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Des animations high-tech pour réduire la facture énergétique ?

En quoi consiste « Ludikénergie » ?

Ludikénergie est une entreprise qui organise des événements publics et privés: à travers diverses animations et spectacles interactifs, nous voulons sensibiliser et accompagner chaque consommateur dans le contexte d’une transition énergétique qui est déjà en marche. C’est un concept qui se base sur l’humain, le jeu et la technologie pour faire adopter de nouveaux comportements dans la réalisation d’économies d’énergie.
Dans un premier temps, les « Ateliers Ludik » organisent et animent des ateliers destinés à des événements grand public (salons, festivals, rencontres sportives, manifestations culturelles…), ou privés lors de séminaires d’entreprise et de rencontres étudiantes. Dans un second temps, « Ludik Solution », accompagne des entreprises et des bailleurs sociaux dans leur politique d’économies d’énergie, avec des mesures de consommation individuelle jusqu’au changement effectif des comportements des collaborateurs ou des résidents.
 

Comment vous y êtes vous pris pour monter ce projet ?

Ce projet est parti de l’événement associatif « Tous pleins d’énergie » organisé par l’ADEME, la Jeune Chambre Économique de Rennes, la région Bretagne et ses partenaires. Dans le cadre de la Fête de l’Énergie en 2011 à Rennes, des challenges sportifs étaient mis en place afin de sensibiliser les Bretons à la maîtrise d’énergie.
Depuis septembre 2013, j’ai décidé de quitter mon ancienne activité salariale pour me consacrer entièrement à « Ludikénergie » avec Laëtitia Rouffart, ma collaboratrice comédienne et plasticienne.
 

Vous mettez à disposition de vos publics des outils high tech souvent conçus par des « jeunes talents » de l’École Supérieure d’Ingénieurs de Rennes . Quelle place ont les nouvelles technologies informatiques et électroniques dans votre projet ?

Elles sont un moyen de créer de l’interactivité entre les gens, dont la participation aux jeux crée des moments de rire et de partage, mais suscite aussi leur curiosité.
 

Quels sont les outils que vous utilisez au sein de ces activités participatives ?

Pour l’animation Trans’danse, par exemple, nous mettons à disposition des ceintures « Energiemètre » et un casque individuel, où les participants accumulent de l’énergie à chaque pas de danse et découvrent l’énergie produite au quotidien.
Pour l’atelier « La battle énergétique », il y a d’un côté, différents types et modèles d’équipements électriques du quotidien, de l’autre un vélo générateur. Puis, les participants découvrent en mouvement les notions de puissance et d’énergie.
Avec l’exemple des vélos multimédias, les participants se lancent le défi d’une course. Ainsi, ils sont directement sensibilisés au gaspillage d’énergie en investissant celle de leur propre corps.
 

L’outil est donc sensé leur donner le pouvoir de s’impliquer dans leur réduction de consommation d’énergie ; énergie dont l’aspect fondamental est d’être irremplaçable. Afin de déclencher une prise de conscience, comment trouver l’équilibre entre modernité et citoyenneté ?
Quand on entend « Trans’Danse », « bicyclettes intelligentes », « système de mesure Monitoring Ludik »… Est-ce que les gens n’oublient pas vite les économies d’énergies pour l’attractivité de ces innovations ?

Modernité et citoyenneté ne s’opposent pas ! Pour moi, il n’y a aucune contradiction entre les deux, cependant l’outil ne doit pas remplacer l’humain. On peut le voir comme le « côté froid » de nos animations. Pour le « côté chaud », Laëtitia est présente en endossant différents costumes. L’alliance des deux est un moyen de créer du lien. On ne veut pas transformer les gens en machines, mais leur montrer qu’ils ont une responsabilité dans leur consommation d’énergie.
 

 Vous êtes par ailleurs investi dans l’économie locale en étant membre de la Jeune Chambre Économique de Rennes. Dans la présentation de ce mouvement, on peut lire qu’il souhaite développer les talents de leaders chez les jeunes.
Quelle est la place du monde de l’entreprise dans votre vision de l’écocitoyenneté ?

Je pense que pour que l’écosystème fonctionne on a besoin de tout le monde: des collectivités, des associations et des entreprises. C’est en partenariat que nous pourrons trouver une complémentarité. Le terme d’écocitoyenneté dans lequel plusieurs choses sont implicites ne me convient pas exactement, mais je pense qu’il y a une place pour des entreprises comme la nôtre. On part du principe qu’on ne va pas sauver la planète, mais qu’elle se sauvera toute seule, et qu’à partir de là c’est à nous de nous adapter à ses écosystèmes. Nous sommes face à un défi qui est de changer le comportement des gens face à notre mode de consommation et nous défendons les valeurs de l’homme.
 

Vous organisez également des manifestations privées. À quoi ressemblerait un événement « Ludikénergie » dans un séminaire d’entreprise ?

Cela peut prendre plusieurs formes. On peut intégrer un événement dans un séminaire avec des ateliers qui sont créés en partenariat avec l’entreprise par exemple. Donner une dynamique optimiste, dans la joie et la participation, grâce aux outils technologiques d’une part, et susciter l’intérêt par l’humour du spectacle vivant d’une autre part. Le moteur de nos actions reste le partenariat et la dé-culpabilisation. L’enthousiasme est donc au rendez-vous à chaque événement !
 

Quelles sont les entreprises et les organisations présentes lors de ces événements organisés pour le grand public ?

Il y a principalement des collectivités. Les entreprises que l’on retrouve font majoritairement parties de «Cluster Ecorigine», un nouvel outil au service des entreprises bretonnes pour relever les défis de l’économie verte.
 

Dans le contexte de l’économie verte, qu’est-ce que signifie la croissante verte selon vous ?

C’est la création de la richesse autrement qu’en exploitant nos ressources naturelles. Je prendrais l’économie circulaire pour exemple, où la croissance ne repose pas uniquement sur l’exploitation des ressources, mais sur leur réutilisation.
 

