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[Défi Famille Zéro Déchets] Atelier « Des poules contre les poubelles »

C’est devenu une mode urbaine autant que rurale : avoir sa poule pour réduire ses déchets. Mais élever une poule est peut-être plus compliqué qu’élever un petit chat. Ceci explique qu’un petit atelier soit nécessaire pour éviter quelques erreurs de débutant aux familles du « défi zéro déchets » animé par Morlaix Communauté.

Les avantages de la poule « nettoyeuse »

La poule est grosse mangeuse et pas chipoteuse pour deux sous : elle peut picorer jusqu’à 150 kilos par an de déchets alimentaires de toutes sortes à l’exception des agrumes et des bananes. Éviter toutefois de lui donner des os et même des coquilles d’œufs Pour ce qui est des premiers, n’oubliez pas que la poule n’a pas de dent et quant au secondes, si elle y prend goût, elle risque fort de manger ses propres œufs.

Et c’est là le second avantage de la poule : avec vos déchets, elle vous fabrique des œufs. Les meilleures pondeuses en produisent jusque 230 par an. Mais en moyenne tenez compte, dans vos prévisions de récolte, des aléas comme la mue, sa subite envie de couver ou le fait d’attraper des poux rouges qui sont autant de facteurs qui bloquent la ponte. Pour ce qui est de la qualité des œufs , n’hésiter pas à améliorer son régime plutôt rustique avec quelques céréales et des apports en calcaire (sables coquilles d’huîtres ou d’œufs réduites en poudre). Il faut éviter toutefois de trop forcer sur les céréales sinon vos gallinacées vont dédaigner les déchets, ce qui évidemment irait à l’encontre de votre objectif premier : supprimer vos déchets alimentaires. Enfin, si vous leur donner des épluchures de pommes de terre, faites les cuire, la peau de pomme de terre crue est toxique comme pour l’humain.

Enfin, la poule produit un excellent engrais, sa fiente, à condition de la laisser vieillir un peu car fraîche elle est très corrosive. A ce stade, elle est d’ailleurs un excellent désherbant naturel. Mélanger avec de la paille, c’est un excellent aliment pour le jardin, mais le mieux dans ce cas est, si vous en avez la possibilité, de laisser vos poules se balader dans votre jardin. Poules est ici au pluriel car étant un animal sociable, la poule n’aime pas trop être seule.

L’entretien des poules et du poulailler

« Une poule, ça se débrouille seul ! »

Façon de parler car il faut les rentrer tous les soirs, ramasser leurs œufs tous les jours et veiller à ce qu’elles aient toujours à boire ; une poule sans eau pendant 24 heures meurt. C’est la principale contrainte de la poule : il faut être là tous les jours mais pour ces petites tâches courantes, vous pouvez faire appel à une voisine ou un voisin si vous vous absentez quelques jours. Elle ou il sera récompensé par les œufs ramassés pendant votre absence.

L’espace des poules.

Pour vivre en liberté (surveillée), la poule a besoin de 10 mètres carrés mais comme elle est très appréciée des prédateurs de nos champs (renard, rat et autres rongeurs), il convient de la protéger. Un enclos fait avec du « grillage à poule » comme on en trouve dans la plupart des jardinerie suffit en général mais il est difficile d’empêcher une renarde qui a ses petits à nourrir au printemps de creuser sous la clôture pour venir se servir.

C’est pourquoi, il est important de mettre les poules à l’abri la nuit, « rentrer les poules » comme on dit. Un endroit bien clos et bien aéré, disposant de perchoirs pour les poules et de lieux douillets où pondre suffit. Un abri de jardin, des balais plantés dans le sol et des petites cagettes remplies de paille sont une solution improvisée qui peut suffire, surtout si on n’oublie pas de fermer la porte le soir.

La santé des poules.

Comme tous les êtres vivants, la poule est victime de petits ennuis de santé. Contre les parasites internes, rien de tel que les vermifuges naturels comme l’ail, la menthe poivrée, les graines de courge, la mère du vinaigre voire les graines de kéfir.

