1

L’idée sortie. Découvrir chauve-souris et animaux de la nuit sur le territoire de Morlaix Communauté

Officiellement, la Nuit de la Chauve-Souris se déroule tous les ans le dernier week-end d’Août. Mais de nombreuses animations ont lieu tout l’été, pour découvrir ce petit mammifère étonnant et encore mal connu. C’est le cas par exemple sur le territoire de Morlaix, avec trois événements à venir. Le premier a lieu ce vendredi soir, avec Bretagne Vivante. Rendez-vous dans les jardins de la Manufacture dès 20h45 pour découvrir la faune nocturne, dont la chauve-souris.

Savez-vous qu’il existe près de 1400 espèces de chauve-souris à travers le monde ? Ce petit animal nocturne représente ainsi à lui seul 20% des mammifères de la planète ! En France métropolitaine, 36 espèces sont reconnues. Elles jouent un rôle écologique très important : ce sont de très grands insectivores, capables de consommer en une nuit près de la moitié de leurs poids ! Les chauves-souris sont aussi un excellent indicateur de la bonne santé d’un éco-système. En Bretagne, 22 espèces ont été recensées, parmi lesquelles le Grand Rhinolophe, le Grand Murin, le Murin de Daubenton, la sérotine commune, la pipistrelle commune, ou encore la noctule géante, plus grande espèce européenne, présente en Ille-et-Vilaine.

Les 26 et 27 août 2023 aura lieu la vingt-septième édition de la traditionnelle Nuit de la Chauve Souris. Mais c’est en fait durant tout l’été que des animations autour du petit mammifères ont lieu.

C’est le cas par exemple sur le territoire de Morlaix Communauté, qui organise trois événements, les 18, 29 et 31 août, dans le cadre du programme Trame Verte et Bleue.

 

Au menu :

  • Le vendredi 18 août : Avec Bretagne Vivante, rendez-vous dans les jardins de la Manufacture, de 20h 45 à 22h45, pour découvrir la faune nocturne de la Ville de Morlaix, du ver luisant aux chauve-souris.

Réservation : karine.viseur@bretagne-vivante.org • 06 07 22 91 77

 

  • Le mardi 29 août : Avec Au Fil Du Queffleuth et de la Penzé, rendez-vous à l’Abbaye du Relec, à Plounéour-Menez, de 19h30 à 22h. Présentation d’un diaporama dans l’abbaye avec des ateliers pour les enfants, suivi d’une balade autour de l’étang. Utilisation d’un détecteur à ultra-sons pour repérer les chauve-souris.

Réservation : afqp29@gmail.com • 02 98 78 45 69

 

  •  Jeudi 31 août : avec l’Ulamir-CPIE, rendez-vous dans la vallée de Trobodec, à Guimaëc, de 20h à 22h. Balade familiale et ludique avec animation pour découvrir les chauve-souris. Réservation : www.ulamir-cpie.bzh (rubrique agenda) • 02 98 67 51 54 • 06 15 06 82 08

 

 

 

Plus d’infos

https://morlaix-communaute.bzh/Amenager-durablement/Gemapi/Trame-verte-et-bleue-Animations-nature-biodiversite?fbclid=IwAR0GrCUFDPM25gDAfaijz1ipiioaWkCK82umO-84jFlEERfJKPpv_in6piI




A Mellionnec, questionner les imaginaires techniques autour des savoir-faire…

Au croisement des sciences humaines et sociales, de la philosophie politique, de la science-fiction, des arts, des techniques et du bricolage, l’association Prospect Station propose, du 18 au 20 août prochain, un festival annuel autour des utopies techniques comme moyen de décloisonner les imaginaires et de déborder les frontières du réel afin de répondre aux problématiques écologiques, sociales, politiques, techniques, fictionnelles de notre temps. Ce festival a pour ambition d’interroger notre rapport aux objets techniques (tracteurs, smartphones, tournevis, réseau électrique, centrales nucléaires…) au prisme des questions soulevées par l’écologie, le féminisme et les utopies artistiques, politiques et littéraires. Sont invités dans ce cadre des chercheurs et des chercheuses à venir partager leurs travaux. Il interroge dans une perspective critique et féministe d’écologie populaire les imaginaires techniques et ses pratiques associées.