Vos actions sont-elles sollicitées par un seul modèle d’« entreprise écologique » ?

Celles qui font appel à nous sont plutôt des grandes entreprises, dotées d’une direction RSE (ndlr, « Responsabilité Sociale des Entreprises », elle peut se définir comme la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable, par l’intégration des préoccupations sociales, économiques et environnementales dans leurs activités.)
Elles viennent de tout type de secteur: industrie, service… Des cabinets ou des agences d’événementiel qui réalisent des journées de sensibilisation peuvent aussi nous solliciter.
 

Selon vous, est-ce que l’écologie doit être au service de l’économie, ou l’économie au service de l’écologie ?

Je pense que les deux devraient être au service de l’homme !




Origine du Changement Climatique

Les 30 dernières années sont les plus chaudes enregistrées depuis des milliers d’années témoignant d’un réchauffement global de la planète sans précédent {1}. En parallèle, les taux de gaz à effet de serre (GES) n’ont jamais été aussi élevés dans l’atmosphère depuis plus de 2 millions d’années {2}. Cette augmentation de GES est responsable du réchauffement global par amplification de l’effet de serre naturel. Or, cette augmentation résulte de l’accumulation dans l’atmosphère des GES émis par les activités humaines depuis la révolution industrielle {1}.

Comprendre le phénomène d’effet de serre

Tout commence avec l’énergie que la Terre reçoit du Soleil. Seule une petite partie arrive à traverser l’atmosphère et à parvenir jusqu’à la surface terrestre. Celle-ci la renvoie vers l’espace ou l’absorbe et, dans ce dernier cas, elle émet ensuite de la chaleur sous forme de rayons Infrarouges (IR). Les GES présents dans l’atmosphère ont la capacité d’absorber ces rayons IR et de les réémettre en partie vers la surface terrestre. Les rayons IR restants sont piégés dans l’atmosphère ou parviennent à se dissiper dans l’espace. Cela signifie que la Terre conserve une partie de la chaleur qu’elle émet grâce aux GES dans l’atmosphère. C’est ce phénomène naturel que nous appelons effet de serre.

Figure 1 : schéma simplifié des échanges énergétiques entre le Soleil, la Terre et l’espace illustrant l’effet de serre qui maintient une partie de cette énergie sur Terre grâce aux GES

Sans lui, il ferait -18°C sur Terre à la place de la moyenne actuelle de 15°C, une température peu favorable à la Vie sur Terre {4}. Cependant, accumuler des GES dans l’atmosphère amplifie ce phénomène. Or, c’est exactement ce qu’il se produit depuis la révolution industrielle avec les émissions humaines de GES. De façon très simplifiée, plus il y a de GES dans l’atmosphère, plus il y a de chaleur captée et conservée sur Terre et donc plus la planète se réchauffe, d’où le réchauffement global que nous vivons.

Nous pouvons distinguer “deux effets de serre”. Le premier maintient la Terre à une température vivable, alimenté par des GES provenant de sources naturelles. L’autre appelé “effet de serre additionnel” (car s’ajoutant au premier) a pour source les GES anthropiques et est responsable du réchauffement global {4}.

Dans le cas du premier, la vapeur d’eau (gaz et nuages) est le GES qui y contribue aux trois quarts et le dioxyde de carbone (CO2) le quart restant. Les autres GES naturels tels que le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O) et l’ozone (O3) ont peu d’influence comparés aux deux premiers. Leurs sources sont les êtres vivants, les océans, les sols, etc. Notamment via les processus d’évaporation et de transpiration pour la vapeur d’eau et de respiration pour le CO2. Ce dernier a aussi pour sources les feux de forêts et les volcans. 

Cause de l’effet de serre additionnel : les GES anthropiques

En 2010, 76% des émissions étaient du CO2, 16% du CH4, 6% du N2O et 2% des Halocarbones {1}.

Figure 2 : graphique du GIEC (ou IPCC) montrant l’augmentation des émissions des différents GES anthropiques entre 1970 et 2010. Emissions exprimée en pourcentage de Gt de CO2 équivalent/an.

Les quantités trop importantes de CO2 émis et le fait qu’il ne quitte pas l’atmosphère tant qu’il n’est pas capté par un puits explique son accumulation au fil du temps et sa très grande influence dans l’effet de serre additionnel. Pourtant, les végétaux et océans ont absorbé plus de 60% de la totalité du CO2 anthropique émis depuis 1750 {1}.

Contribuant 28 fois plus à l’effet de serre que le CO2, la concentration de CH4 dans l’atmosphère a augmenté de 150% depuis 1750. Le CH4 peut aussi devenir du CO2 après de nombreuses réactions dans l’atmosphère.

Le N2O chauffe 300 fois plus que le CO2 et reste 120 ans dans l’atmosphère. Ses émissions augmentent notamment avec l’utilisation croissante d’engrais azotés (industriels et excréments des animaux d’élevage).

Les halocarbones, des GES industriels, sont bien moins rejetés que les autres GES mais restent jusqu’à 50 000 ans dans l’atmosphère et chauffent 22 000 fois plus que le CO2. Certains d’entre eux, les CFC, sont responsables de la dégradation de la couche de O3 stratosphérique (dans les années 50 à 80) {5}.

Les activités humaines émettent aussi de l’O3, un GES chauffant 2000 fois plus que le CO2, et des aérosols. L’O3 anthropique s’accumule dans la troposphère et crée des stress oxydatifs chez les êtres-vivants contrairement à la couche “naturelle” d’O3. Tout comme l’O3 anthropique, les aérosols sont issus de la combustion des énergies fossiles et des industries. Les aérosols réfléchissent la lumière solaire et de facilitent la formation des nuages. Ainsi, ils réduisent l’énergie solaire absorbée par la Terre mais favorisent dans le même temps sa capture de chaleur {1}. 