L’autre grand parasite des poules, c’est le pou rouge. Pour l’éliminer, on a le choix entre le sable, la terre de diatomée ou lorsque c’est la saison, à l’automne, la litière de fougère coupée.

Mais le meilleur traitement est encore la prévention. Le maintien du poulailler dans un très bon état de propreté est sûrement la meilleure façon d’éviter ces petits désagréments, sans compter que si vous changez très régulièrement la paille de vos pondoir, vous disposez d’un excellent engrais comme indiqué précédemment.

Enfin, il y a le fléau qui fait peur à tout éleveur : la grippe aviaire. A priori, si vous n’avez que quelques poules et que vous n’êtes pas à proximité d’un élevage, vous ne risquez pas grand-chose. Toutefois, comme les oiseaux du ciel véhiculent également le virus, il peut être utile de mettre un filet au-dessus de l’espace où vos poules s’ébattent. Incidemment, cela protégerait les petits, si vous avez des poussins, contre les prédateurs aériens, voire contre les chats.

Petite suggestion à l’intention des animateurs du défi « famille zéro déchets » : un atelier « faites-le vous même » pour expliquer comment faire son poulailler sans se ruiner serait sûrement une excellente initiative.

Les animateurs de l’atelier

l’atelier était animé par Catherine Le Tacon et Gérard Bethmont de l’association « mon atelier santé » qui comme son nom l’indique organise des ateliers et des stages autour du thème général de la santé par la nature et en l’occurrence plus spécifiquement sur l’alimentation humaine et animale.

Cette association est basée à Saint Clet, à côté de Pontrieux dans les Côtes d’Armor où Catherine et Gérard élèvent quelques dizaines de poules et c’est cette expérience qu’ils souhaitaient partager avec les familles du « défi zéro déchets ».

Pour en savoir plus :

http://www.saint-clet.com/images/associations/monateliersante.pdf

https://www.catherine-le-tacon.fr/

le lieu d’accueil

Animotopia est une animalerie comme on en rencontre beaucoup dans les zones d’activités commerciales aux confins des agglomérations, à ceci près que ce magasin est ouvert tous les dimanches, ce qui fait bien plaisir aux enfants et à leurs parents.

Installée à Plouigneau depuis 10 ans, il est animé par un jeune couple dont la vocation animalière trouve ses racines dans l’activité familiale, les aliments pour bestiaux. Cette nouvelle orientation est vécue donc comme une diversification. Du point de vue écologique, il y a quelques aliments pour bestiaux issus de l’agriculture biologique et une partie des aliments (graines notamment) sont vendues en vrac mais globalement on reste encore loin du magasin « zéro déchets », notamment parce que la vente de croquettes se prêtent mal à la vente en vrac, faute de contenant réutilisable adapté à une conservation suffisante des produits. Il y aurait peut-être là un concept nouveau à creuser.

Pour en savoir plus :

http://www.animotopia.com/

Poule Sussex la meilleure pondeuse

La poule soies noires qui pond des œufs couleur chocolat

La coucou de Rennes, seule race bretonne




A voir. « Plogoff mon amour, mémoire d’une lutte », témoignage d’un combat citoyen contre le nucléaire

« Plogoff mon amour, mémoire d’une lutte », documentaire sur la lutte contre la centrale nucléaire à Plogoff entre 1974 et 1981, est disponible actuellement en accès libre sur Youtube. Il revient sur l’importante mobilisation citoyenne, qui a abouti à l’abandon du projet, grâce aux témoignages de militants de l’époque.