Situé en centre-Bretagne, sur la commune de Mellionnec, le festival invite des chercheur·e·s, des artistes, des artisans, des technicien·ne·s et des militant·e·s à venir présenter leurs travaux et à partager leur savoir-faire dans le cadre d’ateliers, de débats, de conférences ou de séminaires.
L’objectif du festival est de croiser des pratiques techniques et connaissances plus théoriques, savoir et faire. Faire, c’est-à-dire retrouver la connaissance pratique de certains objets techniques, savoir être bricoleur·se·s et réparateur·ice·s pour sortir du cycle de l’obsolescence, faire l’expérience d’un quotidien réinventé par mille et une tactiques et ruses, du détournement d’objet, en passant par la réappropriation de savoir-faire et la réparation, ces contournements buissonniers de la raison technicienne (sans condamner tout le mouvement industriel et ses innovations). Savoir, c’est-à-dire mettre en perspective, questionner et débattre autour des interventions de chercheur·se·s, mais aussi d’auteur·e·s de science-fiction et de professionnel·le·s et technicien·ne·s de la maintenance sur le sens, l’éthique des objets techniques, leur construction, leur transformation et leur imaginaire.

Coordination scientifique : Association Prospect Station : Fanny Lopez (Ensa Paris-Malaquais, co-dir. LIAT), Alice Carabédian (philosophe), Robin Kerguillec et Élise Feltgen (libraires à Mellionnec). En partenariat avec la Librairie Le Temps qu’il fait de Mellionnec, en partenariat avec l’association TyFilms. Financé par le laboratoire LIAT de l’Ensa Paris Malaquais et le laboratoire OCS de l’Ensa Paris-Est et l’Université
Gustave Eiffel. Avec le soutien de la CCKB.

Pourquoi un festival sur la technique et qu’entend-on par « imaginaires techniques » ?

La technique est un ensemble complexe et divers : ce sont des outils, des objets, des systèmes productifs ou extractifs, des matériaux, des savoir-faire, des filières professionnelles, des usages, des gestes… Cette grande variété peut nous faire perdre de vue l’importance de la question technique en elle-même si nous ne faisons pas un effort pour mieux la comprendre et saisir les enjeux politiques et sociaux qu’elle soulève.

D’abord, toute technique est ambivalente, et n’est jamais seulement un moyen en vue d’une fin. Qu’il s’agisse d’une brosse à dent ou d’un tracteur, l’usage d’un objet technique façonne un certain rapport au monde : il nous permet (par exemple, de retourner de la terre), et nous contraint (à utiliser de l’essence ou à engager notre corps selon la machine ou l’outil choisi). Ainsi nous sommes transformé·es par les techniques que nous employons, de façon plus ou moins heureuse. Il faut ajouter qu’à l’heure des guerres et des catastrophes climatiques, force est de constater que nous ne maîtrisons pas entièrement les effets des techniques sur le monde que nous habitons.

Puisque les objets techniques transforment notre planète et nous transforment, ils sont aussi des objets culturels. Qu’il s’agisse de systèmes en réseau (routier, ferroviaire, électrique, télécom, numérique) ou d’objets d’apparence plus solitaire (centrale nucléaire, panneau solaire, éolienne, ampoule, marteau, tracteur…), les systèmes techniques sont inséparables des imaginaires qui les soutiennent (technophile, productiviste, sobre, décroissant, anti-tech, etc.).

Si certains persistent à décrire les systèmes techniques comme des instruments au service de la maîtrise de « l’Homme » sur son environnement c’est que cet imaginaire toxique domine encore largement aujourd’hui. Ses ravages (impérialistes, productivistes, extractivistes) le signalent trop bien. Fort heureusement, la technique n’est pas un ensemble d’outils neutres, réservoir de services « universels » pour des besoins « naturels ». Au contraire, à chaque fois qu’il y a un usage technique, il y a une spécificité éthique, sociale, politique et un imaginaire associé à celui-ci.

