qui ne veut pas qu’il s’éloigne de la maison et franchisse la barrière pour accéder au Grand Talus. Mais un jour, sur sa « charrette à pédales », il s’en va… « Il va faire des rencontres qui vont lui forger une idée sur ce qu’est l’autre », précise Anthony. Déjà joué sur deux dates, le spectacle devrait refaire parler de lui en 2014.
Autre projet, dans les cartons de la compagnie, un travail d’expérimentation autour du patrimoine, pour 2015. « Il s’agirait de travailler avec les habitants, en faisant notamment appel à leurs témoignages, leurs souvenirs, leurs photos, sur l’artisanat et le petit commerce local d’antan, afin de sensibiliser à l’importance du commerce de proximité notamment », évoque Anthony. « là encore, nous sommes vraiment sur de la création ! », conclut-il.