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Pêche en eau profonde: l’Europe saura-t-elle trancher?

La Scapêche (Société Centrale des Armements mousquetaires à la Pêche, flotte d’Intermarché engagée dans la pêche en eau profonde), ne s’était encore jamais lancée dans une campagne de communication d’une si grande ampleur. C’est que son intérêt est grand, dans cette affaire de pêche en eau profonde. En juillet 2012, la Commission Européenne a en effet proposé de supprimer progressivement des surfaces de pêche les chaluts et filets maillants de fond. Dès lors, la Scapêche dénonce une lois destructrice, pointant tantôt 600 emplois locaux supprimés non substitués, notamment sur le port de Lorient, l’un des trois plus grands ports de pêche français. Tantôt 3000 postes liés de près ou de loin à la pêche en Bretagne, en comptant marins, mareyeurs, criées..

La pêche la plus encadrée d’Europe

Pour Fabien Dulon, directeur général de la Scapêche « la pêche de grands fonds est la plus contrôlée et encadrée des pêches. Si cette loi est votée, elle anéantirait l’activité de pêche en eaux profondes, entraînant des importations massives. Ce qui ne ferait que déplacer le problème ». La pêche au chalut est en effet suivie et contrôlée de près grâce à une géolocalisation 24h/24 par le CNSP (centre national de surveillance des pêches ndlr). Par ailleurs, son RMD (rendement maximum durable, ndlr) pour les espèces fragiles a été atteint en 2012. La réaction de l’association Bloom (pour la protection marine) ne s’est pas fait attendre. Elle dénonce le chantage à l’emploi. La Commission Européenne propose une pêche moins agressive, utilisant la palangre*. Cette méthode serait d’ailleurs créatrice de 6 fois plus d’emplois, compte tenue de ses besoins en main d’œuvre, selon l’association Bloom.

Le gel des chalutiers pour quel impact économique ?

Le Comité National des Pêches annonce à son tour que l’impact économique de la diminution progressive des chalutages dépasse les frontières de la Bretagne : « 400 navires français sont concernés pas cette décision. Il convient de noter que plus de 50% des espèces dites d’eau profonde vivent au-dessus de 200 mètres de profondeur ». Les fonds marins seraient donc épargnés. Le comité ajoute que, « pour maintenir cette pêche déjà très fortement encadrée, les pêcheurs ont proposé des mesures de protection des zones récifales. Ces propositions ont été votées par la Commission Pêche du Parlement Européen ».

« Des autoroutes dans les récifs »

Après l’emploi, autre argument développé, le faible impact environnemental des chalutiers. Jeudi 21 novembre, lors de la conférence de presse de la Scapêche intitulée « journée vérité sur la pêche profonde », une vidéo tournée à partir d’une caméra embarquée sur le filet d’un chalutier montre qu’aucune poussière de sable n’est provoquée par le passage de l’engin, de même qu’aucun corail n’est arraché des profondeurs : le filet ne fait que survoler des fonds sablo-vaseux. Ainsi, pour Jean-Pierre Le Visage, responsable d’exploitation de la Scapêche, l’impact environnemental des chalutiers est limité.

Un argument démenti par la New Economics Foundation (Nef, un groupe de réflexion britannique qui promeut la justice sociale, économique et environnementale ndlr), qui explique que « les écosystèmes d’eau profonde présentent une biodiversité extrêmement riche, à la fois précieuse et vulnérable, et le chalutage de fond a d’importants impacts négatifs sur ces écosystèmes. Cela en partie a cause de la faible sélectivité de l’engin qui racle le sol sur son passage ». Sophie Arnaud-Haond, chercheuse à l’Ifremer (l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer ndlr), estime de son côté que le passage des chaluts dans les fonds marins provoque des « autoroutes dans les récifs ». Et Jean-Pierre Le Visage de considérer finalement « qu’aucune pêche n’est zéro impact. Toute activité a un effet plus ou moins variable selon les écosystèmes concernés ».

Quelle est la part concernée par les espèces pêchées en eau profonde ?