C’est pourquoi nous avons toutes et tous affaire avec la question technique et ses récits, et des problématiques urgentes requièrent notre attention :

Comment sortir la technique de sa seule relation à la prétendue histoire du progrès et de la quête d’une rentabilité productive sans tomber dans la technophobie ? Comment se réapproprier les cultures techniques et mettre en lumière les imaginaires plus heureux et émancipateurs qui, d’hier à aujourd’hui, dessinent des mondes différents ?

La Machine dans le jardin a l’ambition d’explorer ces questions :

Nous héritons et nous dépendons d’ensembles technologiques et infrastructurels que nous devons transformer car nous ne pouvons ni revenir en arrière, ni les ignorer. Nous pensons que la critique des conditions matérielles de notre environnement et de ses pollutions irréversibles nécessite de se rapprocher du « monstre moderne » pour se saisir de l’ampleur de la catastrophe. Et mieux la contrer.

Bifurquer, rediriger, réparer, fermer ou transformer, c’est revenir sur les choix technologiques, restituer les controverses et les luttes qui font partie de l’histoire des infrastructures, de leur développement, de leur fonctionnement, de leur entretien. C’est aussi éclairer la riche histoire des alternatives aux systèmes extractivistes et capitalistes. Certaines pratiques ne prétendent pas à des solutions universalisantes. Il devient nécessaire d’écouter les utopies sociales, les imaginaires techniques écologiques, anti-racistes, féministes et émancipateurs, des plus prosaïques aux plus science-fictionnels.

En examinant les machines qui cohabitent dans le jardin planétaire jusque dans ces confins intergalactiques, ce festival porte une double ambition : questionner les formes techniques monstrueuses du capitalisme, et surtout, éclairer ses plus heureuses alternatives pour de nouveaux lendemains techniciens.

Comme nous y invitait l’écrivaine de science-fiction Ursula K. Le Guin : « Je pense que des temps difficiles s’annoncent, où nous aurons besoin de la voix d’écrivains capables d’envisager des alternatives à notre mode de vie actuel, et de voir, à travers notre société effrayée et ses technologies obsessionnelles, d’autres façons d’être. Et même d’imaginer de véritables raisons d’espérer. Nous aurons besoin d’écrivains qui se souviennent de la liberté : des poètes, des visionnaires, des réalistes d’une réalité plus vaste. »

Programme, inscriptions et informations pratiques :

https://www.calameo.com/books/006173302aa572d36f3ab  ET  https://lamachinedanslejardin.eu/




Design, réemploi de matériaux, et imaginaire : En route avec « Le Tour du Coin »

Cet été, le collectif de designers brestois « Le Studio Du Coin » part sur les routes à la rencontre des habitant.e.s de quatre communes. Objectif : Evoquer l’aménagement de l’espace public, le réemploi de matériaux, la vie ici maintenant et dans le futur…Un financement participatif est lancé pour les aider à mener à bien ce projet itinérant.

« Proposer des projets ultra inclusifs et participatifs au service de toutes et tous », « Valoriser les matériaux de réemploi locaux », et « Renouveler les formes d’aménagement de l’espace public, souvent standardisées et un poil ennuyantes ». Tels sont les objectifs du « Studio Du Coin », un collectif de design brestois et itinérant. A l’origine de cette aventure, on trouve trois jeunes designers-plasticien.ne.s : Alexandra Goinvic, Alexia Le Roux, et Brendan Cornic. La petite équipe s’est rencontrée sur les bancs du master Design de la Transition, à l’École Européenne Supérieure d’Arts de Bretagne. Diplôme en poche, chacun.e bourlingue et se fait son expérience. Jusqu’à se retrouver quelques années plus tard, autour d’un projet commun, à savoir « mettre (nos) compétences de conception et de fabrication au service des habitants des communes rurales ». Le collectif a aussi bénéficié de l’accompagnement de l’Incubateur du TAG29, afin « de lancer le projet et d’avancer sur celui-ci », explique Brandan. Parmi les actions développées par le Studio Du coin ces derniers mois, on peut citer ainsi la réalisation de la scénographie du Hall d’Accueil et de l’identité graphique du Festival Thermos organisé par la Ville du Relecq-Kerhuon en février dernier. Ou encore l’aménagement du Café Solidaire du Secours Catholique, à Brest.