Émissions GES par secteurs d’activités

Depuis les années 2000, les émissions GES augmentent dans tous les secteurs. En 2010, le secteur de l’énergie représentait 35% des émissions GES, l’utilisation des terres 24% (agriculture, sylviculture, etc.), les industries 21%, les transports 14%, et le secteur du bâtiment 6% {1}. Cependant, en intégrant les émissions GES liées à l’énergie qu’ils utilisent, les industries émettent 31% des émissions GES et celui du bâtiment 19%.

Figure 3 : graphique du GIEC (ou IPCC) répartissant les émissions GES anthropiques de 2010 les secteurs d’activités qui les ont produites. Emissions exprimée en pourcentage de Gt de CO2 équivalent.

Le secteur des énergies contribue le plus à l’effet de serre, notamment parce qu’il alimente tous les autres secteurs d’activités dont la consommation énergétique ne cesse d’augmenter {6}. Par énergie, nous faisons référence à l’extraction (gisements de charbon, pétrole, métaux, etc.), la conversion (électricité, carburants, plastique, acier, etc.), le stockage et les procédés de transmission et de distribution des énergies finales aux secteurs qui vont les utiliser (Industries, transports, bâtiments, agriculture, sylviculture, etc.). Le secteur de l’énergie rejettent ainsi du CO2, CH4, N2O, O3 et des aérosols via la combustion d’énergies fossiles et leurs transports.

Les transports utilisent des énergies finales (carburants, acier, gomme, etc.) et émettent chaque années plus de 7 Gt de CO2. Si aucune mesure n’est prise, les émissions de ce secteur seraient celles qui augmenteraient le plus dans les années à venir avec la hausse de la demande et celle du niveau de vie {6}. Les transports rejettent principalement du CO2, mais aussi du CH4, N2O, O3 et des aérosols.

Les industries emploient des matières premières et/ou déjà transformées, majoritairement des énergies fossiles. Elles participent à l’extraction et aux transformations des énergies fossiles. C’est le secteur qui pollue le plus en termes d’émissions GES ainsi qu’en substances nocives rejetées dans les cours d’eau, l’air et les sols (métaux lourds, hydrocarbures, perturbateurs endocriniens, autres molécules cancérigènes, toxiques, réactives, acides, radioactives, etc.). Les émissions GES des industries sont ainsi les plus nombreuses et les plus diverses : halocarbones, CO2, CH4, N2O, O3 et des aérosols {6, 7}.

Le secteur du bâtiment est celui qui consomme le plus d’électricité, une consommation qui croît avec l’augmentation de la population et celle du niveau de vie {6}. Ce secteur rejette ainsi du CO2, CH4, N2O, O3, des aérosols ainsi que des halocarbones (réfrigérateurs, climatisations, peintures, produits ignifuges, mousses, etc.) {7}.

Enfin, Le domaine AFOLU est responsable d’un quart des émissions GES, et de bien d’autres problèmes environnementaux comme la 6e extinction de masse du Vivant à cause de la déforestation et de l’occupation des terres par l’élevage et l’agriculture {6}. Ce secteur émet donc du CH4, CO2, N2O, O3 et des aérosols via l’élevage et les rizières, la déforestation et feux de forêts, l’emploi de pesticides, d’engrais, d’engins agricoles et de convois pour les importations et exportations {1, 6, 8, 9}.

Définitions

Réchauffement global : autre expression pour désigner le Réchauffement Climatique en insistant sur le fait que l’ensemble de la planète est impacté. Désigne une part du Changement Climatique (qui ne consiste pas qu’en un réchauffement) et du Changement Global (qui comprend tous les changements, climatiques ou non, induits par les activités humaines).

Surface terrestre : ensemble des couvertures terrestres : les mers, océans et cours d’eau (hydrosphère), les continents (lithosphère), le Vivant (biosphère), les étendues enneigées, banquises et glaciers (cryosphère).

Anthropique : adjectif qualifiant tout phénomène conséquent d’une action ou de la présence de l’être humain.

Évaporation : passage progressif d’eau liquide à l’état gazeux pour que le système qui évapore perde de l’énergie, la vapeur d’eau produite retourne dans l’atmosphère. Cycle de l’eau.

Transpiration : transpiration animale (mammifères) et transpiration végétale, il s’agit d’un rejet d’eau des êtres vivants vers l’atmosphère. Cycle de l’eau.

Respiration : processus par lequel les êtres vivants produisent de l’énergie après consommation de de molécules organiques et O2 en rejetant ensuite de l’eau et du CO2. Cycle du carbone.

Chiffres de 2010 (figure 2) : émissions de GES exprimée en % de Gt (1 gigatonne = 1 milliard de tonnes) de CO2 équivalent/an. L’unité CO2 équivalent est utilisé pour comparer l’influence des différents GES émis par les humains dans l’effet de serre en rapportant toutes les émissions GES en émissions de CO2. Pour cela, le potentiel de réchauffement de chaque GES est pris en compte (ex: CH4 chauffe 28 fois plus que le CO2 donc 1t de CH4 équivaut à 28 t de CO2).

Puits : expression utilisée pour désigner les éléments capables d’absorber les GES et de le stocker. Dans le cas du CO2, les puits sont les végétaux (photosynthèse), les océans, la lithosphère, etc.

CFC : Chlorofluorocarbones, interdits de production depuis le protocole de Montréal de 1987.

Stratosphère : 2e couche de l’atmosphère après la troposphère, où se trouve la couche d’ozone.

Troposphère : 1ere couche de l’atmosphère qui “touche” la surface terrestre. C’est dans celle-ci qu’il y a le plus de réactions et de molécules dont les GES.

Stress oxydatifs : dommages moléculaires et cellulaires tels que la dégradation de l’ADN et des membranes cellulaires causés par les espèces réactives de l’oxygène (ROS). O3 fait partie de ses ROS et est à l’origine de problèmes respiratoires et d’irritations de la peau.

GIEC ou IPCC : Groupe Intergouvernemental des Experts sur l’évolution du Climat et en anglais Intergouvernemental Panel of Climate Change.