Trois espèces sont principalement visées par la pêche profonde : le grenadier, la lingue bleue et le sabre noir. Et ils représenteraient, pour la Scapêche, les trois-quarts des captures. Mais l’association Bloom souligne, quant à elle,  qu‘« environ 18% de tous les poissons vendus à la criée de Lorient sont des poissons d’eaux profondes. Ces dernières ne représentent que 3% de tous les poissons qui sont débarqués à Lorient, qui y transitent et y sont transformés. »

Autre chose, à en croire un rapport de la New Economics Foundation,  une quinzaine d’espèces peuvent être capturées dans un trait de chalut pour seulement trois recherchées…. Pour Jean-Pierre Le Visage, « la pêche de grands fonds enregistre 20% de rejets seulement, contre 13% pour les pêches de surface ce qui en fait une pêche plutôt vertueuse ».

De son côté, Alain Biseau, responsable de l’expertise halieutique pour l’Ifremer reconnaît la surexploitation passée des populations d’eaux profondes, mais il tempère : « aujourd’hui, on peut dire que ces trois espèces ( le grenadier, la lingue bleue et le sabre noir) sont exploitées de manière durable ». Un plaidoyer pour une pêche au chalut raisonnée à l’instant démenti par un communiqué de presse publié par l’association Bloom: "l’Ifremer retire sa caution scientifique aux lobbies de la pêche profonde". (CF fichier rattaché en fin d’article).

La pêche à la palangre, une alternative ?

Pour François Chartier, responsable des campagnes pêches à Greenpeace, « Personne ne parle d’arrêter complètement la pêche en eaux profondes. Ce qui est sur la table, c’est le changement de technique des moyens les plus destructeurs, comme le chalutage. Cela passe notamment par l’arrêt de la pêche des espèces menacées. De plus, la part de la pêche profonde à Lorient n’est pas majoritaire. Le chalutage est un outil mécanisé. A l’inverse, le développement de la pêche à la palangre est créatrice d’emplois sur le territoire, elle nécessite plus de main-d’oeuvre »

Toujours à en croire le rapport de la New Economics Foundation, le chalutage fait partie des méthodes de pêche les moins performantes du po
int de vue du nombre d’emplois rapporté au tonnage de captures. Côté rendements, la Nef estime que "les chalutiers capturent 52% de l’ensemble des espèces d’eau profonde dans l’Atlantique Nord-Est, tandis que les palangriers en capturent 38% et les navires pêchant au filet maillant seulement 2%". La pêche à la palangre serait donc une alternative, non seulement moins impactante mais aussi  créatrice d’emplois…

Lobbying ou défense d’une pêche responsable ?

Alors, quel intérêt pour la Scapêche, de poursuivre son activité de chalut en eaux profondes ? « Tant qu’on a affaire à un système subventionné, un gazole déclassé, l’activité perdure. C’est une vitrine pour Intermarché qui est le seul groupe qui possède sa propre flottille. » déplore François Chartier.

Fabien Dulon souligne au contraire que « la pêche en eaux profondes est une activité rentable, avec un chiffre d’affaire 2012 de près de 43 milions d’euros et un poids économique considéreable en Europe. Elle est aussi durable car elle respecte des quotas et géolocalisée 24h/24 par le CNSP (centre national de surveillance des pêches ndlr) ».

Pour Alain Le Sann, secrétaire du Collectif Pêche et Développement, « la pêche au chalut est nécessaire, déjà parce qu’elle est complémentaire à la pêche artisanale, elle ne la menace en rien : au contraire son interdiction risque d’augmenter la pression sur les stocks du plateau continental avec le risque d’une compétition entre les pêcheries artisanales. La pêche de grands fonds assure aussi la viabilité des armements et des ports et une diversité avec des espèces bon marché, ce qui favorise l’activité des artisans pêcheurs. La pêche qu’il faut condamner aujourd’hui n’est pas le chalut, mais la pêche minotière* ».

Quant à Francois Chartier, il souligne : « nous condamnons la pêche minotière autant que la pêche en eau profonde à partir du moment où ces techniques vont à l’encontre d’une gestion durable des ressources naturelles ».

Rendez-vous le 10 décembre prochain pour la délibération du conseil des Etas membres, et du Parlement, où le texte voté en Commission sera présenté en séance plénière.

