COP 22 « portrait de femmes en action » n° 4 : Les femmes semencières

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Tout a commencé en 2001 avec la création de Terre et Humanisme Maroc, s’inspirant des enseignements et principes développés par Pierre Rahbi en France. Sur ces bases, T&H met en place les premières formations de paysans à l’agroécologie.

Comme beaucoup de paysans, ils se sont rapidement heurtés à la question de la maitrise des semences et dès 2008, l’association a commencé à constituer son premier stock de semences avec l’appui notamment de Kokopili, de Germes et de Semences paysannes. Il s’agit essentiellement de semences céréalières et maraichères, pas nécessairement endogènes. En coopération avec les organisations espagnoles, des micro-greniers sont mis en place qui s’organisent autour de l’échange de graines entre paysans issus des formations. Ce système d’échange reconstitue en fait des pratiques anciennes puisque, lorsqu’un paysan n’est pas en mesure de fournir des graines en échange des semences qu’on lui donne, il donnera la réciproque en prélevant sur sa récolte suivante.

En 2012-2013, le projet « femmes semencières » voit le jour en se fondant sur le constat que les femmes ont, plus spontanément que les hommes, le réflexe de préserver les semences et de les échanger. L’idée est de recenser et de conserver un maximum de variétés anciennes. C’est pourquoi le projet se développe simultanément dans 4 régions aux caractéristiques climatiques très différentes : le littoral avec la ferme de Dar Bouazza, près de Casablanca, les plateaux de l’intérieur à Taourent dans le Rif, la zone semi-aride des environs de Marrakech et enfin en milieu oasien à Rachidia.

Dans chacun de ces sites sont en train de se constituer des petits greniers qui vont alimenter le centre principal de l’expérience situé dans le centre littoral de Dar Bouazza , le CIPA (centre des Initiatives et des Pratiques Agroécologiques). C’est une ferme de 3hectares où s’organisent la formation, le stockage et les échanges de semences.

Dans cette ferme, il y aura à terme le grenier principal organisé sur deux niveaux, dont un souterrain pour favoriser la préservation dans la durée des collections semencières et 4 pépinières : production légumière, arboriculture, plantes aromatiques essences forestières et fourragères. A terme la collection a l’ambition d’étendre la préservation des variétés anciennes en provenance d’autres régions d’Afrique.

Ce projet marocain n’est en fait que l’un des maillons d’une chaine qui est en train de se former autour de la planète « les femmes semencières » dont la devise pourrait être « demain, les hommes seront jardiniers, les femmes seront semencières. »

Pour en savoir plus

Sur « les femmes semencières » http://www.femmes-semencieres.com/fr/info/quisommesnous

Sur « Terre et Humanisme Maroc » http://thm.ma/portfolio/

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Dominique Guizien