Sources

{1} IPCC, 2014: Climate Change 2014: Synthesis Report. Contribution of Working Groups I, II and III to the Fifth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change [Core Writing Team, R.K. Pachauri and L.A. Meyer (eds.)]. IPCC, Geneva, Switzerland, 151 pp.  

{2} Atmospheric carbon dioxide concentration across the mid-pleistocene transition. Honisch B., Hemming N.G., Archer D., Siddall M., McManus J.F. (2009)  Science, 324 (5934) , pp. 1551-1554.

{3} GIEC, 2018 : Résumé à l’intention des décideurs, Réchauffement planétaire de 1,5 °C, Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les trajectoires associées d’émissions mondiales de gaz à effet de serre, dans le contexte du renforcement de la parade mondiale au changement climatique, du développement durable et de la lutte contre la pauvreté [Publié sous la direction de V. Masson-Delmotte, P. Zhai, H. O. Pörtner, D. Roberts, J. Skea, P.R. Shukla, A. Pirani, W. Moufouma-Okia, C. Péan, R. Pidcock, S. Connors, J. B. R. Matthews, Y. Chen, X. Zhou, M. I. Gomis, E. Lonnoy, T. Maycock, M. Tignor et T. Waterfield]. Organisation météorologique mondiale, Genève, Suisse, 32 p.

{4} Quels sont les gaz à effet de serre ? . Jean-marc Jancovici (2007). Source internet : site Jean-marc Jancovici – changement climatique.

{5} IPCC/TEAP, 2005. Safeguarding the Ozone Layer and the Global Climate System – Bert Metz, Lambert Kuijpers, Susan Solomon, Stephen O. Andersen, Ogunlade Davidson, José Pons, David de Jager, Tahl Kestin, Martin Manning, and Leo Meyer (Eds) Cambridge University Press, UK. pp 478.

{6} IPCC, 2014: Climate Change 2014: Mitigation of Climate Change. Contribution of Working Group III to the Fifth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change [Edenhofer, O., R. Pichs-Madruga, Y. Sokona, E. Farahani, S. Kadner, K. Seyboth, A. Adler, I. Baum, S. Brunner, P. Eickemeier, B. Kriemann, J. Savolainen, S. Schlömer, C. von Stechow, T. Zwickel and J.C. Minx (eds.)]. Cambridge University Press, Cambridge, United Kingdom and New York, NY, USA

{7} gaz fluorés : les sources d’émissions et les impacts. ADEME Agence De l’Environnement et de la Maîtrise d’énergie. (2017). Source internet : site ADEME – les gaz fluorés.

{8} Réduire l’émission de méthane par les rizières. Laboratoire de microbiologie de l’IRD Institut de Recherche pour le Développement (1999). Source internet : site de l’IRD – fiches d’actualité scientifique.

{9} N2O – protoxyde d’azote. OMER7 Outils nuMERiques pour l’étude des Sciences de l’Environnement Terrestre. (2010). Source Internet : site OMER7 – polluants.




A Brest, un Forum des Usages Coopératifs pour une convergence des transitions

Trois jours incontournables à Brest, du mercredi 6 au vendredi 8 juillet 2022 ! Un programme et des intervenant.e.s d’une grande richesse… de quoi stimuler d’autres manières de « penser et faire ensemble » en ce monde bouleversé.

La convergence des transitions est le thème de ce 10ème Forum des usages coopératifs dans un monde confronté aux crises du covid, du changement climatique, de la biodiversité, de l’épuisement des ressources… Co-habitants d’une planète unique et fragile les humains doivent apprendre à vivre avec la nature et non plus à la dominer, l’exploiter. La coopération en confiance est une urgence si nous voulons agir pour que la planète reste habitable par les générations futures.

Aujourd’hui cette coopération est déjà à l’oeuvre dans une myriade d’initiatives trop souvent isolées les unes des autres et insuffisamment documentées. Autour de 7 sessions : coopérations ouvertes pour la santé, enseignement de la transition, lowtech, inclusion sociale et numérique, Fabcities, circuits courts et autonomie alimentaire, climat et biodiversité, de conférences et d’ateliers nous proposons de partager nos compréhensions, aspirations, initiatives et projets.

Dans l’esprit convivial et en bienveillance, des communs des précédents Forum, nous donnons rendez-vous aux 400 personnes attendues pour 3 jours de rencontres du 6 au 8 juillet à Brest, campus de l’IMT Atlantique (1).
Un forum précédé le mardi d’un off ouvert à vos propres rencontres et accompagné cette année de la première Ecole d’été des transitions des écoles de l’Institut Mines Télécom.

Bienvenue à Brest et en Bretagne !
(1) En paralléle de cette session se déroulera la première Ecole d’été des transitions des écoles de l’Institut Mines Télécom.

Découvrez dès à présent les thématiques des 7 sessions du 10è forum des usages coopératifs :


Low tech et transitions

Coordination : Hugues Aubin (Climate Change Lab), Yves Quéré (UBO Open Factory)

Présentation
Cette année nous proposons au travers des trois jours du forum de questionner les low tech au travers de trois angles complémentaires. D’abord la question de l’interprétation de ces technologies frugales, voire de la définition d’une démarche low tech, par la rencontre entre des porteurs d’initiatives et une tentative de grille de lecture commune. Puis au travers les retours d’expérience de porteurs d’initiatives multiples dans des « tiers-lieux » à facettes. Enfin, au delà des solutions techniques, nous nous interrogerons sur la dimension symbolique, le champ sémantique et les valeurs associées à ces low tech, et donc sur leur pouvoir transformateur des visions et imaginaires.