Derrière minute:

Un article de l’Express paru ce jeudi 28 novembre 2013:

http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/le-chalutage-en-eaux-profondes-est-il-dangereux_1303105.html

Un communiqué de presse de l’association Bloom, vient de paraître: "l’Ifremer retire sa caution scientifique aux lobbies de la pêche profonde". Se référer au fichier rattaché.

Plus d’infos:

www.scapeche.fr/

http://ec.europa.eu/fisheries/index_fr.htm

http://www.bretagne-durable.info/ecoclub/biodiversite/p%C3%AAche-chasse/nicolas-hulot-lance-un-appel-politique-fr%C3%A9d%C3%A9ric-cuvillier-sur-p%C3%AAch

http://www.bretagne-durable.info/ecoclub/biodiversite/p%C3%AAche-chasse/mobilisation-extraordinaire-sur-r%C3%A9seaux-sociaux-contre-p%C3%AAche-destr

http://www.bloomassociation.org/download/2013_28%20mars_CP_Spi_Ouest_France_Intermarche.pdf

http://www.bloomassociation.org/wp-content/uploads/2013/05/Comptes_Scapeche_FR.pdf

Lexique :

Le chalutier : un bateau de pêche qui doit son nom au filet qu’il utilise : le chalut. En forme d’entonnoir, le filet est trainé via des cables d’acier par un, ou parfois deux chalutiers à plus ou moins grande profondeur. On parle alors de chalut ou chalut de fond. (Wikipedia)

Le filet maillant de fond : est conçu pour piéger le poisson par la tête en le retenant prisonnier par les ouïes. Il est posé sur le fond sous-marin car son lestage est supérieur à sa flottabilité. Il est mis à l’eau depuis le navire en plusieurs sections de quelques mètres, jusqu’à une cinquantaine de kilomètres. Selon la profondeur de la mer à l’endroit où il est posé et selon la taille des mailles du filet, diverses espèces de poissons sont ciblées. (Wikipedia)

Pêche minotière : activité de pêche en mer dont les captures sont transformées en farine essentiellement comme aliment sec pour l’élevage du porc et de la volaille, mais aussi en huile et autres sous-produits. (définition : aquaportail.com)

La Palangre : un engin de pêche dormant qui se présente sous la forme d’une ralligue sur laquelle on bague des cordage se terminant par un hameçon. (Wikipedia)

New Economics Foundation : Premier groupe de réflexion britannique à promouvoir la justice sociale, économique et environnementale. Il se donne l’objectif d’amener à la grande transition, de transformer l’économie au service des individus et de la planète.

 




KuB’tivez-vous ! Sélection de février

Capture d’écran Miel bleu, de D. Durocher, C. Joliff et F. Lhotellier (2015).

Dans le cadre de notre partenariat avec KuB, le Web média breton de la culture, nous vous proposons une nouvelle sélection à découvrir gratuitement sur leur site internet. Au programme ce mois-ci : surproduction, miel bleu et esthétique de l’abandon.

L’homme a mangé la Terre, de Jean-Robert Viallet (2019 – 98’)

À voir jusqu’au 5 mars 2021.

« Quels sont les évènements historiques marquants, les découvertes scientifiques et technologiques, les choix politiques et industriels qui sont à l’origine d’un tel bouleversement ? ». Tel est le questionnement du journaliste Jean-Robert Viallet (prix Albert Londres 2010) qui l’a amené à réaliser ce film documentaire très dense et édifiant.

En remontant le fil du temps depuis l’aube de la première révolution industrielle au XIXe s., Jean-Robert Viallet met en lumière des passages ombragés de l’Histoire qui nous expliquent comment nous sommes entrés dans une « nouvelle époque géologique », celle de l’Anthropocène. « L’âge de l’homme » celui d’une « révolution géologique d’origine humaine ».

Le réalisateur nous raconte ainsi de quelle manière l’homme, pour ses besoins immédiats, a pillé, déformé, dénaturé, détruit… mangé la Terre en seulement deux siècles. Un temps long au degré de la vie humaine, mais un « tout petit moment sur l’échelle des temps géologiques », les « deux derniers millièmes de seconde » sur l’échelle de la vie de notre planète.

