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Morlaix. L’exposition Matière Grise à la Manu : Réflexion collective et Réemploi dans l’architecture.

La matière grise, comme chacun le sait, est l’un des noms donnés à notre cerveau. Mais les matières grises sont aussi ce qu’on pourrait appeler « la face cachée des matériaux ». Autrement dit, l’énergie déployée pour l’extraction, la transformation, le transport ainsi que les pollutions et les déchets engendrés par ces matières.

Julien Choppin et Nicola Delon de l’agence d’architecture généraliste Encore Heureux ont monté en 2014 cette exposition qui propose de « penser plus pour consommer moins ». Pour eux « les architectes ne peuvent se dérober à la responsabilité du monde qui advient et donc à la nécessité d’imaginer ce qui, demain, doit exister ».

Sur leur site http://encoreheureux.org/ vous pouvez retrouver leurs conférences, leurs ateliers ainsi que leurs projets passés et à venir.

Après une tournée
mondiale Matière Grise s’installe à la Manu !

Après six mois d’exposition à Paris en 2014-2015 au Pavillon de l’Arsenal, l’exposition a été dématérialisée et mise à disposition de qui voudra l’accueillir. Elle déjà a été montrée entre autre en Argentine, à Saint-Domingue, à Zurich et dans de nombreuses villes de France…

À Morlaix, l’exposition se partage en deux lieux : Manu en Perm’ et la Cité de Chantier du SE/cW.

Cette première exposition permet de faire vivre la manufacture lors des travaux mais aussi de tester l’attractivité et la capacité d’accueil des lieux.

Une condition pour accueillir l’exposition : porter un
projet en lien en cohérence avec le sujet. C’est le cas des associations qui se
sont saisies de l’occasion.

Le Repair est une association morlaisienne fondée en 2018 qui sensibilise au réemploi. L’ouverture d’une recyclerie de matériaux à Morlaix est prévue courant 2020. Ce magasin-atelier revendra des matériaux de construction, selon la qualité à 40 voire 60% du prix du neuf. Ces matériaux pourront provenir de dons ou de collectes chez les entreprises. Les particuliers pourront y acheter leurs matériaux de construction, c’est à eux que sera principalement destiné ce lieu.

(Pour plus d’informations sur Le Repair, jetez un œil sur l’article d’Élodie Longepe http://www.eco-bretons.info/repair-recyclerie-de-materiaux-artistique-et-federatrice/).

Manu en Perm’ est quant à elle une permanence du Cabinet
Construire. Le temps des travaux Manu en Perm’ récolte les envies que déclenche
l’ancienne manufacture des tabacs et fait vivre le chantier.

Les supports de l’exposition ont été réalisés par bénévoles et des membres des trois collectifs (Le Repair, SE/cW, et Manu en Perm’) lors d’ateliers participatifs.

Les textes et les photos exposées sont imprimés sur d’anciennes
bâches publicitaires. Elles-mêmes sont accrochées sur des dispositifs en bois
réalisés à partir de matériaux collectés sur le chantier du SE/cW, à l’écomusée
des Monts d’Arrée et grâce à des entreprises partenaires (DILASSER et la Maison
du Bâtiment).

Si l’on vit
aujourd’hui une pénurie de matières premières pourquoi ne pas les chercher non
pas dans la nature, mais dans les villes ? 

Matière Grise présente à travers 75 exemples de projets autour du globe des façons de réemployer des matériaux considérés comme des déchets -parfois improbables- en architecture. Et propose à travers un « catalogue de possibles » de poser un regard nouveau sur les déchets. Parfois ces matériaux de seconde main ne sont même pas usés. Pour la construction d’un centre commercial DisneyLand Paris des tôles ont été refusées car leur teinte n’était pas conformes au marché des travaux. Les tôles ont été utilisées par le Cabinet d’architectes Construire http://construire-architectes.over-blog.com/ pour réaliser le bardage de l’Académie des Arts du Cirque Fratellini.

Face à ces absurdités, apparemment courantes dans le domaine de la construction, Matière Grise pense la sobriété et la contrainte du réemploi comme pouvant donner naissance à des « écritures architecturales inédites ».

Cette première exposition donne le ton du futur centre culturel morlaisien : celui de la résilience.