Les matinées :

  • Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : Contextes et approches Low-Tech
  • Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Low-Tech, Tiers-Lieu et projets de Tiers-lieux
  • Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : Low-tech, levier de renouvellement des imaginaires

Fabcities, Villes résilientes

Coordination  : Romain Chefdor (Rennes Métropole – LabFab étendu), Yves Quéré (UBO Open Factory, FabCity Brest), Norbert Friant (Rennes Métropole)

Présentation
La coopération, l’environnement et l’encapacitation des citoyens
La session FabCity consistera à aborder les différents écosystèmes d’acteurs sur les territoires, et les organisations, avec des interventions des FabCity Brest et Rennes, et en invitant les acteurs français, fédérés au sein du collectif FabFrance , en abordant les projets de chacun (la donnée, la métrologie citoyenne, les boucles d’économie circulaire, …)
Les FabCities :
Initié en 2014, sous l’impulsion du FabLab de Barcelone, le mouvement FabCity réunit des territoires, des Villes aux Régions, qui coopèrent à l’échelle internationale pour concevoir et prototyper de nouveaux modèles urbains résilients, s’appuyant, entre autre, sur les pratiques des FabLabs .
41 territoires, au niveau international, coopèrent dans le cadre des FabCity . En France, le territoire de Rennes Métropole et Brest Métropole y participent avec la Ville de Paris, Toulouse Métropole, Montpellier Agglomération, Valence Romans Agglomération, la Région Occitanie ou encore la Région Auvergne-Rhône-Alpes, qui échangent et coopèrent autour de projets liés à l’éducation, la relocalisation industrielle, l’alimentation, le développement d’économies circulaires, etc., grâce aux outils numériques avec les villes d’Amsterdam, Barcelone, Montréal, Sao Paulo, Mexico, Shenzhen ou encore Séoul.

Les matinées :
• Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : Les modèles de FabCity en France et la coopération « FabFrance « 
• Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Les FabCity et les projets coopératifs
• Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : FabCity et Economie Circulaire


Circuits courts et autonomie alimentaire

Coordination : Mélanie Siche (Conseil Départemental 29)

Présentation
3 matinées sur le thème de l’autonomie et la précarité alimentaire – « Démocratie alimentaire » Comment encourager l’autonomie alimentaire et la capacité à agir des personnes en situation de précarité alimentaire ?

Les matinées :

  • Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : diagnostic – pas de côté – Démocratie alimentaire
  • Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Actions mise en œuvre pour lutter concrètement contre la précarité alimentaire et favoriser l’autonomie alimentaire : partage d’expériences , Focus sur l’étude SOLAAL
  • Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : Besoins des publics et la co-construction de solutions concrètes entre bénéficiaires et producteurs

Transitions et inclusions sociale et numérique

Coordination : Elisabeth Le Faucheur (Brest métropole et ville)

Présentation
Lorsqu’une société évolue, se transforme, embarquer tout le monde dans ces évolutions en devient un enjeu majeur. L’objectif d’insertion sociale est aujourd’hui conditionnée par l’inclusion numérique de chacun.
Pour agir et ne laisser personne au bord du chemin, les acteurs des territoires, parient sur la mise en réseau et recherchent, construisent ensemble des solutions réparatrices, préventives face à ces formes combinées d’exclusion. Le numérique qui parfois éloigne, peut aussi offrir à chacun.e les moyens de son émancipation. C’est toutes ces dimensions qui sont prises en compte sur cette session.

Parce que l’inclusion sociale et numérique est une affaire de publics, de territoire, de réseaux de partenaires, la session propose cette année d’approcher le sujet sous 3 angles : Outiller – Former – Accueillir.

Les matinées :

  • Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : Médiation numérique : hier, aujourd’hui et demain ?
  • Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Numérique inclusif, accès aux droits : les observatoires en question
  • Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : Montée en compétences et culture partagée du numérique inclusif : partage d’expériences autour des formations territoriales

Enseigner les transitions et en transition

Coordination : Michel Briand, Jean Marie Gilliot (Imt Atlantique)

Présentation
Une urgence climatique qui nous concerne tou.te.s

L’urgence climatique nécessite que chacun puisse s’emparer du sujet. De nombreux jeunes ont réclamé que la transition fasse partie intégrante des formations. C’est également une exigence citoyenne que d’être informé et formé sur ces questions, tant l’éducation est une des clés pour réussir le changement ensemble. Toutes les formes de formation et d’apprentissage sont concernées.

Et le mouvement est bel et bien enclenché. De nombreuses initiatives variées prospèrent sur nos territoires, avec des approches et des cadres inspirants. Le partage de ressources ouvertes permet également de diffuser ces pratiques. Nous proposons dans cette session de faire découvrir les initiatives, leurs démarches et de partager autour de quelques questions pour faire avancer collectivement la réflexion, et donner des clés pour agir.

Les matinées :

  • Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : Passer à l’échelle : quelles clés pour sensibiliser et impliquer le plus grand nombre ?
  • Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Le changement du métier
  • Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : Enseigner la transition, apprenants et territoire en interactions

Vers une santé ouverte

Coordination : Hugues Aubin (Climate Change Lab), Yves Quéré (UBO Open Factory Brest)

Présentation
Au travers de trois rencontres, nous prendrons le pouls des initiatives portées par des acteurs multiples, Puis nous interrogerons la définition de cette « santé ouverte » via une matrice à trois dimensions proposée par l’Open Factory de Brest. Enfin, nous nous questionnerons, au delà de la mise en place de référentiels et bonnes pratiques, sur l’universalité et la solidarité de nos projets : peut-on vraiment faire santé ouverte sans conscience humaniste planétaire ?

Les matinées :

  • Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : Santé ouverte, témoignages de tiers-lieux et projets de tiers-lieux
  • Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Santé ouverte, une grille de lecture 3 dimensions pour situer son projet
  • Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : Santé ouverte, Communs en santé : enjeu du cosmopolitisme

Société civile et transitions

Coordination : Jacques François Marchandise (FING) et Louis Julien de La Bouëre (Tiriad)

Présentation :
Coproduire les transitions : quelle place pour la société civile
Le numérique joue un rôle ambivalent dans les transformations de la société, il induit des changements qui nous semblent extérieurs et auxquels il faut s’adapter, mais la voie d’un numérique choisi plutôt que subi reste à construire : il s’agit ici d’explorer en quoi il donne des leviers à la société civile pour être partie prenante de la transition écologique, de la démocratie, de l’éducation, de la réponse aux crises et incertitudes.