Il y a 40 ans, un projet de centrale nucléaire était lancé à Plogoff, commune de la pointe du Finistère. En effet, le 5 mars 1974, en réaction au choc pétrolier qui a eu lieu en octobre 1973, le gouvernement de l’époque mené par Pierre Messmer lance un programme de nucléaire civil. L’État projette alors de construire 200 centrales à l’horizon 2000. En décembre 1974, Plogoff fait partie des sites bretons retenus, avec Erdeven (56), Beg An Fry à Guimaëc (29) et Ploumoguer (29). De 1974 à 1976, les habitants de ses différentes communes se mobilisent contre l’implantation des centrales. Les différents sites sont écartés, et le choix se fixe alors sur Plogoff. En 1976, début juin, le Comité de Défense de Plogoff est créé, à la veille d’une campagne de sondage géologique sur le site de Feunteun Aod, lieu où doit être construit la centrale. Des barricades sont dressées pour empêcher l’accès au site. Malgré les oppositions, l’emplacement de la centrale est validé en septembre 1978. Début alors une mobilisation d’ampleur. L’enquête publique démarre en 1980, dans une ambiance hostile : les dossiers papiers reçus sont brûlés devant la mairie, des « mairies annexes » sont alors aménagées dans des camionnettes sont mise en place alors par les autorités préfectorales, gardées par des CRS. Le 13 mars, un grand rassemblement antinucléaire se déroule à la Pointe du Raz. Il regroupe 50 000 personnes. Les manifestations se poursuivent, réprimées violemment par les forces de l’ordre, comme par exemple à Quimper. La mobilisation ne faiblit pas et elle a gagné toute la Bretagne.

En 1981, François Mitterand est élu Président de la République. Conformément à ce qu’il avait annoncer lors de sa campagne, le projet de centrale nucléaire à Plogoff est abandonné officiellement le 3 juin 1981.

C’est cette mobilisation citoyenne durant plusieurs années qui est racontée dans le film « Plogoff mon amour, mémoire d’une lutte », réalisé en 2018 par Laure Dominique Agniel. Le documentaire met en lumière le témoignage de militant ayant combattu la centrale, notamment des femmes, qui ont joué un, grand rôle dans la mobilisation : en effet, les hommes étant bien souvent marins dans cette commune du littoral et donc absents, elles ont été très actives dans la lutte, souvent en première ligne. Tou.te.s reviennent sur ces années de lutte, et sur ce qu’il en reste aujourd’hui : quel avenir laisser aux plus jeunes ? Quelle place pour la mémoire de ces combats collectifs ? Comment ont-ils irrigué les mobilisations d’après ? Tou.te.s s’interrogent.

Un beau film aux témoignages précieux, à voir en accès libre sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=38OjYPAXxL8

Pour plus d’infos, le site de l’association Plogoff, Mémoire d’une lutte : https://www.plogoffmemoiredunelutte.com

A lire aussi, notre article sur l’association Plogoff, Mémoire d’une lutte : http://www.eco-bretons.info/ecomagechosils-militent-pour-ne-pas-oublier-combat-plogoff/




Les malheurs d’un tortillard nommé LGV : Faut-il en rire ?

Mon Dieu, qu’ils ont dû être déçus, les premiers passagers du TGV direct Paris-Saint-Brieuc qui rêvaient de partir à l’heure de l’apéro pour arriver à l’heure de passer à table ! http://www.ouest-france.fr/LGV. Le premier Paris – Saint-Brieuc en 2 h 06 a eu… 2 heures de retard  En fait de dîner, ils auront eu droit au mieux à un petit souper aux chandelles (si on les aime bien), au pire à la soupe froide (si l’attente a été trop longue).

En temps normal, j’aurai volontiers ri de cette mésaventure mais là, compte tenu de ce que nous a coûté cette LGV et ce qu’elle nous coûtera, en travaux de modernisation des lignes secondaires retardés, de concentration de l’activité économique autour de Rennes, de désertification accrues des zones interstitielles, je n’ai pas vraiment envie de rire. La communication triomphaliste des ingénieurs de la SNCF serait moins indécente s’ils avaient l’honnêteté d’y rajouter une obligation de ponctualité. Cela confirme ce que je disais dans un billet précédent sur la futilité du rapport au temps qu’on nous impose au nom de la modernité. En effet que valent les 37 minutes gagnées, voire même les 6 minutes de plus pour un train direct, sans arrêt à Rennes donc, comparées aux deux heures perdues bêtement à attendre dans un train sans même savoir quand cette attente prendra fin. Cette dernière assertion est une pure supposition de ma part mais se fonde sur une longue expérience de non-information des passagers par des contrôleurs le plus souvent dépassés par l’incurie de leur propre organisation.