Un documentaire du même acabit que Le Monde selon Amazon, d’Adrien Pinon et Thomas Lafarge, que nous vous avions proposé dans notre précédente sélection. 1h30 de concentré de connaissances, de faits et de réflexions mené d’une main de maître qui se doit d’être visionné pour comprendre ce qui a forgé notre société actuelle. Découvertes et étonnement seront assurément au rendez-vous.

Visionner le documentaire : https://www.kubweb.media/page/homme-a-mange-terre-crise-environnementale-jean-robert-viallet-etoile-scam/.


Miel bleu, de Daphné Durocher, Constance Joliff, Fanny Lhotellier (2015 – 4’)

À voir jusqu’au 27 avril 2021.

Une abeille binoclarde et maladroite ostracisée de sa ruche découvre un liquide bleu mystérieux et brillant d’origine humaine dans la forêt qui lui permet de revenir en grâce dans la cour jaune et noire. Mais les effets hallucinogènes de ce « miel bleu » font rapidement dégénérer le cours de la vie paisible des abeilles.

Ce scénario direct et sans fioriture a fait mouche puisque le court-métrage de Daphné Durocher, Constance Joliff et Fanny Lhotellier a remporté une dizaine de prix et a été nommé pour une multitude d’autres récompenses entre 2015 et 2017… pas mal pour un film de fin d’études ! Le trio a en effet réalisé ce film à l’issu de leur diplôme en cinéma d’animation à l’école George Méliès (Orly, 94) en 2015.

Les animations en 3D sont très réussites, l’univers créé est attachant et les musiques accompagnent avec subtilité les aventures de l’héroïne à lunettes. Le tout forme une production pleine de légèreté et de poésie. Une manière élégante de dénoncer les dérives de certains industriels, et de l’homme en général, qui n’ont que faire des effets des produits qu’ils déversent dans la nature.

Le script est même inspiré de faits réels survenus en 2012 dans le Haut-Rhin (68) où une douzaine d’apiculteurs avaient « récolté un étrange miel bleu » fruit « des résidus de colorants industriels stockés à l’extérieur d’une usine » que leurs abeilles avaient butinés. De quoi causer « l’intoxication des ruches » et donc la mort de « milliers d’abeilles ».

Voir le film : https://www.kubweb.media/page/miel-bleu-abeilles-daphne-durocher-constance-joliff-fanny-lhotellier/.


Exposition : Archéologie de l’abandon, par Cécile Borne (2019)

À voir jusqu’au 14 avril 2022.

Pour finir cette sélection de février, nous vous proposons cette page pour découvrir la plasticienne, réalisatrice et chorégraphe bretonne Cécile Borne à travers son exposition de 2019 Archéologie à l’abandon. À la Galerie du Faouëdic à Lorient, l’artiste avait exposé du 9 avril au 19 mai 2019 son « monde reconstitué par une esthétique de l’abandon », fruit de vingt ans de récolte de « tissus échoués, chiffons abandonnés par la mer dans le sable, vêtements éliminés venus du large ».

Ses créations donnent « corps à ces matières désaffectées » par un « jeu de métamorphoses » déroutant. KuB nous offre un aperçu de cette exposition à travers trois photos, ainsi qu’une vidéo singulière dans laquelle nous observons un filet de pêche perturbant la calme du monde marin.

Cette page est l’occasion de découvrir une artiste unique et déconcertante qui se doit d’être suivie. Son raisonnement est cohérent et nous sensibilise toujours plus à la sauvegarde de notre planète.

Mais cet avant-goût de son exposition nous laisse sur notre faim. Les fragments offerts par KuB nous permettent de nous en faire qu’une légère idée. Heureusement, la chronique (inclue à la page) Textures étonnantes d’Isabelle Nivet pour Sorties de secours nous en donne une bien meilleure vision.

Consulter cette page : https://www.kubweb.media/page/archeologie-abandon-plastique-plage-plasticienne-cecile-borne/.


Notre sélection de janvier : https://www.eco-bretons.info/kubtivez-vous-selection-de-janvier/.

Notre sélection de décembre : https://www.eco-bretons.info/kubtivez-vous-selection-de-decembre/.