Un stand fabriqué à partir de réemploi

Cet été, le collectif de designers se lance dans un nouveau projet, baptisé « Le Tour du Coin ». Il s’agit d’une « itinérance » sur plusieurs communes du Nord Finistère. « Pour le moment, on avait surtout travaillé sur Brest, on voulait tester aussi notre démarche dans d’autres endroits », précise Alicia. On pourra ainsi retrouver le Studio Du Coin avec un fourgon et un stand, fabriqué à partir de matériaux de réemploi, au cœur des bourgs de Landunvez, Le Relecq-Kerhuon, Gouesnou et Brélès, à partir du 16 août, et jusqu’à la mi-septembre. Au programme : l’animation d’ateliers sur « la manière dont on vit aujourd’hui sur la commune, et comment on y habitera demain », soulignent Brendan et Alicia, avec notamment la réalisation de « cartes postales » à partir d’éléments de la commune préalablement photographiés, et « retravaillé » par les habitant.e.s grâce à des dessins. L’idée, grâce à ce travail d’animation, est de dialoguer autour de l’aménagement de l’espace public, du réemploi, et du design « au sens large ». Le tout en plaçant le citoyen au centre de la démarche, et en laissant une large place à l’imaginaire.

Afin de récolter des fonds nécessaires à la bonne marche du projet, en plus de financements sollicités auprès de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC), un financement participatif est organisé sur le site breton Kengo. Le collectif espère aussi pouvoir reproduire ce projet estival l’année prochaine.

 

 

 

Plus d’infos : https://studioducoin.myportfolio.com/

Pour contribuer au financement participatif : https://www.kengo.bzh/projet/4324/le-tour-du-coin




Paysômes : les hommes en agriculture sous l’oeil de l’artiste-photographe Johanne Gicquel

Après « Paysâmes », ouvrage de photos et de rencontres consacré aux femmes en agriculture, Johanne Giquel lance un nouveau livre, cette fois-ci dédié aux hommes. Baptisé « Paysômes », il retracera en photo et textes le parcours de neuf paysans bretons, de tous âges et à tous les stades de leur carrière. Un « outil de vulgarisation agricole, et aussi de réflexion citoyenne », selon Johanne, qui a été par ailleurs elle aussi paysanne-boulangère. Interview.

 

Quelle a été la genèse du projet ?

L’idée est venue au moment de la réalisation de Paysâmes, consacré aux femmes. Je me suis demandé: et maintenant, je fais quoi ? Et pourquoi ne pas s’intéresser aux hommes ? J’ai toujours été concernée par les questions de genre, ça me semblait donc pertinent de continuer d’explorer ce sujet. L’idée, avec ce nouveau livre, d’être dans l’équité, la symétrie, me plaisait bien également. Et puis je me suis lancée dans ce nouveau projet en pensant aussi aux deux garçons que j’élève. Sans oublier que ce sont des hommes qui m’ont donné envie de m’installer en agriculture.

 

Hormis le sujet, quelles sont les différences avec ton précédent projet « Paysâmes » ?

Dans ce nouveau projet, les profils sont un peu moins diversifiés. Je n’ai par exemple pas de représentants de la filière porcine. Tous les protagonistes des reportages photos sont exploitants en agriculture biologique, ce qui est un pur hasard. Et j’ai été ce coup-ci jusqu’en Loire-Atlantique. Tous les départements bretons sont représentés ! Mais ça reste avant tout une histoire de rencontres, avant d’être un choix du mode d’agriculture ou de filières.

Dans Paysômes, il y a des agriculteurs de tous âges. Certains sont en cours d’installation, d’autres en retraite…au total, il y a 9 reportages photos, et six témoignages. Parmi ceux-ci, deux ont préférés restés anonymes, dont un en agriculture conventionnelle.

 

Qu’as-tu pu retirer de cette nouvelle aventure ?

Les hommes que j’ai rencontré m’ont confirmé ce que je ressentais, à savoir que le sentiment de compétition, de performance, est encore très présent dans le milieu agricole. Vouloir briller aux yeux des autres, c’est humain et partagé, mais c’est aussi selon moi l’une des causes des dérives du système agricole actuel. Il est plus difficile pour un homme d’exprimer une sensibilité écologiste, et de remettre en cause le système.