Mais posons-nous la question en sens inverse : si le train était arrivé à l’heure, et cela lui arrivera fatalement plus souvent que l’inverse, espérons-le, qu’auraient-ils fait de ces 6 minutes gagnées d’avoir grillé l’arrêt en gare de Rennes ? Vraisemblablement rien, en tout cas, cela n’aurait pas chamboulé leur soirée. Cela valait-il de priver des voyageurs à destination de Rennes d’une possibilité supplémentaire de rentrer de Paris à l’heure du dîner ?

Du coup, j’ai bien envie de faire la promotion de ce petit bouquin http://www.marabout.com/eloge-de-la-lenteur-9782501089524

Et écoutez ici ce qu’ en dit son auteur. On est loin de nos trains rapides dont la prouesse technologique ne nous fait plus vraiment rêver https://www.ted.com/talks/carl_honore_praises_slowness?language=fr

Dominique Guizien




La compagnie Mycélium et les étudiants du lycée de Suscinio ouvrent les portes de la nuit noire morlaisienne

Quand les arts de la rue font leur part dans les transitions écologiques, que l’obscurité se dissipe sur la trame noire (1) du territoire de Morlaix Communauté, avec : la compagnie Mycélium – théâtre de rue et de chemin, les étudiant.e.s de BTS gestion et Protection de la Nature du lycée de Suscinio, l’Ulamir-CPIE de Morlaix et l’intercommunalité…

Plus personne ne peut l’ignorer : les populations humaines sont confrontées à de cruciaux enjeux écologiques croisés que sont la perte de biodiversité et le changement climatique. Force est de le constater à toutes les échelles, de la plus globale à la plus locale. Face à cela, s’organisent et se mettent en œuvre d’indispensables actions de transitions écologiques au travers de projets de territoires, désormais en concertation avec leurs acteurs socio-économiques. De plus en plus plébiscitée par nombre de citoyen.ne.s, la concertation constitue en effet une méthode d’intelligence collective qui s’éprouve et se peaufine au fil des expérimentations, au plus près du quotidien et des lieux de cohabitation de tous les vivants.

Car il s’agit rien moins que d’opérer à d’indispensables changements de comportements, dans toutes les strates de nos activités pour les rendre beaucoup plus soutenables. Ce n’est pas une mince affaire tant nos habitus façonnent profondément nos cultures… et inversément. Dès lors, quoi de plus réjouissant que de voir des acteurs du spectacle vivant, comme la compagnie Mycélium, s’emparer avec pertinence et créativité de ces sujets fondamentaux pour toutes et tous, en faisant appel aux imaginaires et aux sensibilités.

La compagnie Mycélium, champignon du début d’un autre monde…

Depuis ses débuts, la compagnie de théâtre de rue et de chemin, Mycélium, «née de la rencontre d’un écologue et d’une comédienne dans une lointaine forêt normande », créée pour les espaces publics, des spectacles de théâtre questionnant avec humour et engagement nos liens à nos environnements naturels et urbains. Elle a développé des écritures in situ, en invitant différents artistes à intervenir dans des quartiers de villes ou même des exploitations agricoles en milieu rural. Depuis un an, elle développe des projets de territoire plus structurés, toujours en lien avec les thématiques écologiques et sociétales, pensés de manière globale et enrichissant ses créations de spectacles. Celles-ci se nourrissent d’actions territoriales, en souhaitant en retour que ses créations et leur diffusion contribuent à faire avancer la cause écologique dans les territoires.