L’exposition est gratuite et est visible :

Du mardi au vendredi de 14h à 18h

  • À la Manu en Perm’ 
  • À la Cité de chantier du SE/cW

Et ce jusqu’au 21 décembre 2019.

Ouverture les samedis 30 novembre et 14 décembre




Matthieu Combe. « Nous baignons dans le plastique à tous les stades de notre vie »

Interview de Matthieu Combe, auteur de « Survivre au péril plastique – Des solutions à tous les niveaux » (éd Rue de l’échiquier). Récemment de passage dans les librairies « A la Lettre Thé » à Morlaix et « L’Ivresse des Mots » à Lampaul-Guimillau, il vient de se voir décerner pour cet ouvrage le prix Roberval Grand public 2019 à Compiègne.

Vous
préférez parler des plastiques plutôt que du plastique…

Le
terme « plastique » est un terme générique qui fait
référence en réalité à une multitude de matériaux. Il existe
des centaines de familles de plastiques. Les six familles les plus
répandues sont le polyéthylène téréphtalate (PET), le
polyéthylène haute-densité (PEHD), le polyéthylène basse-densité
(PEBD), le polychlorure de vinyle (PVC), le polypropylène (PP) et le
polystyrène (PS). Mais dans chaque famille, les plastiques restent
différents, car ils présentent des propriétés différentes
conférées par des additifs divers : anti-UV, anti-microbiens,
colorants, retardateurs de flamme…

Le
problème n’est pas le plastique en tant que matériau. La
problématique concerne surtout sa production exponentielle et ses
usages superflus, notamment dans les emballages. C’est le manque
d’éco-conception qui fait que des plastiques techniquement
recyclables ne sont pas recyclés par manque de rentabilité et de
filières. C’est aussi le fait que les plastiques sont
majoritairement produit à base d’énergies fossiles et que certains
de leurs composants soient toxiques. C’est surtout le manque de
gestion des plastiques en fin de vie qui fait que l’on en retrouve
partout dans l’environnement et que
près de 80% des déchets retrouvés dans la mer sont en plastique.

Vous
dites que nous baignons dans le plastique à tous les stades de notre
vie…

Le
plastique est présent partout autour de nous, de notre enfance à
notre vie adulte. Bébés, nous sommes en contact avec le plastique à
travers les biberons, les tétines, la vaisselle… Puis, nous
finissons rapidement habillés en plastique de la tête au pied.
Textiles, emballages, numérique, cosmétiques… nous baignons au
quotidien dans le plastique. Regardez autour de vous, vous verrez
très rapidement du plastique, à commencer par celui de votre
téléphone, de votre tablette ou de votre ordinateur.

Comment
et pourquoi le plastique est-il devenu l’ennemi public n° 1 ?

Si
le plastique est présent dans notre quotidien, il finit trop souvent
par polluer l’environnement. Quelques chiffres parlent d’eux-mêmes.
Environ 8 millions de tonnes de plastiques finissent dans les océans
chaque année. Près de 270 000 tonnes flottent à la surface des
océans, mais autour de 150 millions de tonnes se retrouvent sous la
surface, jusqu’au fond des océans. Le plastique se retrouve
désormais dans les eaux, les sols et l’air.

Pourquoi
est-il devenu l’ennemi public n°1 ? Car il n’est pas
biodégradable et mettra des centaines, voire des milliers d’années
à disparaître en fonction du milieu où il finit. Parmi les grandes
causes, citons le manque d’infrastructures de collecte et de
traitement des déchets et des eaux usées. La consommation de
plastiques augmente beaucoup plus vite que la construction des
infrastructures nécessaires à leur collecte et à leur traitement.
Dans plusieurs pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du sud, entre 60
et 90% des déchets sont mal gérés. Les déchets plastiques se
retrouvent majoritairement dans des décharges à ciel ouvert ou dans
la nature.

Selon
vous, nous avons toutes les clés en main pour lutter contre les
pollutions du plastique… Quelles sont les plus encourageantes ?

Pour
résoudre le problème, il faudra avant tout réduire notre
consommation de plastiques. Il faudra des lois pour interdire
certains types de plastiques à usage unique et les microbilles. Les
engagements volontaires des entreprises et des marques pour réduire
l’utilisation des plastiques et augmenter l’incorporation de matières
recyclées devront laisser la place à des obligations chiffrées.

