La goëlette Tara à l’assaut de la pollution aux microplastiques

La goëlette Tara à l’assaut de la pollution aux microplastiques
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Partie le 23 mai de Lorient, la goélette Tara va parcourir 10 fleuves et quatre façades maritimes européennes, afin de connaître les origines de la pollution aux microplastiques, et d’en évaluer la toxicité.

« Microplastiques 2019 », c’est le nom de la nouvelle mission de la goélette Tara. Elle s’est élancée le 23 mai de Lorient, son port d’attache, pour un périple de 6 mois, jusqu’à novembre 2019. Elle passera par les quatre façades maritimes européennes et étudiera les embouchures de dix fleuves importants en Europe (Tamise, Elbe, Rhin, Seine, Loire, Garonne, Tage, Ebre, Rhône, Tibre). La goélette voguera ainsi la Bretagne vers la Mer du Nord, la Mer Baltique, poursuivra ses prélèvements sur la côte Atlantique, avant de rejoindre la mer Méditerranée. Objectif  « Identifier les sources, prédire le devenir et évaluer l’impact des plastiques de la terre vers la mer ».

En effet, depuis 2010, la goélette Tara prélève des microplastiques (de 0,2 à moins de 5 mm de diamètre) dans ses filets, lors de ses différentes expéditions. Pour la fondation Tara Océans, « il est aujourd’hui urgent d’explorer et de décrire les fuites de déchets plastiques vers la mer pour mieux endiguer cette «hémorragie ». Un véritable fléau : une étude estimait ainsi en 2015 que 8 millions de tonnes de plastique seraient rejetées dans l’océan chaque année, ce qui équivaudrait à un camion-benne par minute ! Les microplastiques, si ils sont moins visibles que les macro-déchets, n’en sont pas moins problématiques et redoutables : ils ont des effets sur tous les maillons de la chaine alimentaire.

Quarante scientifiques sont impliqués dans la mission qui est coordonnée par le CNRS : biologistes marins, écotoxicologues, océanographes, physiciens…Ils essaieront tous ensemble d’identifier les sources de pollution aux microplastiques, comprendre leur fragmentation dans les fleuves, prédire leur dispersion vers les océans, comprendre leurs impact sur la biodiversité et la toxicité sur les organismes marins. Toutes ces connaissances devraient permettre d’évaluer les risques potentiels des microplastiques pour la santé humaine et l’environnement, ainsi que de comprendre leur origine et les transformation, afin d’ensuite pouvoir agir à la source. Des collectes en mer et dans les fleuves seront ainsi réalisées par la goélette. L’un des défis de la mission sera de connaître l’impact des nanoplastiques dans les fleuves !

Traversée du Pacifique Nord de Honolulu – Hawaï à Portland – Oregon à travers le Great Pacifique Garbage Patch. Jour 4. Melanie Billaud trie ses échantillons.

Plus d’infos

https://oceans.taraexpeditions.org/

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Marie-Emmanuelle Grignon