« Nos écritures interagissent avec les paysages vivants et mouvants, urbains et ruraux ; nous plongeons dans le réel avec un théâtre absurde, physique et sensible, afin de proposer d’autres imaginaires sur nos rapports aux vivants. Tout en grattant un peu quand même », indiquent Albane Danflous et Gabriel Soulard, les deux comédien.ne.s de la compagnie. « Nous créons et jouons des spectacles mais aussi des balades, des enquêtes sociologiques, des réunions professionnelles ou citoyennes, des interventions en milieu scolaire à la confluence des arts et des sciences ».

Le choix du nom de la compagnie ne doit sans doute rien au hasard, le Mycélium ayant encore beaucoup de choses à apprendre aux communautés humaines quant à son fonctionnement en réseaux collaboratifs, à l’instar des champignons Matsutakes, héros du stimulant livre (2) de la professeure d’anthropologie Anna Lowenhaupt Tsing, «Le champignon de la fin du monde» (éd La Découverte, 2017).

Le territoire de Morlaix Communauté : fabrique de concertation spectaculaire pour le rétablissement de la nuit noire

« L’Ulamir-CPIE de Morlaix et Morlaix Communauté travaillent depuis 3 ans, avec le lycée agricole de Suscinio sur la sensibilisation des acteurs du territoire aux continuités écologiques que sont les trames verte, bleue et plus récemment la trame noire », soulignent Véronique Javoise et Alexandre Bayer, respectivement enseignant.e.s d’éducation socioculturelle et d’aménagement auprès des étudiant.es de BTS gestion et Protection de la Nature du lycée. Dans le cadre de leur formation, ils et elles ont ainsi mené chaque année, des enquêtes auprès des habitant.e.s, entreprises, élu.e.s de l’intercommunalité afin de mieux faire connaître l’importance que représente cet « ensemble de corridors écologiques aquatiques, terrestres et caractérisés par une certaine obscurité et empruntés par les espèces nocturnes » : la trame noire.

«Suite à cela, des restitutions ont eu lieu à destination du grand public et des élu.e.s pour sensibiliser à ces questions. Cette collaboration s’accentue aujourd’hui avec l’accueil d’une compagnie d’arts de la rue pour poursuivre une collaboration fructueuse et créative sur le territoire », poursuivent les enseignant.e.s. « Il s’agit de traiter différemment du thème de la nature en ville, et plus précisément de l’acceptation sociale du rétablissement de continuités noires permettant à la faune et à la flore de reconquérir et de traverser des espaces aménagés et urbanisés par un éclairage réduit de nuit», concluent les enseignant.e.s qui travaillent en équipe interdisciplinaire pour ce projet.

Premier contact entre la compagnie Mycélium et les étudiant.e.s de BTS GPN, à La Manufacture de Morlaix

Et c’est là qu’entre en scène la compagnie Mycélium qui, avec ses trois comédien-nes et sa chargée de projet – Albane Danflous, Gabriel Soulard, Jonathan Aubart et Lucile Malapert – accompagnent les étudiant.e.s de BTS GPN dans cette aventure singulière : réaliser une concertation auprès des habitant.e.s de l’agglomération morlaisienne sur la biodiversité nocturne et la diminution de l’éclairage public, en s’autorisant un pas de côté artistique. Pour ce faire, la compagnie est elle-même accompagnée par Le Fourneau – Brest, Centre national des arts de la rue et des espaces publics. Le projet est soutenu financièrement par la Région et la Direction régionale des affaires Culturelles.

Les chauves-souris de La Manufacture, guest-stars de sciences joyeuses spectaculaires

La compagnie a ouvert le bal nocturne en beauté, début octobre 2021, dans le jardin remarquable de La Manufacture morlaisienne, avec une sortie de résidence de sa « Symphonie des chauves-souris ». Ce spectacle déjà bien avancé dans la création, après plusieurs sorties publiques réussies, parle justement de la peur des vivants non-humains et des modes de communication différents interspécifiques ( https://www.ciemycelium.com/copie-de-créations-éphémères). Il y est question d’échanger des signes avec les chauves-souris à travers un dispositif innovant de détecteur d’ultra-sons permettant de chanter et de faire de la musique avec elle (3).