Je me suis rendue compte aussi, en allant à la rencontre de tous ces hommes, que les femmes agricultrices étaient hyper engagées dans leur travail, et ressentaient une certaine charge mentale. Elles ont de nombreuses responsabilités. Pour les hommes, cela semble plus léger, plus simple à gérer.

 

Paysômes, en pré-commande

Le livre, qui fait 244 pages (et pas loin d’un kilo!), comprend trois parties : une première, dans laquelle Johanne revient en textes sur son enfance à la campagne. Une deuxième, avec les reportages photos et les témoignages. Et une troisième, consacrée à l’histoire de l »agriculture en Bretagne sur 60 ans vue par l’autrice, accompagnée de données chiffrées. Sans oublier quelques poésies, de Johanne elle-même et de Yann Morel.

On pourra ainsi découvrir dans Paysômes Thomas, paysan-herboriste en zone littorale, Olivier et Vincent, paysans-boulangers, Jean-Pierre, ex-maraicher animateur d’ateliers mécaniques, ou encore Alex, éleveur et planteur d’arbres…

Des témoignages éclairants complètent également l’ouvrage, comme par exemple celui de Anne Guillou, sociologue spécialiste du milieu rural, René Louail, ex porte-parole de la Confédération Paysanne, Yolande Landais, ex animatrice à la Chambre d’Agriculture du Morbihan…

L’ouvrage est dès à présent en pré-commande sur le site de Johanne Gicquel, au prix de 30 euros (+ 10 euros pour les frais de port et d’emballage)

A découvrir ici : https://www.johannegicquel.com/boutiklivres/paysomes-soutien/

 

 

A lire aussi

Le portrait de Johanne, dans le cadre de notre série « Portraits de femmes »

Paysâmes : Aller à la rencontre des femmes qui ont « épousé la terre »




La rivière Le Léguer et sa vallée se fêtent dans le Trégor cet été

Depuis le 25 juin et jusqu’au 10 Septembre se déroule la 27ème édition de l’opération « Le Léguer en fête ». Au programme : balades, expositions, conférence, projections et découvertes, pour apprendre à mieux connaître ce cours d’eau costarmoricain labellisé « Site Rivière Sauvage », et son bassin versant, tous deux riches d’une biodiversité remarquable. Pour cette édition 2023, l’arbre sera particulièrement mis à l’honneur.

 

Le Léguer est une rivière bretonne qui s’étend sur près de soixante kilomètres, dans les Côtes-d’Armor. Rejoint par son affluent le Gouic au niveau de Belle-Isle-En-Terre, son embouchure se situe dans la baie de Lannion. C’est aussi la première et la seule rivière de Bretagne a avoir obtenu le label « Site Rivière Sauvage »,une distinction décernée par l’Association du Réseau des Rivières Sauvages et le Fonds pour la Conservation Des Rivières Sauvages. Ce label national vise à récompenser des « rivières joyaux », et est « un outil au service des gestionnaires des milieux aquatiques d’eau courante pour améliorer la protection et la conservation des rivières qui présentent un bon fonctionnement écologique ». On trouve ainsi une biodiversité variée dans la vallée du Léguer, par ailleurs classée zone Natura 2000 : saumons, mais aussi loutres, lamproie marine, escargot de Quimper…

Chaque année, l’opération « Le Léguer en fête » est organisée. Portée pour cette édition 2023 par les collectivités du bassin versant Vallée du Léguer (Lannion-Trégor- Communauté, Guingamp- Paimpol Agglomération, Morlaix Communauté et le syndicat de Goas koll Traou Long), l’Office de tourisme Bretagne – Côte de granit rose, elle se déroule cette année du 25 juin au 10 septembre.