Afin
de réutiliser ou de recycler 100% des plastiques, il faudra
atteindre 100% de collecte. Cela passe par la mise en place du tri
partout, dans toutes les collectivités, dans l’espace public, lors
des événements et dans les entreprises. Les citoyens ont aussi un
rôle important à jouer. Ils peuvent faire attention à leurs
achats, en achetant moins de produits transformés emballés dans du
plastique, en respectant les consignes de tri et en interpellant les
marques sur leur utilisation de plastique.

Qu’appelle-t-on
un plastique biosourcé ? Constitue-t-il il une solution
prometteuse ?

Aujourd’hui,
seulement 1% de la production mondiale de plastiques est faite à
partir de produit biosourcés. Un plastique est dit biosourcé
lorsque la matière première pour fabriquer ses polymères est issu
de la « biomasse », c’est-à-dire d’origine végétale,
animale ou de micro-organismes. Cela ne signifie par qu’il sera
biodégradable ou compostable en fin de vie.

Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique et la raréfaction des matières premières non renouvelables, la solution la plus prometteuse est la recherche de nouveaux plastiques biosourcés, réutilisables, recyclables, ou compostables à base d’algues, de déchets organiques ou de CO2.

Matthieu Combe a fondé le magazine en ligne Natura-sciences.com en 2009. Gratuit et à destination du grand public, le magazine a à cœur de présenter les solutions pour réduire son empreinte écologique. Les thématiques abordées sont variées : alimentation, énergie, pollution, santé, politique environnementale, transition écologique…




L’idée sortie. Derniers jours pour découvrir la matériauthèque éphémère à Saint-Nicolas-de-Redon (44) !

Jusqu’au 30
novembre, une matériauthèque éphémère ouvre ses portes à
Saint-Nicolas-de-Redon. Organisé par
les associations
Katalpulte et L’écrouvis,
cet événement a pour
objectif de promouvoir le réemploi de matériaux et
l’écoconstruction.
Une journée exceptionnelle et
festive aura lieu ce samedi 30 novembre.

En 2019, le secteur du BTP aura généré près de 22 millions de
tonnes de déchets… soit près de 5 fois plus que les ordures
ménagères. Ce secteur, en plus d’être de loin le plus gros
producteur de déchets en France est également le plus grand
consommateur de matières premières non renouvelables. A
Saint-Nicolas-de-Redon (44), l’association l’Ecrouvis et
Katapulte ont créé une matériauthèque éphémère dans le but de
promouvoir le réemploi de matériaux de construction et
l’écoconstruction. L’événement, qui avait débuté le 6
novembre, se clôturera par une journée festive le 30 novembre.

« Rien à jeter » voilà ce que proposent à tout un
chacun les associations l’Ecrouvis et Katapulte dans leur
matériauthèque éphémère située au 8 ter avenue Jean Burel à
Saint-Nicolas-de-Redon. Leur pari ? Récupérer des matériaux
de construction destinés à la benne à ordures pour ensuite les
proposer à prix libre au grand public. Ce n’est pas la première
matériauthèque sur le territoire. En effet, à Ploërmel la
recyclerie « Le comptoir des rues » avait développé dès
2017 la vente de matériaux de seconde main. En revanche, il ne
s’agissait pas d’un événement éphémère. Avant de développer
durablement leur projet, les deux associations organisatrices ont
opté pour une phase d’expérimentation dans le but de définir
leur modèle économique ainsi que les besoins de leurs clients.

Après trois semaines de diverses animations, de conférences et
de rencontres en lien avec l’autoconstruction et le réemploi de
matériaux, « Rien à jeter » se terminera ce samedi 30
novembre. Jusqu’à 22h, les visiteurs pourront découvrir
l’exposition Anatomie d’Architecture, le tour de France
des maisons écologiques
. Une exposition retraçant un périple
de 6000km à la découverte de maisons écologiques et remarquables.
Pour les enfants ou grands enfants, des manèges et jeux en récup’
seront au programme de 13h à 20h. Puis, une cartonnade- ou bataille
avec des armures faites en cartons aura lieu à 16h30. Pour les
amateurs de musiques, une performance sonore aura lieu à 18h suivi
d’un concert de musique irlandaise. Sur place, il y aura une
buvette et des pizzas faites à base de nourriture récupéré fera
le bonheur des plus gourmands.