Et quel plus bel écrin nocturne que ce Jardin remarquable de La Manufacture, entretenu par son « jardinier-artiste », Tiphaine Hameau (4) que la compagnie a bien évidemment rencontré !

A la découverte de la Symphonie des chauve-souris dans le Jardin de La Manufacture de Morlaix – Copyright photo : demi-sel production / CNAREP Le Fourneau Bretagne

Ce dernier y effectue un accompagnement permaculturel des dynamiques des végétaux en les valorisant et surtout en rendant acceptable un certain lâcher-prise de la nature en ville par son esthétisation. «Le côté caché, la part d’ombre que représente le jardin était aussi un bon point de départ pour propager ces conceptions ailleurs en ville », soulignent Albane et Gabriel de la compagnie Mycélium. A ce titre, le jardin est pour cette dernière, le cheval de Troie de la biodiversité dans Morlaix !

L’enjeu est de taille puisque de nombreuses espèces régressent à cause de l’éclairage : les végétaux comme les animaux, des poissons aux chauves-souris. Les étudiant.e.s vont ainsi rencontrer d’ici plusieurs semaines les habitant.e.s et leur proposer un dialogue et des expériences, visant à préparer une planification raisonnée de la réduction de l’éclairage. Selon une enquête qu’ils et elles ont réalisée en 2020, plus de 80% des habitant.e.s enquêtés à Morlaix s’étaient montrés favorables à une réduction de l’éclairage public.

Avec un premier tour de chauffe début janvier : les 4, 5 et 6 janvier, les étudiant.e.s accompagné.e.s par l’équipe de la compagnie Mycélium vont préparer sur le terrain l’événement qui aura lieu du 17 au 19 mars prochain et fera l’objet d’un second article. Affaire à suivre, donc…

(1)Définition de la Trame noire : extrait de l’Office Français de la Biodiversité: «

La pollution lumineuse a de nombreuses conséquences sur la biodiversité. La lumière artificielle nocturne possède en effet un pouvoir d’attraction ou de répulsion sur les animaux vivant la nuit. Ce phénomène impacte les populations et la répartition des espèces : certaines d’entre elles – insectes, oiseaux, jeunes tortues marines, etc. – attirées par les points lumineux, sont inévitablement désorientées vers des pièges écologiques. D’autres qui évitent la lumière – chauves-souris, mammifères terrestres, lucioles et vers luisants, etc. – voient leur habitat se dégrader ou disparaître. L’éclairage artificiel peut ainsi former des zones infranchissables pour certains animaux et fragmenter les habitats naturels. Il apparaît donc indispensable de préserver et restaurer un réseau écologique propice à la vie nocturne : la Trame noire. »

(2) « Le champignon de la fin du monde» , aux éditions La Découverte : « Dans son livre, l’auteure invite à une nouvelle manière de faire de la biologie : les champignons sont une espèce très particulière qui bouscule les fondements des sciences du vivant. Les matsutakes ne sont donc pas un prétexte ou une métaphore, ils sont le support surprenant d’une leçon d’optimisme dans un monde désespérant. »

(3) Pour les mordu.e.s de communications interspécifiques, une plongée dans le jubilatoire livre de la philosophe Vinciane Desprets, « Autobiographie d’un poulpe et autres récits d’anticipation » (éd Actes Sud, 2021) est hautement recommandable.

(4)Retrouvez le portrait-interview que nous avons effectué de Tiphaine Hameau, en décembre 2021 : https://www.eco-bretons.info/rencontre-tiphaine-hameau-en-ce-lent-jardin/

Tout savoir sur la compagnie Mycélium : https://www.ciemycelium.com/




KuB’tivez-vous ! Sélection de mai

Dans le cadre de notre partenariat avec KuB, le web média breton de la culture, nous vous proposons une nouvelle sélection à découvrir gratuitement sur leur site internet. Au programme ce mois-ci : Zéro déchet et marées noires !