Notre sélection de novembre : https://www.eco-bretons.info/kub-tivez-vous-selection-de-novembre/.

Plus d’infos :

Miel bleu 2



La Vie en Bulles, Le festival BD qui pense le monde

C’est au bord de la sublime ria d’Etel à Saint-Hélène dans le Morbihan, que nous partons à la rencontre de LaPACH, la Petite Asso Culturelle Hélénoise, qui propose le week-end du 5-6 février, son premier festival bd, « La vie en bulles » tournée vers la bd non fictionnelle, une bd rattachée au réel et qui aborde de multiples sujets de société, qu’ils soient sociologiques, historiques ou encore écologiques .

Nous retrouvons Nancie, Joël et Pascale, trois des bénévoles de l’association créée il y a un an, emmenée par le désir commun de citoyen.nes de la commune d’ouvrir les esprits aux problématiques actuelles, de faire émerger des débats d’idées pour avancer tous et toutes dans un monde de plus en plus complexe.

La bande dessinée s’est imposée comme un parfait médium après que des bd comme « Les algues vertes », qui a circulé entre eux, « La bombe » sur Hiroshima ou encore « L’odyssée d’Hakim » sur les réfugiés, leur ont fait prendre conscience qu’elle était un formidable moyen d’accès au savoir, au partage de connaissances et qu’elle permettait de nombreux débats accessibles à toustes. Le dessin, l’image, véritable création artistique, intègre le réel de ce monde dans son propos et amène à exercer un oeil critique sur la société et aussi à partager de nombreuses émotions . La bande dessinée, autrefois considérée comme un art mineur, se révèle de plus en plus comme un indispensable dans la compréhension du monde.

La Ch’patule, mascotte du festival

Ce premier festival est très ancré dans son territoire et d’ailleurs la Ch’patule, sa mascotte, va nous servir de guide pour découvrir quelques temps forts du week-end, où l’on ne manquera pas également d’aller saluer ses congénères, les spatules, oiseaux migrateurs actuellement présents dans la ria. Celui-ci s’articule autour de rencontres avec les auteur/trices et éditeurs, de conférences, d’expositions, d’ateliers de dessin et de concerts.

Pour Eco-bretons, la Ch’patule nous fait quelques propositions de rencontres parmi une riche programmation. Samedi, la table-ronde réunira Désirée et Alain Frappier, duo d’auteurs de romans graphiques dont l’oeuvre montre à voir tout ce que la bd peut apporter aux sciences sociales en mêlant l’intime à d’importantes recherches historiques sur des thèmes comme l’IVG dans « Le choix » ou la politique chilienne sous Allende dans « Le temps des humbles » et Audrey Lebel, journaliste indépendante, notamment dans La revue dessinée.Ils pourront très certainement nous éclairer sur cette nouvelle forme journalistique et documentaire dessinée pour évoquer des faits

d’actualité comme des faits historiques. On peut également noter dimanche, la rencontre entre Gwénola Morizur, autrice de « Bleu pétrole », qui narrait le combat de son grand-père, maire de Portsall, pour obtenir dédommagement suite au naufrage de l’Amocco Cadiz, et The Seacleaners, association proposant des solutions pour protéger l’océan de la pollution plastique . Rencontre autour d’une table-ronde qui traitera des problématiques des marées noires et de l’océan de plastique. Il paraîtrait même qu’une baleine de 9 mètres viendra d’un coup de nageoires rendre visite aux festivalier.es mais chut, gardons la surprise!

 

Un festival engagé sur la forme et sur le fond

Comme le dit si bien LaPACH, le festival est engagé sur le fond mais aussi sur la forme et cela se traduit par de nombreuses actions des personnes organisatrices. Elles ont fait le choix de rémunérer les artistes présent.es en se basant sur la Charte des auteurs et illustrateurs, revendication portée par eux depuis de nombreuses années pour soutenir la création artistique en France. Elles ont également veillé à inviter autant d’autrices que d’auteurs car la question de la visibilité féminine dans le milieu de la bande dessinée, comme dans tant d’autres, est un sujet actuel de société et elles se doivent d’y participer comme le souligne Nancie. On peut d’ailleurs citer la bd « Il est où le patron ? » de Maud Benezit et des Paysannes en polaire chez Marabulles, qui traite de ce sujet dans l’agriculture.