Les matinées :

  • Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : Coproduire la connaissance et les données : les communs des transitions.
  • Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Développer le pouvoir d’agir : approches d’un numérique capacitant.
  • Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : Démocratiser les choix technologiques : enjeux de la démocratie technique.

 

Programme : https://forum-usages-cooperatifs.net/?ProGramme




ACcostage Climatique, la jeunesse sur le pont entre Morlaix et Trébeurden !

Entre le 17 et le 23 juillet prochain, un équipage d’une douzaine de jeunes bénévoles de l’association Avenir Climatique va naviguer en mode bas carbone à la voile et accoster entre Morlaix et Trébeurden pour sensibiliser, à chaque étape, petits et grands de manière concrète, conviviale et ludique aux enjeux climatiques, énergétiques et environnementaux. Sera également du voyage, une personne pratiquant la langue des signes (LSF).

Accostage Climatique est un projet créé par des membres de l’association Avenir Climatique – principalement composée d’étudiant.e.s et de jeunes actif.ve.s aux profils variés, qui ont envie d’agir d’une manière concrète et optimiste pour les enjeux cruciaux que sont le climat et l’énergie – avec pour objectif d’allier voyage bas carbone et sensibilisation. Aussi, quoi de plus logique pour l’équipage que de naviguer sur deux bateaux de l’association Bella Ciao & co-navigation porteuse d’un projet de tour de l’Atlantique en voilier, humanitaire, écologique et social (1) : le Bella Ciao et le Petit Prince.

Après a voir sillonné les côtes bretonnes du Nord , il y a trois ans, l’équipage d’Avenir Climatique hisse à nouveau la grand-voile pour un deuxième tour de sensibilisation aux enjeux énergétiques et climatiques ! Pendant 8 jours, tantôt il naviguera, tantôt il proposera à terre des ateliers de réflexion et sensibilisation sur les thèmes du climat, de l’énergie, des mobilités, des nouveaux récits ou des résistances.

Des ateliers sur 3 heures, des stands avec des petits jeux, des ateliers pour enfants ou pour adultes, des bilans carbone sous toutes leurs formes, des fresques de tous types (fresque du climat, fresque des résistances…), des récits de leur voyage, dans des restaurants et bars, éco-lieux, associations locales, sur des bateaux : c’est divers, varié mais toujours proposé avec conviction et joie de partager avec d’autres les sujets qui animent l’équipage… tout ça pour mieux comprendre comment fonctionnent les systèmes dans lesquels nous vivons et passer à l’action pour un monde meilleur ! L’équipage vous attend nombreux.ses, curieux.ses et a hâte de mêler vos récits aux siens !


Le plan de navigation est le suivant :
– Dimanche 17 juillet 2022 : à la Manufacture des tabacs de Morlaix, de 18 h à 20 h.
– Lundi 18  juillet : à la Grange Vadrouille de Plestin-les-Grèves, de 18 h à 21 h.

– Mardi 19 juillet 2022 : au camping du fond de la baie, à Locquirec, de 9 h à 12 h.

– Mercredi 20 juillet : au Café Joa à Trébeurden, à partir de 19h.
– Jeudi 21 juillet 2022 : au club Mickey de Trébeurden, de 10 h à 12 h 30, A l’Ecocentre du Trégor à Pleumeur-Bodou, à partir de 14h.
– Vendredi 22 juillet : au marché nocturne de Plougasnou, à partir de 18 h.

– Samedi 23 juillet 2022 : à la librairie Les Déferlantes à Morlaix, de 16 h 30 à 18 h 30.

https://www.facebook.com/ACcostage-Climatique-105863968840728

https://www.instagram.com/accostageclimatique/

https://avenirclimatique.org/

 

(1) http://www.eco-bretons.info/bella-ciao-and-co-navigation-un-projet-a-la-fois-vert-et-humanitaire/

Crédit Photo : Accostage Climatique.




L’eau du robinet est-elle vraiment bonne pour la santé ?

Plume citoyenne – Potable mais pas buvable… L’eau du robinet à parfois un tel goût de chlore que l’on peut douter de ses bienfaits sur notre santé. Voici quelques clés pour mieux connaître cette eau.

Le saviez-vous ? L’eau du robinet répond à 70 critères sanitaires et environnementaux (code de la santé publique (article L.1321-1) et aux 5 paramètres suivants : organoleptiques (coloration, odeur, saveur, turbidité), physico-chimiques (température, pH, chlorures, sulfates), chimiques (substances indésirables, toxiques), microbiologiques et micropolluants.

L’eau du robinet en quelques chiffres….

Ces analyses s’effectuent au point de captage, en production, et en cours de distribution. En France, il existe 33 000 captages, 15 300 stations de traitement pour 16 millions de m² d’eau produits chaque jour. Les traitements de l’eau sont effectués sous l’expertise de l’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation de l’environnement et du travail). Quant aux matériaux qui entrent en contact avec l’eau (tuyauterie, canalisations…), ils font l’objet d’une attestation de conformité sanitaire (article R.1321-48 à 54 code de santé publique). Pour autant, malgré l’efficacité des traitements des eaux, on ne produit pas de l’eau potable à partir de n’importe quelle ressource. Plus la source est dégradée, plus les traitements à mettre en œuvre sont sophistiqués. Réduire l’utilisation des pesticides et des produits d’entretien contribue donc grandement à préserver la qualité de l’eau !

Quels sont les avantages de l’eau du robinet ?

Économique : elle coûte en moyenne 3,40 € par m3. Soit 200 à 300 fois moins cher que l’eau en bouteille par exemple. C’est aussi une eau « presque zéro déchet » puisqu’elle est dépourvue d’emballages jetables. Enfin, il est possible de suivre en temps réel la qualité de l’eau du robinet de son secteur sur le site du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé.