Après ces joyeuses festivités, la matériauthèque rouvrira ses
portes le 1er février en proposant toujours plus de
matériaux de récup’ ainsi que des formations au bricolage et à
l’autoconstruction.

P.S : Là-bas, on prend la monnaie locale, le Galleco !

Source introduction :

https://www.environnement-magazine.fr/recyclage/article/2019/06/05/124698/btp-genere-227-millions-tonnes-dechets

Plus d’infos : https://www.facebook.com/lecrouvisredon/?__xts__[0]=68.ARCmcfugHiMmu47p23LFxE7XbhXjorpoDcqW13m9VMCjgZXWH-ydwFf9NMuRt80lLRIr4qJF_c4ERxhkayUd6A-pdjegG-D2VtYLN211zZXx_gtF5GbXVAFpv8XaUYwShu8gnO9SiCmOFJeLzHBGhSc2UukQVFxM-pkaYZe6ljgNfI6gutkUOmcOh1T_4j0lFqOb4hTiImF3D_yR3zhSjXFacfKrRu6YZc7sRsEbkgQodUC6_NdpD6IunS8v4l9iLl8hbnVKbUYDD23RD-FsW3OC1ddtF-8yTbF-Q_jkYEG91PULITYqGKlucbDAvTa6HAryL9eJqxUXYziK0tZCSpM&__tn__=k*F&tn-str=k*F

ou

http://ecrouvis.org/?fbclid=IwAR165JcXvTJOSw6WYQpA_4Ozkw37fHP8bPmzkjz1zhX1rZYiYp4tpWhQlw4




Et au milieu coule Le Léguer…

Dans le Trégor costarmoricain se trouve la seule rivière de Bretagne labellisée « Sites Rivières sauvages » : Le Léguer. Le fruit de nombreuses années de travail des acteurs du territoire, et aussi de l’attachement des habitants à ce cours d’eau.

Le Léguer est une rivière qui se situe dans l’Ouest des Côtes-d’Armor, plus précisément dans le Trégor. D’une longueur d’environ 60 kilomètres, elle prend naissance à Bourbriac, et se jette dans la baie de Lannion. Au total, avec les ruisseaux qui l’alimentent (dont le Guic) et les chevelus, on estime que ce sont 1000 kilomètres d’eau qui coulent dans le bassin versant. « C’est une rivière rocheuse, granitique, dont les eaux ont une couleur particulière de thé », souligne Anne Bras-Denis, maire de Plouaret (22),vice-présidente en charge de l’environnement à Lannion Trégor Communauté et présidente du Bassin Versant « Vallée du Léguer ». La vallée est d’ailleurs classée zone Natura 2000, et on y trouve une biodiversité variée : des truites, mais aussi des saumons migrateurs, des loutres, des lamproies, des tritons…Autant d’indicateurs qui ont contribué à l’obtention en 2017 du label « Sites Rivières Sauvages » d’une partie amont du Léguer ainsi que du Guic son affluent. « Il faut répondre à 47 critères, et le niveau d’exigence est particulièrement haut sur l’aspect hydromorphologique », souligne Samuel Jouan, coordinateur du bassin versant. Actuellement, c’est la seule rivière qui porte le label en Bretagne.

Une labellisation qui vient en quelque sorte récompenser le travail effectué par différents acteurs du territoire. Il y a une trentaine d’années, le tableau était tout autre. Le Léguer et son affluent le Gouic ont été victimes de pollutions accidentelles, liées notamment au développement de l’agro-industrie, et ce dès les années 70. Le début d’une prise de conscience, d’autant plus que la rivière sert aussi à l’approvisionnement en eau potable du territoire. Les pêcheurs ont été très attentifs à la qualité de l’eau, ainsi que l’association Eau et Rivières de Bretagne, dont le Centre Régional d’Interprétation de la Rivière se situe à Belle-Isle-En-Terre, là où se rejoignent le Léguer et son affluent le Gouic. « On a hérité de toute cette culture de la lutte environnementale », estime Anne Bras-Denis.