Le festival s’engage également auprès de leur communauté de communes , la CCBBO qui est un territoire zéro déchets, en signant la charte pour être labellisé « festival éco-responsable » ( avec des critères incluant par exemple une alimentation bio, locale en circuit court pour les auteur/trices). Il se passe, certes à Saint-Hélène sur le week-end, mais il a souhaité également inclure toutes les communes environnantes par le réseau de leurs bibliothèques qui, grâce à l’aide de la Médiathèque départementale du Morbihan, ont pu augmenter leur stock de bd non fictionnelles au cours du mois de janvier afin de faire découvrir ce genre littéraire à leurs adhérent.es. Le festival a noué des partenariats avec des librairies indépendantes, Coccibulle à Lorient, La Dame blanche à Port-Louis ainsi qu’avec Book Hémisphères à Kervignac qui oeuvre dans le domaine de l’insertion et de la revalorisation de livres. Insertion également présente grâce aux Ateliers ACTE de Merlevenez qui va s’occuper de la scénographie en matériaux de récupération en bois de palette, la Ch’patule devrait y être confortablement installée !

Pour LaPACH, les valeurs de respect des droits humains, de préservation de l’environnement, de vivre-ensemble et de l’éveil culturel sont importantes et elles vont naturellement se retrouver dans « La vie en bulles » . L’entrée abordable à 2 euros y participe également afin que chacun.e puisse y accéder.

Le champ des possibles semble infini en bande dessinée et nul doute que « La vie en bulles » deviendra un festival marquant et incontournable sur les sujets sociétaux et qu’il rayonnera bien audelà de la Bretagne. Le bel enthousiasme et l’audace de tous ceux et celles qui l’ont rêvé et réalisé, ne peuvent que donner envie de venir et d’y revenir ! Alors tous et toutes présent.es le 5-6 février, les yeux et les oreilles grand ouverts et pourquoi pas le crayon à dessin brandi comme Napoléon sur sa Ch’patule à Saint-Hélène, où l’imagination et la réflexion vont pouvoir s’échapper pour se relier au monde qui nous entoure.

A la découverte de quelques bd non-fictionnelles en lien avec les notions de transitions écologiques présentées par une partie de l’équipe de LaPACH :

  • Le choix de Pascale : « L’eau vive » d’Alain Bujak et Damien Roudeau chez Futuropolis

           Bande dessinée retraçant l’histoire méconnue d’un combat citoyen contre la construction d’un barrage à Serre de la Fare dans le but de dompter La Loire et qui montre comment un combat                     local, a pu devenir international grâce aux propositions alternatives du collectif. Propositions qui ont pu être reprises et mises en oeuvre dans d’autres pays en participant ainsi à la préservation               de nombreux écosystèmes bien au-delà de celui de La Loire.

  • Le choix de Nancie : « Comment devient-on raciste? » de Carole Reynaud-Paligot, Ismaël Méziane et Evelyne Heyer chez Casterman

    Bande dessinée explorant les biais développés culturellement et qui amène à comprendre en profondeur les mécanismes menant au racisme et cela par un échange nourri de réflexions entre une historienne et une anthropologue généticienne. On est ici sur une transition personnelle vers le vivre-ensemble , question d’actualité si présente…

    Sur le thème de la différence, on peut noter la venue au festival de Charlotte Mével pour sa très belle bd « La rousseur pointée du doigt ».

 

  • Le choix de Joël : « Deux mains dans la terre » de Laetitia Rouxel et Jacques Caplat chez Actes Sud bd

    Bande dessinée retraçant la transition personnelle d’un agriculteur prenant conscience de l’importance de son métier dans les problématiques environnementales et sociales actuelles et qui va, peu à peu , opérer un changement complet de ses pratiques pour tendre vers une véritable agriculture agroécologique. Cette bd montre son cheminement, ses doutes et interrogations et met magnifiquement en valeur les notions d’entraide paysanne, de partage de connaissances et de générosité du monde paysan envers tout le vivant. Encore un champ des posssibles ouvert qui donne de l’espoir dans l’avenir ! A noter que Laetitia Rouxel sera présente au festival.