De l’autre côté – Épisode 2 : Refuser, par Les autruches utopistes (2020)

Le deuxième épisode de la série documentaire cette association de production de l’audiovisuel et du numérique a été mis en ligne ce mois-ci. Cette fois, les Autruches utopistes mettent en lumière nos concitoyens qui sont particulièrement engagés dans la Réduction, le deuxième des « 5R » du Zéro déchet. Celui qui « a presque plus de poids que les autres » selon Jessica, animatrice et coordinatrice à la Galerie du Zéro déchet à Nantes (44).

Pour la Nantaise, il faut « se poser des questions » et « expérimenter » pour se lancer dans le Zéro déchet car il serait impossible de réussir en le faisant simplement pour suivre la mouvement. Et expérimenter, Simon le fait très bien à Tournon-d’Agenais (47) dans le cadre du projet TERA (Tous Ensemble vers un Revenu d’Autonomie). Son domaine lot-et-garonnais est remarquable : un grand potager et une serre lui permettent de cultiver fruits et légumes de saison, alors que ses deux ruches lui offrent de copieuses récoltes sucrées. Pour tous ces acteurs, Réduire c’est aussi le plaisir de s’adonner à une vie de rencontres avec les producteurs notamment mais aussi avec ceux qui partagent ce mode de vie.

Ce deuxième épisode est intégré à la page dédiée à la série. Il est présenté sous la forme d’une vidéo principale de 17 minutes enrichie de deux articles sur le « travailler moins » et le Zéro déchet en Slovénie, d’une bande dessinée explicative du low tech, d’un podcast audio Passer à l’acte collectivement et d’une sélection des photos de ce premier épisode.

Nous avons hâte de découvrir les trois prochains épisodes !

Accéder à la page : https://www.kubweb.media/page/autruches-utopistes-transition-ecologique-bascule-solution/?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=NL-10-05-2021-ZD2-Reduire.

Marées noires, fin de l’histoire ? Par Serge Steyer (2020 – 21’)

En novembre, KuB publiait sur son site l’exposition BD & Histoire « Bleu Pétrole. Le scandale Amoco »dont nous vous avions fait la chronique dans la sélection mensuelle. Ce mois-ci, Serge Steyer, toujours en coédition avec les Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, partage sur le web-média ce documentaire qu’il a réalisé.

En décembre 2020, l’éditorialiste et créateur de KuB s’est rendu dans le Nord-Ouest de la Bretagne, à Lannion (22), Portsall et Brest (29) à la rencontre de trois acteurs de la protection des littoraux. Sophie Bahé (directrice de Vigipol), Arnaud Guéna et Christophe Rousseau (ancien et actuel adjoints au directeur du Cedre) prennent la parole tour à tour.

Du « traumatisme pour les Bretons » de la marée noire de 1978 à la suite du naufrage du pétrolier libérien Amoco Cadiz sur les roches du Portsall le 16 mars à la réduction du « du nombre d’accidents de pétroliers de 90% », Serge Steyer dresse un état des lieux de la protection des littoraux à l’heure actuelle.

Ce qui en ressort est encourageant sur le plan de l’évolution de la réglementation de la navigation des pétroliers notamment. Mais celle des porte-conteneurs est problématique puisqu’ils ne cessent de grandir et de perdre des cargaisons en pleine mer… entre dix et vingt mille boîtes sont perdues chaque année ! Pire, les micro-déchets pullulent à un rythme affolant : dix millions de tonnes de plastique se retrouvent dans les océans tous les ans.

Ainsi, alors que le combat contre les marées noires progresse bien, un nouvel ennemi s’est manifesté et nous submerge… Plastiques, à quand la fin de l’histoire ?

Voir le documentaire : https://www.kubweb.media/page/mares-noires-amoco-solution-cedre-vigipol-archives-ile-et-vilaine/?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=NL-03-05-2021-Amoco

Nos 3 dernières sélections :

Avril : https://www.eco-bretons.info/kubtivez-vous-selection-davril/.