Chlore et micro-organismes : une liaison dangereuse

Pour autant, les études ont montré que l’eau du robinet n’était pas si limpide que cela. Avez-vous déjà remarqué son goût de chlore ? Il peut être ressenti à partir de 0,2mg/l. Le chlore est un désinfectant utilisé pour l’élimination des germes pathogènes lors du transport de l’eau dans les canalisations. Selon l’OMS, il ne présente pas de risque sanitaire si l’eau potable est de bonne qualité. Et c’est là que le bât blesse. Une réaction entre les micro-organismes (bactéries, virus ) naturellement présents dans l’eau, et les produits désinfectants peut entraîner la formation de SPC (sous produits de la chloration) dont la limite autorisée est de 100 µg/L.

Qu’entend-t-on par SPC ?

Des Trihalométhanes chloroforme, bromodichlorométhane, bromoforme… Classés cancérogènes possibles selon le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer). Volatils, ils sont absorbés par inhalation, absorption cutanée (douches, bains, piscines) en plus de l’ingestion. Voilà pourquoi il faut toujours bien se laver avant d’aller à la piscine ! On retrouve aussi les acides halo-acétiques (acide monochloroacétique, trichloroacétique…) ou encore l’acide dichloroacétique également classé cancérogène possible selon le CIRC. Peu volatils, ces acides sont absorbés principalement par voie orale. Pas de panique cependant, en France, moins de 2% des débits d’eau dépasseraient les 100 µg/L de SPC selon l’AFSSA et l’Institut de veille sanitaire (IVS)…

Les nitrates en ligne de mire

Autre inconvénient ? La présence possible de nitrates. Un indicateur de pollutions d’origine agricole principalement, qui peut s’accompagner de la présence d’autres polluants tels que des pesticides. De forts taux de nitrates sont susceptibles de provoquer la méthémoglobinémie (syndrome du bébé bleu). Comment ? Dans l’organisme, les nitrates peuvent être convertis en nitrites selon l’acidité de notre estomac. Or les nitrites oxydent l’hémoglobine. La capacité du sang à transporter l’oxygène vers les cellules de l’organisme est donc réduite. Les nourrissons sont les plus exposés à ce risque en raison de la faible acidité de leurs estomacs, et de leur faible capacité à régénérer l’hémoglobine à partir de la méthémoglobine.

Intégrer les bonnes habitudes…

Quelques précautions sont donc nécessaires pour mieux consommer l’eau du robinet : laissez-la couler avant de la consommer lorsqu’elle a stagné dans les canalisations pendant quelques secondes à une à deux minutes (en cas de stagnation prolongée, après plusieurs jours d’absence, par exemple). Utilisez l’eau du réseau d’eau froide pour la boisson, la préparation ou la cuisson des aliments : une température élevée peut favoriser le transfert dans l’eau des métaux qui constituent les canalisations et la dégradation de la qualité bactériologique. Laissez l’eau du robinet dans une carafe ouverte pendant quelques heures dans le réfrigérateur pour éliminer un éventuel goût de chlore et favoriser l’évacuation des éléments volatils. Enfin, l’eau chaude a souvent passé du temps dans un ballon, qui peut être un nid à bactéries. Pour boire et manger, il faut utiliser l’eau froide qui, elle, sort directement du robinet…

Pour aller plus loin :

http://social-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/article/eau-du-robinet

http://www.ecosociosystemes.fr/toxicite_nitrates_pignatelli.htm : Risque de cancérogénicité des nitrates par Dr Brigitte Pignatelli

Le Centre d’Information sur l’eau

http://www.lenntech.fr/applications/potable/normes/normes-oms-eau-potable.htm : normes de l’eau potable par l’OMS

https://www.quechoisir.org/carte-interactive-qualite-eau-n21241/ Carte interactive de la qualité de l’eau

Magazine Nexus n°107 novembre/décembre 2016 pp13-21.

http://www.dangersalimentaires.com/2011/02/carafes-filtrantes-danger-pour-la-sante/

http://nuclearsafety.gc.ca/pubs_catalogue/uploads_fre/info_0766_f.pdf normes et recommandations sur le tritium dans l’eau potable, commission canadienne de sûreté nucléaire

http://www.cancer-environnement.fr/380-Eau.ce.aspx

Etude parue dans le journal of environmental Monitoring Shotyk sur la présence d’antimoine dans l’eau:

W. Krachler M , Chen, B, « contamination of Canadian and European bottled waters with antimony from PET containers »

Etudes diverses sur l’eau potable en France:

« La qualité de l’eau potable en France : Résultats et focus sur quelques paramètres » Laetitia Guillotin, Béatrice Jedor, Charles Saout. Annales des Mines, Responsabilité et environnement.

« L’eau potable en France : le dispositif de prévention et de gestion des risques sanitaires » Bérengère Ledunois, Aurélie Thouet, Bétrice Jédor. Annales des Mines, Responsabilité et environnement.

http://invs.santepubliquefrance.fr/publications/2008/jvs_2008/presentations/s07_risques_eau/damien_mouly.pdf

http://sante.gouv.qc.ca/conseils-et-prevention/contamination-de-l-eau-potable/trihalomethanes/ : Trihalométhane dans l’eau potable




Science : « Il faut s’arrêter et réfléchir »

« Il faut s’arrêter et réfléchir » prône ardemment la philosophe belge Isabelle Stengers en référence à Gébé, auteur de la bande dessinée L’an 01, portée à l’écran en 1973 par Jacques Doillon. Quarante ans après la publication de L’an 01, il semble que la célèbre injonction n’ait rien perdu de sa pertinence. « Qu’est-ce que je suis en train de faire ? » Telle est, selon Isabelle Stengers, la question que les scientifiques doivent se poser au nom de la confiance que leur témoigne la population. Historienne des sciences et professeur à l’Université libre de Bruxelles, la philosophe exhorte les chercheurs à s’interroger sur le futur qu’ils sont en train de fabriquer. Elle remet ainsi en cause une science convaincue d’incarner la victoire des lumières sur les ténèbres, à l’image de l’ange terrassant le dragon, représenté sur le blason de son université bruxelloise.