 

 

Programme du festival :

site internet: https://lavieenbulles.com/programme-2022/

facebook: https://www.facebook.com/lapetiteassoculturellehelenoise/

instagram: https://www.instagram.com/lavieenbulles_festival/

L’équipe de LaPACH est très active et vous pouvez suivre leurs recommandations de lecture sur leur blog régulièrement alimenté ainsi qu’une bibliographie de BD par thèmes (géopolitique, environnement,chroniques sociales, histoire..)

blog : https://lapach.over-blog.com/2021/02/des-bd-pour-tous-les-apaches.html

bibliographie : https://lapach.over-blog.com/2021/02/en-creation.html




Une politique de com’ humoristique pour protéger l’environnement à Arradon (56)

Le groupe Eau planche donc sur la campagne, jusqu’à recevoir une proposition originale d’un photographe-graphiste, Olivier Dupont-Deslestrain : des panneaux humoristiques et décalés, qui ne laissent pas de marbre… « Que celui qui jette un papier sur cette plage soit mangé par les crabes ! » « Les chiens, les lamas et les autruches sont interdits sur la plage du 1er juin au 30 septembre ». Le ton décalé des 6 panneaux ne fait tout d’abord pas l’unanimité au sein de la commission et de la municipalité, mais progresse petit à petit dans les esprits et à force de retravail et d’allers-retours, est finalement validé.

"Les panneaux ne laissent pas indifférents"

9 panneaux sont ainsi disposés sur 5 sites emblématiques de la commune, et font sensation : « Les touristes se prennent en photos devant, les publient sur internet et sur les réseaux sociaux… », commente Dominique Pirio, adjointe à l’environnement. Victimes de leur succès, certains ont même été volés ! Devant la demande, la municipalité a édité des cartes postales dérivées des panneaux. 300 ont été vendues cet été. Malgré le trait d’humour, le message n’en demeure pas moins très sérieux. Difficile cependant d’estimer l’efficacité d’une telle campagne sur le comportement des usagers… « Une chose est sûre, les panneaux sont lus et ne laissent pas indifférents ! » conclut D. Pirio.

Contact Mairie : Arradon / 02 97 44 01 56




PlantCatching.com, le réseau social du jardinier.




PlantCatching.com, le réseau social du jardinier

PlantCatching, Pour qui ? Pour quoi faire ?

PlantCatching est un réseau en ligne gratuit créé par Nicolas Cadilhac en 2011, à Montréal au Québec.

Cette plateforme d’échange est destinée à toutes les personnes souhaitant partager, donner, trouver plantes, bulbes et autres créatures végétales près de chez elles.

Le but de PlantCatching est de mettre en relation les jardiniers et autres passionnés des plantes de votre quartier sur le mode de l’échange.

Il vous permet, d’une part, de trouver des plantes, graines, bulbes et autres matériaux de jardinage donnés par vos voisins jardiniers. D’autre part, il vous donne la possibilité de partager votre passion en donnant à votre tour vos surplus de récoltes et végétaux à des membres du réseau PlantCatching situés près de chez vous ou à des passants.

Comment fonctionne PlantCatching ?

Si vous souhaitez donner des végétaux, il vous suffira de remplir un formulaire à cet effet. Avec une simple adresse mail, vous pourrez mettre en ligne votre annonce. Vous aurez le choix de votre mode d’échange selon vos préférences, mode public, semi-privé ou mode privé. Vous n’aurez plus qu’à indiquer vos plants, graines, bulbes ou autres matériaux à donner avec une petite description et à indiquer le lieu où se situera le don.

Pour chercher et trouver les végétaux qui orneront bientôt votre magnifique jardin, vous pouvez consulter la carte présente sur le site. Ensuite, vous n’aurez qu’à suivre les instructions laissées par le donateur ou alors prendre directement contact avec lui. Ce qui vous donnera l’occasion de rencontrer des personnes ayant la même passion que vous.

PlantCatching commence à se développer en Bretagne, quelques dons sont disponibles à Rennes et ses alentours, à quand de nouveaux dons disponibles dans votre ville?

 

 

 

Plus d’infos

La page Facebook

Le site PlantCatching