 

Au programme : plus d’une quarantaine d’animations, pour la plupart gratuite, et qui se déclinent autour de trois grands axes :

 

  • Des balades patrimoines (12 au total), tous les dimanches jusqu’au 10 septembre, à 17h. Elles auront lieu cette année sur les communes de Guerlesquin, Louargat, Lannion, Belle-Isle-en-Terre, Le Vieux- Marché, Ploumilliau, , Plounevez-Moëdec, Plouaret, Pluzunet et
    Ploubezre. Les participant.e.s pourront ainsi découvrir le patrimoins bâti de la vallée du Léguer, découvrir la fôret, partir à la rencontre de la loutre et du loup, et longer la rivière.
  • Des expositions (photos, sculptures, cartes postales anciennes…) depuis le 15 juin, en intérieur et en extérieur : expo photos sur les papillons de nuit sur le site des papeteries Vallée à Plounévez-Moëdec, sur les trésors de la faune du Trégor à l’Etang du Moulin Neuf…En intérieur, la Distellerie Warenghem à Lannion accueillera les œuvres de Yan Koch : il s’agit de scans en 3 dimensions d’arbres remarquables, dont plusieurs de la Vallée du Léguer. On retrouvera le thème des arbres pour l’exposition de l’association Déclic’Armor qui présentera « Les arbres du Léguer » en photo dans la chapelle du Dresnay
  • Des découvertes : sieste musicale à la Vallée des Bambous à Plougonver, conférences sur les arbres, visites de fermes avec des agriculteurs engagés dans la préservation du bocage, chantier participatif de nettoyage des berges du Léguer avec Surfrider Foundation et l’AAPPMA du Léguer, atelier d’herboristerie…

 

Tout le programme est disponible sur http://www.vallee-du-leguer.com/Le-Leguer-en-fete-Gouel-al-Leger

 

Le teaser en vidéo :




Paysages, un festival régional en zone rurale pour changer d’échelle et de perspectives

Par Françoise Ramel

Du 1er au 3 juillet 2022, le bourg de Saint-Aignan situé sur la rive Sud du Lac de Guerlédan en Morbihan, favorisera la rencontre entre chercheurs, artistes, poétes et habitants sur différents temps d’échange. Cette proposition associative s’inscrit dans une ambition régionale. Elle est pensée en continuité avec plusieurs thèses dont celle conduite à Motten Morvan par Anaïs Belchun pendant quatre ans sur la thématique « Art, écologie, paysage ».

Plusieurs éléments de contexte permettent de mieux comprendre l’invitation lancée dans cette commune rurale. D’abord la présence à Saint-Aignan de Motten Morvan, site archéologique millénaire sorti de l’oubli grâce à l’accueil de doctorant.e.s sur la durée de leur thèse, puis l’organisation de deux chantiers de fouilles archéologiques en 2020 et 2021 malgré la pandémie.

L’obtention par 35 communes rurales du label Pays d’Art et d’Histoire après deux décennies de mobilisation des acteurs locaux est un autre élément moteur. Implantée depuis sa création dans ce Pays des Rohan, l’association à l’initiative du festival fait partie des premiers lauréats de l’appel à projet régional « Engageons-nous pour le patrimoine ».

A l’occasion des 20 ans de Timilin*, moudre nos idées ensemble, l’envie d’innover, de coopérer s’est faite plus forte que les raisons factuelles de ne pas le faire, notamment faute de moyens humains et financiers pour porter une telle programmation sur trois jours.

Enfin, la presse s’en est fait l’écho maintes fois, la commune de Saint-Aignan s’est retrouvée au cœur d’un débat dont les habitants se sont sentis exclus et facilement montrés du doigt parce que désireux de connaître les tenants et les aboutissements d’un gros projet pensé au-dessus de leur tête : la création d’une passerelle au-dessus du lac de Guerlédan.

Dans cette région, c’est depuis la création du barrage sur fond de premier grand krach boursier mondial (1929) que s’invitent dans les ordres du jours des dossiers d’envergure comme l’ascenseur à bateau dont on ne voit jamais l’aboutissement.

La 1ère édition du festival Paysages s’est déroulé de façon expérimentale à Motten Morvan en juillet 2021 avec des retours très positifs de tous les participants. Promouvoir la qualité et l’originalité d’une programmation éclectique valorisant différents espaces du bourg de Saint-Aignan est un nouveau défi pour les organisatrices, parmi lesquelles on compte Magali Kergal, restauratrice, élue de la commune en charge du patrimoine et du tourisme jusqu’en mai 2022, Céline Kergonnan, créatrice d’Archéo lab et médiatrice du patrimoine, Marie-Ange Dumas, présidente de l’association Xavier Grall, Françoise Ramel, présidente de Timilin.