Science rapide et quête de l’excellence

« Le futur redoutable auquel nous sommes confrontés demande tout autre chose » affirme la philosophe dans son ouvrage, Une autre science est possible. L’auteur plaide pour l’avènement de la slow science (science lente), qui prendrait le temps d’installer le débat avec un public « potentiellement intelligent et curieux », à la différence de la science rapide, norme en vigueur soumise à de multiples pressions que sont la quête de l’excellence, la compétition, la course aux brevets et la spéculation.
Les praticiens de ces sciences rapides ont promu un modèle de développement « dont nous savons désormais le caractère insoutenable », précise la philosophe. Ce regard très critique la pousse à s’inscrire dans une urgence vitale de changement, du « fait de l’accumulation de vérités très dérangeantes qui se font jour » à propos du réchauffement climatique, de la pollution, de l’épuisement des ressources, ou encore de « l’empoisonnement de l’environnement et de nos corps ». A ceux qui argueraient de l’absence de la fameuse preuve, Isabelle Stengers rétorque, citant le philosophe américain William James  (1) : « Notre monde appelle l’action, mais cette action doit se passer de certitudes, d’exigence de garantie », car que répondrons-nous à la jeune génération quand elle nous dira : « Vous saviez tout ce qu’il y avait à savoir et vous n’avez rien fait » ? »

La vocation scientifique, que l’on présente aux très jeunes enfants comme la grande aventure au service de l’humanité, reposant sur la curiosité et la découverte des mystères de l’univers, est mensongère, estime Isabelle Stengers.
Elle décrit une réalité bien différente, où « les jeunes chercheurs doivent accepter des conditions de travail sacrificielles et une compétition sans merci ». La profession est décrite comme conçue pour les hommes et discriminatoire pour les femmes : « D’une femme que ses responsabilités familiales handicapent, on dira souvent qu’elle n’avait peut-être pas « l’étoffe » du véritable chercheur. » Sur ce sujet, la philosophe rappelle que l’écrivain et féministe anglaise Virginia Woolf conseillait aux filles d’acquérir des savoirs émancipateurs à l’université, mais de rester aux marges et de fuir « la rivalité agressive, la prostitution intellectuelle, l’attachement à des idéaux abstraits » que demandent ces professions.

Les « grandes questions »,  vecteurs de doute

Le monde scientifique, « qui ne veut rien savoir de ce qui pourrait le faire hésiter », exclut ceux qui insisteraient pour que l’on s’arrête et réfléchisse, martèle la philosophe. Elle raconte qu’étudiante en chimie, elle s’est auto exclue d’un avenir éventuel de chercheuse, s’estimant « perdue pour la recherche » après s’être « laissée intéresser par ce que les scientifiques appellent « de grandes questions », des questions dites « non scientifiques ». Tout ce qui pourrait donner au chercheur du recul par rapport à sa discipline est exclu de sa formation, synonyme de « perte de temps », sinon de vecteur de doute. La philosophe dénonce le rôle d’une grande partie de l’expertise scientifique, qui a pour mission de « faire taire les inquiétudes de l’opinion, de lui faire savoir qu’elle se trompe et qu’elle est incapable de ce jugement objectif qui est le privilège des scientifiques ».

Pour Isabelle Stengers, le dossier des OGM est un exemple très significatif qui montre à quel point certains scientifiques méprisent les nombreux enjeux liés à leurs interventions. Prétendant que les organismes génétiquement modifiés permettraient de résoudre le problème de la faim dans le monde, les biologistes moléculaires ont rejeté les doutes de leurs collègues se référant aux raisons socio-économiques des famines, aux inégalités sociales qui risquent de se creuser ou encore aux conséquences de plantations d’OGM sur des milliers d’hectares. Aujourd’hui, les chercheurs soumis à la loi du marché ont perdu leur autonomie, nous dit encore Isabelle Stengers. Les Etats ont confié aux entreprises la mission de sélectionner ceux qui bénéficieraient de subventions publiques dans les domaines où la compétitivité économique est en jeu. Là où ce n’est pas le cas, c’est-à-dire là où il n’y a ni brevet, ni partenariat en jeu, les pouvoirs politiques ont organisé une « pseudo loi du marché, censée garantir que l’argent public sera utilisé sur le mode optimal que le marché, dit-on, garantit ».

Etre redevable à l’autre

Pour Isabelle Stengers, il ne faut pas rêver d’une science qui aurait une conscience, et se soucierait des conséquences des innovations auxquelles ses recherches participent. Pour Isabelle Stengers, la solution pour « sauver la science » passe par une société « qui forcerait ses chercheurs à ne pas la mépriser », et parviendrait à mettre en place des dispositifs appelés « jury citoyen », « consultation citoyenne » ou encore « convention de citoyens », selon la terminologie de la Fondation Sciences Citoyennes ). Ces espaces de consultation proposent une mise à égalité, refusant les mots d’ordre du type : « Si vous voulez discuter, il faut d’abord sortir de votre ignorance. » Le jury citoyen pose les questions, demande des explications, évalue la pertinence des réponses qui lui sont données pour le problème qui l’occupe, exige des contre-expertises, écoute les objections et organise les confrontations. La fiabilité d’une innovation est mise à l’épreuve en faisant valoir autant le  point de vue objectif ou scientifique que ce qui relè
ve de l’opinion ou de la conviction. « Des gens qu’on ne traite pas comme des ignorants, qui ont le droit de poser des questions, sont remarquables et posent d’excellentes questions. Ils font bafouiller les experts, car la zone d’ignorance de l’expert est parfois très bizarre », s’enthousiasmait Isabelle Stengers sur France Culture, à l’occasion de la sortie de son livre.

 

Une autre science est possible, Manifeste pour un ralentissement des sciences, Isabelle Stengers, Les empêcheurs de penser en rond/La découverte, 2013, 214 pages, 16,50 euros.

 

Plus d’infos

www.lagedefaire-lejournal.fr/