« Rien n’est acquis, il faut continuer les efforts et rester vigilants « 

En 1996, un Comité de bassin a été créé, permettant de réunir autour de la table les différents acteurs du territoire : pêcheurs, collectivités, associations, mais aussi agriculteurs. L’agriculture est en effet une activité majeure sur le territoire du bassin versant, avec en majorité des productions bovines. Confronté ici comme un peu partout ailleurs en Bretagne au problème des taux de nitrates élevés, le Léguer est considéré aujourd’hui comme une « masse d’eau en bon état écologique », avec des taux en dessous de 50 mg/litre, conformément à la réglementation. Des programmes d’actions avec les agriculteurs ont été mis en place. « Un travail a été mené autour du bocage, des plantations de haies, des pratiques mécaniques de désherbage, du regroupement de parcelles. Des groupes techniques d’accompagnement ont été créés, avec la participation de la Chambre d’Agriculture, du Cedapa, ou du Gab », explique Samuel Jouon. « Aujourd’hui, on a 7000 hectares sur lesquels les acteurs sont engagés sur des systèmes herbagers, ou en agriculture biologique ». Mais, prévient Anne Bras-Denis, « Rien n’est acquis, il faut continuer les efforts et rester vigilants ».

Samuel Jouon et Anne Bras-Denis

Assurer la bonne continuité écologique est également un enjeu important pour le Léguer, et pour sa labellisation. Dès 1996, le barrage de Kernansquillec à Trégrom, construit dans les années 20 pour alimenter l’eau les papeteries de Belle-Isle-En-Terre, a été détruit. Aujourd’hui, le site s’est transformé en un spot de pêche où l’on peut pratiquer le « no kill ».

Les habitants sont aussi des acteurs importants pour la préservation de l’eau dans le bassin versant. « L’attachement au Léguer est fort sur le territoire », affirme Anne Bras-Denis. L’opération « Le Léguer en fête », qui se déroule chaque année depuis vingt-cinq ans, permet de les sensibiliser et de les informer sur la rivière et sa biodiversité. Ils sont également conviés à participer à des chantiers bénévoles d’arrachage de la balsamine de l’Himalaya, une plante exotique envahissante. Sans oublier le lancement d’une opération de mécénat, qui permet aux particuliers comme aux entreprises de participer par un don aux financements de différentes actions, comme les chantiers d’arrachage de plantes invasives, ou encore le projet « Redonnons un nom aux ruisseaux », qui a pour objectif l’installation de panneaux d’une signalétique sur les cours d’eau et l’appropriation du réseau hydrographique par les habitants.

Plus d’infos : http://www.vallee-du-leguer.com/

Consultation sur l’eau, tous concernés !

Il est toujours temps de participer à la consultation sur l’eau menée par le Comité de Bassin Loire-Bretagne et l’Etat. Pour cela, direction le site : https://sdage-sage.eau-loire-bretagne.fr/home/consultation-eau/donnez-son-avis—questionnaire.html




Dans « Douce France », des lycéen.ne.s de banlieue enquêtent sur l’accaparement des terres agricoles

Dans le cadre du festival Alimenterre qui se poursuit jusqu’à fin novembre, le film « Douce France » est l’objet de plusieurs projections en Bretagne. Ce documentaire retrace l’enquête d’élèves d’une classe de première d’un lycée de Seine-Saint-Denis sur un projet pharaonique d’aménagement urbain sur des terres agricoles, Europacity.

Europacity, c’est le nom d’un projet pharaonique qui devait s’installer en région parisienne, dans une zone que l’on appelle le Triangle de Gonesse. Un territoire dans lequel sur lequel 17 agriculteurs cultivent encore blé, maïs, betteraves ou colza. Ce projet, d’un coût d’investissement global de 3 milliards d’euros, porté par le groupe Auchan, devait urbaniser 280 hectares, proposer entre autres des commerces, des bureaux, des hôtels, un parc aquatique, une piste de ski et un « musée », et permettre la création de 11 000 emplois.

2017. Des élèves de Première ES au lycée Jean Rostand de Villepinte, commune de Seine-Saint-Denis, sont à quelques minutes du projet Euopacity. Pourtant, ils n’en ont pas entendu parler. C’est en classe, à l’invitation de leurs profs, qu’ils vont mener l’enquête sur celui-ci.