A Timilin, moudre nos idées ensemble, la question du vivant et de nos relations avec le vivant est centrale

Elle s’enrichit de l’idée que nous gagnons à croiser nos imaginaires et à partager nos savoirs, à condition d’accepter parfois qu’il n’est pas nécessaire de réduire le champ à une thématique donnée et à un seul espace-temps. Pourquoi s’interdire d’être gourmand, curieux, audacieux, surtout quand la géographie vous place en cœur de Bretagne au carrefour de zones géologiques et de zones linguistiques sur lesquelles des organisations humaines dessinent des frontières depuis des siècles ?

Des experts et des passionnés vont se croiser à Saint-Aignan à partir de vendredi soir à l’invitation de Timilin. Il y aura aussi d’autres publics, moins férus de patrimoine, de poésie ou de science. Le marché estival organisé par la municipalité chaque année à cette date, comme le Pardon de St-Aignan, sont des éléments qui ont pu être intégrés au programme de Paysages, conformément à l’effet recherché et à l’invitation faite aux habitants d’être les premiers publics mais aussi les premiers ambassadeurs du festival régional.

« C’est ce qui nous intéresse dans cette deuxième édition. Les habitants de Saint-Aignan ne viennent pas spontanément si nous les invitons à Motten Morvan. Or nous ne pouvions pas fêter l’esprit de coopération et de partage des savoirs que nous cultivons depuis 20 ans sans tenter de créer cet espace de respiration dans notre paysage local pour voir ce que cela produit d’intéressant, de différent, de nouveau peut-être », explique Françoise Ramel.

Une librairie éphémère tenue par des habitantes et des bénévoles venus de loin ouvrira ses portes dans la salle des associations pour permettre à tous les auteurs et autrices qui le souhaitent de venir présenter des livres, les vendre, les dédicacer, en toute simplicité et convivialité. A l’étage de la librairie, un espace est prévu pour accueillir des ateliers d’écriture spontanés et autogérés.

Coté concerts, de nombreux artistes ont saisi l’opportunité pour se produire dans des lieux chargés en énergie, en émotion, que ce soit à l’église de Saint-Aignan ou à Motten Morvan. Là encore, les espaces-temps au service du vivant à explorer par les sens plongeront le passant dans des univers et des répertoires très différents.

La balade poétique à Motten Morvan préfigure ce que pourrait devenir un des usages du site historique qui s’était fondu dans le paysage dans l’indifférence générale pour mieux réapparaître aujourd’hui dans nos cartes mentales grâce à l’engagement de jeunes bénévoles et au savoir-faire d’une association.

Les artistes se posent dans un espace naturel gardien d’une architecture de terre millénaire, où l’abandon devient une stratégie dans un projet de développement et de questionnements contemporains. Par cette immersion, les publics sont conviés à déambuler et à redécouvrir leur propre pouvoir d’écoute et de création, à agir leurs sensibilités, leurs imaginaires, et leurs projections spécifiques dans ce lieu.

« Le festival Paysages repose sur cet adage qui est notre ADN depuis 20 ans à Timilin, conclut Françoise Ramel, nous sommes les auteurs de notre histoire, les acteurs de nos savoirs ».

*Timilin : Territoires de l’imaginaire de l’initiative locale et de l’innovation 

Timilin a été créé avec des élèves de Bac professionnel tous urbains, au lycée agricole du Gros chêne, en mars 2002 sous l’impulsion de Françoise Ramel alors enseignante en éducation socio-culturelle, avec l’appui d’un service régional en charge de la Jeunesse (ex DRJS). 20 ans plus tard, d’autres jeunes et les habitants bénéficient encore de cette dynamique collective ancrée à une vision du monde rural, novatrice et en phase avec les grandes questions de notre époque, tout en puisant dans les imaginaires d’autres époques.

 

https://www.facebook.com/-Paysages-rencontres-poetiques-de-Motten-Morvan-101063952231787/