Mars : http://www.eco-bretons.info/kubtivez-vous-selection-de-mars-special-festival-pecheurs-du-monde/.

Février : http://www.eco-bretons.info/kubtivez-vous-selection-de-fevrier/.

Plus d’infos :




Novembre, le mois des solidarités et de l’ESS, s’adapte au reconfinement

Traditionnellement, le mois de Novembre est particulièrement riche en animations. Mois de l’ESS, Festival Alimenterre, Festisol, Semaine de la finance solidaire…ont lieu à cette période. Mais le reconfinement a bousculé les agendas, et les organisateurs ont dû faire preuve d’inventivité et d’adaptation pour continuer à proposer des actions. Des conférences, ateliers et projections sont notamment maintenus, mais auront lieu en ligne.

Festival Alimenterre

Le festival Alimenterre, que nous avons déjà présenté dans cet article, devait se dérouler du 15 octobre au 30 novembre. Les projections prévues en présentiel étant annulées, c’est sur Internet, en partenariat avec la plateforme Imago TV, que seront diffusés les œuvres, avec une projection par film (Pauvres Poulets, recettes pour un monde meilleur, Océans 2, Femmes de la Terre et Chemins de travers). Voir les bande-annonces : https://www.alimenterre.org/le-festival-alimenterre-0

Pour l’instant, une date est d’ores et déjà fixée : La projection du film « Océans 2, la voix des invisibles » le jeudi 19 novembre à 20h, suivi d’une intervention de Mathilde Jounot, la réalisatrice et de Pierre Mollo, scientifique : http://observatoire-plancton.fr/Pierre-Mollo.html

Le Festisol

Là encore, des rencontres et conférences sont organisées en format web.

On peut déjà noter :

– 13/11 18H, WebConférence inaugurale avec Jean Jouzel : « climat et inégalités » https://www.festivaldessolidarites.org/evenements/soiree-d-ouverture-avec-la-conference-quot-climat-et-inegalites-quot-de-jean-jouzel-16900

– 23/11 18h, Webconférence de Jean-Marie Harribey  » Quels modèles économiques pour assurer transition écologique et justice sociale ?  » https://www.festivaldessolidarites.org/evenements/conference-de-jean-marie-harribey-quot-quels-modeles-economiques-pour-assurer-transition-ecologique-et-justice-sociale-nbsp-quot-16463

– 24/11 18h, Webconférence de Gérard Payen et THhierry Benlahsen «L’Eau en Crises » : les enjeux de l’accès à l’eau et du 9ème forum mondial de l’eau » https://www.festivaldessolidarites.org/evenements/conference-laquo-l-rsquo-eau-en-crises-raquo-nbsp-les-enjeux-de-l-acces-a-l-eau-et-du-9eme-forum-mondial-de-l-eau-15755

– 26/11, 18h, Webconférence de Anne HOUTMAN : Urgence climatique : Que prévoit l’Europe ? Que fait l’Europe pour lutter contre le changement climatique et quelle est son implication dans notre quotidien sur le territoire ? https://www.festivaldessolidarites.org/evenements/visio-conference-de-anne-houtman-nbsp-urgence-climatique-nbsp-que-prevoit-l-europe-nbsp-que-fait-l-europe-pour-lutter-contre-le-changement-climatique-et-quelle-est-son-implication-dans-notre-quotidien-sur-le-territoire-nbsp-15621

Sur le Pays de Morlaix, le collectif Maisons du Monde, animé par le Resam, avait prévu un beau programme. Les événements sont reportés au printemps .

Le mois de l’ESS

La 13ème édition du mois de l’ESS, qui vise à faire connaître au grand public l’économie sociale et sociale et solidaire, est aussi impactée et subi des modifications. En Bretagne, 45 animations et événements sont organisés en format web.

Tout le programme est disponible sur https://lemois-ess.org/fr/participer (choisir la région Bretagne)