Leur cheminement est retracé dans le film documentaire « Douce France », de Geoffrey Couanon. Le réalisateur choisit alors de se focaliser sur trois apprentis-enquêteurs : Amina, Jennyfer, et Sami. Tous les trois habitent Villpinte, dans des tours, zones pavillonnaires modestes, ou HLM. Les filles ont une idée sur leurs futurq métiers : Pour Amina, ce sera dans l’éducation spécialisée, et pour Jennyfer, la finance. Sami, lui, ne sait pas trop. Pour l’instant, ils vivent leur quotidien entre le shopping, le sport, le gospel, les rigolades avec les copains copines…Comme tous les ados de leurs âges. Mais au fil de leur enquête, des rencontres, des interviews qu’ils vont mener, avec les opposants ou les partisans du projet Europacity, les élus, les habitants, ils vont prendre conscience des problématiques qui se jouent sur un territoire….

Découverte de l’agriculture et du maraichage, des enjeux économiques, des problématiques liées à l’emploi, de l’urbanisation, de l’artificialisation des sols, de l’alimentation en circuit court…sont autant de problématiques que le film aborde, via les tribulations du trio d’ados. Leurs regards changent, ils quittent peu à peu leurs certitudes et leurs a-priori. Ils prennent place dans le débat, et ont des choses à dire…et si c’était ça aussi, devenir adulte ?

Le film est une belle réussite, porté par les trois élèves à l’honneur, particulièrement attachants. L’approche est rafraîchissante sur un sujet dont les enjeux sont pourtant lourds, et toujours d’actualité, puisque même si Europacity a été abandonné officiellement en 2019, un projet d’urbanisation du triangle de Gonesse est toujours sur les rails…

On ressort de Douce France avec l’espoir que la jeunesse s’empare encore un peu plus des questions d’aménagement du territoire, à l’heure où les rapports du GIEC sont de plus en plus alarmants…

Projections du film Douce France :

  • Dimanche 7 novembre à la MJC de Bégard (22) à 15h
  • Mardi 9 novembre au restaurant Pique-Prune de Cleunay – Rennes (35) à 20h30
  • Mardi 16 novembre à l’amphithéâtre du Collège Jean Le Coutailler à Lorient (56) à 18h30
  • Mercredi 17 novembre au cinéma Emeraude à Dinan (22) à 20h
  • Mercredi 24 novembre au Pôle Social et Solidaire de Val Couesnon (35) à 20h30
  • Vendredi 26 novembre au CinéVauban de Saint-Malo (35) à 20h30
  • Samedi 27 novembre à la Maison Glaz à Gâvres (56)
  • Mardi 30 novembre au cinéma Rochonen à Quintin (22) à 20h

Tout le programme du festival Alimenterre : https://www.bretagne-solidaire.bzh/evenement/festival-alimenterre/




Portrait de femme n°10. Sur la route du zéro déchet avec Sabrina Toudic.

Rencontre avec Sabrina Toudic, qui vient de lancer son activité d’animatrice zéro déchet sur le territoire de Morlaix. Après 12 ans dans le secteur du marketing et de la communication, notamment dans des entreprises agro-alimentaires, c’est un virage professionnel pour celle qui avait déjà amorcé le chemin vers un mode de vie plus durable dans son quotidien en famille.

Changer de cap professionnel, ça ne fait pas peur à Sabrina. Maman de deux enfants de 11 et 7 ans, la pétillante jeune femme de 37 ans qui habite à Plouegat-Moysan, s’est lancée depuis quelques mois dans un nouveau défi : devenir animatrice « zéro déchet ». Un véritable virage, pour celle qui a travaillé pendant 12 ans dans le secteur du marketing et de la communication. « J’ai occupé des postes dans des entreprises, notamment dans l’agro-alimentaire », détaille-t-elle. C’est lors de la naissance de ses enfants qu’elle commence à s’interroger sur ses pratiques. « J’ai eu de grosses remises en question sur comment consommer, comment les nourrir, comment les soigner…j’avais envie de leur donner le meilleur, je leur faisais des petits pots maison, et je n’ai pas du tout vu ça comme une contrainte, malgré le fait que je travaillais 39 heures par semaine à l’époque ». Un moment qu’elle définit d’ailleurs comme une « porte d’entrée » pour un cheminement vers un mode de vie plus durable.

« La simplicité de faire soi-même »

Autre déclic pour Sabrina : sa participation au « défi Familles Zéro Déchet », organisé par Morlaix Communauté, en 2019. « Une sacrée révélation, une superbe expérience », se souvient-t-elle. C’est l’occasion pour la finistérienne, même si elle était déjà assez avancée dans la démarche au quotidien, de découvrir « de vraies belles alternatives, et la simplicité de faire soi-même ». « Ca a changé toute ma vie, ma façon de voir les choses », avoue-t-elle en riant. Vient alors le temps de la réflexion sur son parcours et sa vie professionnelle : a-t-elle encore envie de travailler dans le marketing ? « Le communication m’intéressait toujours, mais le marketing, secteur dans lequel on travaille sur les emballages, non. Quand on est famille Zéro Déchet, ou en tout cas quand on tente d’aller vers ça, ce n’est plus trop raccord ! ». Sabrina s’oriente alors vers des structures plus vertueuses, davantage en cohérence avec ses convictions, pour exercer son métier. Mais cela va être un passage de courte durée. « J’ai finalement dit stop, ça ne me correspondait plus ». Elle va entrer également pendant un an au sein de l’Adess (Association de Développement de l’Economie Sociale et Solidaire) du Pays de Morlaix, pour travailler sur un projet en lien avec la RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) des entreprises. Mais, « La petite envie d’entreprendre qui me trottait dans la tête depuis pas mal de temps est revenue à moi », confie Sabrina, titillée aussi par les rencontres qu’elle fait après les porteurs de projets du territoire. « Je me suis dit qu’il fallait que je me lance, c’était le moment ». Surtout que, après sa participation au défi famille zéro déchet, il était « difficile de faire marche arrière. Ca incite à vouloir aller plus loin, à s’informer encore plus, et à raisonner plus globalement, on essaie d’avoir une logique dans notre façon de consommer ». C’est ce qu’elle applique d’ailleurs chez elle, avec sa famille. Elle a ainsi réussi à entraîner sa tribu dans son sillage. « On diminue aussi nos achats inutiles, on essaie d’éviter d’acheter du neuf. Finalement, c’est du bon sens. Et on fait aussi des économies non négligeables. Je fais par exemple les produits d’entretien et les cosmétiques moi-même ». Et tout le monde s’y est mis. « Même mon mari s’est pris au jeu du fait maison : il fabrique du jus de pommes, du cidre, des bocaux de légumes, de la lessive de cendre ou lierre. Le côté expérimentation lui plaît », s’amuse-t-elle. Après les tâtonnements inévitables du début, la famille est aujourd’hui bien rodée et a su trouver son organisation.

Partage et transmission

Aujourd’hui, Sabrina s’est pleinement lancée dans sa nouvelle activité professionnelle, suite logique de son cheminement personnel et de sa quête de sens. Elle a suivi une formation autour de « l’animation éco-responsable », mise en place par Laetitia Crnkovic (dont nous avons fait également le portrait, ndlr), la spécialiste trégoroise du zéro déchet. « Moi, ça m’a fait tilt », explique-t-elle, « car le côté animation, dans le sens « partage », transmission m’intéressait ». Mais dans son approche, Sabrina préfère parler de « réduction des déchets », plutôt que de « zéro déchet », synonyme d’un but bien souvent trop difficile à atteindre, et de pression. Si le cœur de son projet reste encore à affiner, elle envisage son métier de façon ludique et autour de la transmission et de la formation, auprès de différents publics, tels que les écoles, les communes, les entreprises. « On parle beaucoup de développement durable ou de Rse, mais la vraie porte d’entrée, ou en tout cas la première préoccupation, c’est surtout la réduction des déchets. C’est concret, c’est palpable ». L’idée pour Sabrina n’est pas d’être une experte ni de transmettre des notions très complexes, parce qu’elle estime qu’ « il faut que chacun à son échelle fasse des petits gestes». Le tout sans contrainte et sans jugement, pas à pas, toujours avec la bienveillance qui la caractérise. Elle se jettera dans le grand bain de l’animation et des premiers ateliers, avec les habitant.e.s et les écolier.ère.s de Plouégat-Moysan, qui auront lieu lors de la Semaine Européenne de Réduction des Déchets, du 20 au 28 novembre.

Pour joindre Sabrina pour des ateliers :

mail : sabfoussard@gmail.com portable : 06.13.94.11.33